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Peinture de la Renaissance française

À la fin du XVe siècle, l’invasion française de l’Italie et la proximité de la cour bourguignonne (avec ses liens flamands) amènent les Français à entrer en contact avec les marchandises, les peintures et l’esprit créatif de la Renaissance du Nord et de l’Italie. les changements artistiques en France ont souvent été réalisés par des artistes italiens et flamands, tels que Jean Clouet et son fils François Clouet et les Italiens Rosso Fiorentino, Francesco Primaticcio et Niccolò dell’Abbate de la (première) école de Fontainebleau (à partir de 1531). ).

La peinture française est, en France plus qu’en Italie, portée par le mouvement d’édification des châteaux lancés par les princes. Ainsi, le connétable de France Anne de Montmorency, en construisant sa plus grande maison, le château Ecouen, engagea un grand nombre d’artistes, célèbres ou inconnus, pour créer des décors d’intérieur. Certains d’entre eux sont devenus célèbres par leurs créations à Ecou. Ainsi, toutes les cheminées du château sont peintes dans un style très italien, les murs comportent de larges frises et les motifs sont en faien coloré.

Beaucoup de peintres italiens et flamands sont engagés dans la cour de François Ier et de ses successeurs et participent à la décoration des demeures royales et des châteaux de la noblesse. Ces artistes ont créé une école de peinture inspirée par le maniérisme italien tempéré appelé Ecole de Fontainebleau, rappelant le rôle décisif de ce site des Rois François Ier, Henri II et Henri IV dans l’établissement et la diffusion du style Renaissance en France. Ses représentants les plus célèbres sont Rosso Fiorentino, Primatice et Nicolò dell’Abbate sous François Ier, puis sous Henri IV, Ambroise Dubois et Toussaint Dubreu.

En France, l’art du portrait était déjà connu et répandu depuis le milieu du XVe siècle, notamment grâce à Jean Fouquet et Jean Perreal, mais il a vraiment pris de l’ampleur à la Renaissance, au XVIe siècle, grâce à Pierre et Daniel Dumonsti. Les portraitistes attitrés du roi Jean Clouet et de son fils François, dans le style de grande précision et finesse (dessins préparatoires réalisés avant l’exécution de portraits peints), perpétuent le style de Ros. Ils influencent plus tard les portraitistes tels que Corneille de Lyon et François Quesnel, tandis que Antoine Caron, ancien collaborateur du Primatice, évoque à la fois les festivités de la Cour des Valois et la violence des guerres civiles dites «religieuses», marquées par le Massacre de Saint-Barthélemy.

Les Italiens

Fiorentino Rosso (1494-1540)
Giovanni Battista di Iacopo (1495-1540) a été surnommé Rosso Fiorentino, « le roux florentin », en raison de sa couleur de cheveux et de sa ville natale. Formé à Florence dans l’atelier d’Andrea del Sarto, et très influencé par l’art de Michel-Ange, il travailla à Florence, puis à Rome de 1524 à 1527, avant de revenir à Tusca. En 1530, alors qu’il était à Venise, invité par le dramaturge italien Pierre l’Aretin, il eut la chance d’être présenté à François Ier, qui, charmé, ne tarda pas à l’appeler en France. Son arrivée à Paris en octobre 1530 marque un tournant dans l’art français, avec la pleine acceptation de la Renaissance dans tous les domaines artistiques. Il est avec le Primatice le créateur de l’école de Fontainebleau.

Au milieu de la Renaissance française, le roi Valois est un admirateur de l’art italien. La cour de France donnera alors au Rosso les moyens de développer réellement tous ses talents d’artiste de cour: peintre, dessinateur, dessinateur d’ensembles fixes et éphémères, et objets d’un … 46 Sa Majesté est conquise par cet artiste cultivé et musicien. Elle le remplit de largesse et lui confie la décoration du château de Fontaineble. C’est ainsi que le Rosso rassembla autour de lui une équipe d’artistes italiens pour aider à la réalisation des décors.

Pendant près d’une décennie, Le Rosso, en créant des œuvres indépendantes, dirige la décoration de Fontaineble. Beaucoup des ensembles et des œuvres qu’il a conçus ont disparu. On peut citer le pavillon de Pomona, le pavillon de Poesles, le bas galle. Mais c’est surtout la grande galerie François 1er reliant l’ancien et le nouveau château de Fontainebleau, réalisé principalement entre 1533 et 1537, qui reste son chef-d’œuvre composé d’une décoration ornée de peintures, frises, fresques et modèles de cuir taillé et de stuc 46 Un motif récurrent de la galerie est l’emblème animal du roi, la salamand. Le Rosso est récompensé par sa nomination comme premier peintre du roi et chanoine de la Sainte-Chapelle. L’artiste participe alors à la création d’une vaisselle somptuaire et crée pour le roi un bâton cantoral (sceptre) à tige fleurdelysée, surmonté d’un pédicule de colonne portant en son centre une statuette de la Virg. De la dernière période de sa vie, à part les dessins préparatoires à l’attention des graveurs Antonio Fantuzzi, Boyvin ou le maître inconnu LD, il n’y a que des peintures rares de nature religieuse qui sont conservées de sa période française, comme dans l’exemple de la Pietà visible au Musée du Louvre.

La fin de l’artiste est obscure. L’artiste avare aurait accusé son fidèle ami Francisco di Pellegrino d’avoir volé ses économies. Ce dernier soumis à la torture sauve son innocence. Le Rosso, désespéré d’avoir perdu son ami, aurait été détruit par empoisonnement à la fin de l’année 1540. La biographie écrite par Giorgio Vasari, qui s’attarde sur cette fin tragique, est aujourd’hui dans le doute.

Le Primatice, son adjoint depuis 1532 et de plus en plus son rival autoritaire et affiché, supprime dès 1540 sous prétexte d’agrandissement ou de sa prédilection pour la sculpture sur piédestal nombre d’œuvres décoratives du souverain rouge.

C’est Aretino, écrivain célèbre et influent, qui recommanda le Rosso à François Ier. A Paris, où il était connu comme le maître Roux, l’ascension sociale de l’artiste florentin, peintre et sculpteur, fut extrêmement rapide. Le roi lui assure un très haut salaire et, en 1532, le fait chanoine de la Sainte-Chapelle. À ce titre, cinq ans plus tard, le canonicat à Notre-Dame. Mais Rosso souffrait chroniquement d’une humeur instable; il lui fut fatal le 14 novembre 1540, lorsqu’il mit fin à sa vie.

Par son influence, le Rosso est le fondateur de la première école de Fontainebleau qui a lancé la Renaissance française dans l’art de la peinture. Ce décorateur érudit, attiré par le bizarre et le spectaculaire, raconte une histoire à plusieurs niveaux de lecture ou d’émotion, bouleverse les genres établis et reste une source d’évolution durable de l’art ornemental des cours princières de l’Euro Nord.

Francesco Primatice (1504-1570)
Francesco Primaticcio dit que Primatice commence son apprentissage à Bologne, sa ville natale, et c’est avec un étudiant de Raphaël, Bagnacavallo, qu’il reçoit sa première formation, puis à Mantoue, près d’un disciple de Raphaël, Jules Romain, qui réalise pour Frédéric Gonzague des principaux bâtiments de l’époque, le palais de. Dans un décor qui envahit les murs et les voûtes, toutes les ressources du maniérisme sont mises en œuvre pour célébrer l’Amour en évoquant les amours des dieux ou pour suggérer la terreur par la représentation d’affrontements titanesques.

Primatice acquiert auprès de lui l’aptitude à de fabuleuses transpositions et le sens d’un art décoratif complet où les ornements de stuc prennent une nouvelle importance. Il devient expert dans ce domaine, mais c’est en France, au château de Fontainebleau, qu’il pourra se mesurer.

Il est arrivé en 1532, appelé par Francis I qui veut faire de sa maison préférée un centre d’art vivant et prestigieux. Jusqu’à sa mort, Primatice consacrera la majeure partie de son activité à cette entreprise ambitieuse. Au début, il collabore avec un autre maître italien, le Rosso fiorentino, qui gère les œuvres et impose son style: une version exacerbée de la mode florentine.

L’œuvre du Rosso à Fontainebleau, comme celle du Primatice, a été en grande partie détruite ou défigurée. Cependant, la restauration de la Galerie François I er, au XXe siècle, permet d’apprécier la cohérence d’un style ornemental où le caprice de l’invention, l’acuité des formes et des rythmes s’expriment aussi dans le peint et dans les stucs, avec des reliefs accentués, des profils élégants, des motifs étonnamment diversifiés.

Le Primatice remplace le Rosso en 1540, à la mort de ce dernier, à la tête des entreprises royales. Il règne en maître sur la multitude d’artistes et de travailleurs travaillant sur les décors intérieurs du château, les nouvelles constructions, l’aménagement paysager des jardins. Il supervise les ateliers de tapisserie et ceux des fondateurs qui exécutent les statues en bronze.

Les deux missions en Italie que lui confie le roi sont pour lui l’occasion de renouer avec l’art de la péninsule et de connaître les formulations les plus récentes, qu’il adapte avec aisance à sa manière. En 1541, Hippolyte d’Este lui commande des fresques pour les murs de sa chapelle à l’abbaye de Chaalis. A Fontainebleau, dans la galerie d’Ulysse (aujourd’hui détruite), le poème d’Homère est illustré de cinquante-huit panneaux répartis entre les fenêtres, et le plafond comprend quatre-vingt-treize sujets mythologiques sur fond de grotesques.

En même temps qu’il réalisait la galerie d’Ulysse, le Primatice donne les projets des compositions exaltant l’Amour, l’Harmonie et le Concorde, destinés à la salle de bal, exécutés par Nicolò dell’Abbate. L’ordre de la pièce est de Philibert Delorme qui, sous le règne de Henri II, prend la direction des Bâtiments du Roi.

L’avènement de François II (1559) donne au Primatice toutes ses prérogatives: le monument du cœur d’Henri II, la tombe du roi, toutes les sculptures de la rotonde Valois (aujourd’hui détruite) que Catherine de Médicis apporta à Saint-Denis sur les plans de Primati.

Le génie multiforme du Primatice réalisa le rêve de François Ier en donnant à l’école de Fontainebleau, non l’éclat éphémère d’un édifice royal temporairement privilégié, mais le rayonnement d’un mouvement novateur qui marqua en France une évolution si décisive de la peinture et des arts décoratifs .

Primatice devient grand maître des œuvres du roi après la mort de Henry. A Dampierre, à l’origine une demeure devenue princière au XVIème siècle, il construisit dans le pavillon d’angle adjacent à la tour un véritable sauna, exemple typique de ce goût à l’époque pour un retour à un mode de vie à l’antique.

Nicolò dell’Abbate (1509/1512 – 1571)
Niccolò dell ‘Abate était un artiste né à Modène, près de Bologne, qui devint très célèbre en France, jouant un rôle fondamental dans la première école de Fontaineble. Cette école a été créée par des artistes italiens actifs dans le château de Fontainebleau, où ils ont développé un style qui a répercuté son influence dans l’art français et l’Europe du Nord.

Toute la famille d’Abbate, de père en fils, était dévouée aux arts. Nous citons avec honneur les peintres de Modène, son père Jean, son frère Pierre-Paul, son fils Jules-Camille, son petit-fils Hercule et son arrière-petit-fils Pierre-Paul.

Formé à Modène, il a étudié dans l’atelier d’Alberto Fontana et a été l’un des étudiants d’Antonio Begarel.

En 1540, il est entré au service des seigneurs de Scandiano, à 27 km de Mode. Entre 1540 et 1543, il a également décoré la Rocca des princes Meli Lupi à Soragna, au nord-ouest du Par.

Il a ensuite travaillé à Bologne entre 1548 et 1552, au service d’une riche clientèle d’ecclésiastiques et de banquiers.

À Bologne, son style est influencé par Correggio et Parmes. Ses nombreux portraits évoquent ceux de Pontor.

En 1552, Niccolò dell ‘Abate est invité en France au service d’Henri II 55 (il s’appelle souvent Nicolas Labbé). Au château de Fontainebleau, il collabore à la décoration du bâtiment royal, sous la direction de Primatice (1504 – 1570), autre artiste fondamental de l’école de Fontainebleau, ainsi que du peintre florentin Rosso (1494 – 1540). Deux ans plus tard, il donne le dessin du projet de décor en l’honneur de Connétable Anne de Montmoren.

A Paris, il réalise des fresques au plafond de l’Hôtel de Guise (aujourd’hui disparu), d’après les dessins de Primati. L’artiste reçoit alors de nombreuses commandes de nature privée, telles que de petites peintures portatives de sujets mythologiques insérés dans des paysages.

Une bonne partie de sa production artistique est ainsi consacrée au genre d’appareils décoratifs éphémères, réalisés lors de moments importants qui ont marqué la vie de la cour royale. L’exemple principal est le cycle des décorations faites pour l’entrée triomphale à Paris de Charles IX et de son épouse Elisabeth d’Autriche en 1571, l’année de la mort de Nicolò dell’Abbate à Fran.

L’héritage du peintre émilien est principalement constitué de paysages qui forment la toile de fond de scènes mythologiques, motifs qui inspireront des artistes français tels que Claude Lorrain (1600 – 1682) et Nicolas Poussin (1594 – 1665).

Les Flamands

Jean Clouet (connu sous le nom de Janet, 1475 / 85-1540)
Jean Clouet le Jeune (né en 1480 à Bruxelles, mort en 1541 à Paris) est un portraitiste de la Bourgogne des Pays-Bas du XVIe siècle. Ses débuts sont mal connus.

Peintre officiel de François Ier, Jean Clouet figure parmi les valets de chambre du roi à partir de 1516, sous les ordres de ses confrères Jean Perréal et Jean Bourdich. D’origine flamande, il a apporté un nouveau style à la peinture de portraits cérémoniels en pratiquant, en plus de la miniature traditionnelle (Commentaires de la Guerre des Gaules), la peinture de chevalet exécutée après un dessin au crayon, selon le goût des peintres de la Nord.

Il est devenu populaire très tôt au point qu’il a été attribué presque tous les portraits français du début du seizième siècle. Des deux seuls tableaux de lui attestés par des textes, l’un n’est connu que par une gravure (Oronce Finé), l’autre par une réplique conservée au Musée de Versailles (Guillaume Budé).

Mais la célébrité Jean Clouet vient du groupe des 130 dessins du musée Condé à Chantil. Les portraits de la famille royale sont généralement attribués au peintre, et donc aux peintures elles-mêmes, comme le célèbre portrait de François 1er au Louvre (vers 1527), dont l’attribution à Jean Clouet remonte à une tradition ancienne et sûre.

La réputation de Jean Clouet n’est probablement pas usurpée et a été reconnue à tout moment bien que son travail ait été rapidement confondu avec celui de son fils Franço. Jean Clouet introduisit réellement dans l’art du portrait français une nouvelle finesse et fonda en fait une école de portraitistes officiels qui, par Robert Nanteuil et Hyacinthe Rigaud, devait assurer la suprématie française dans ce domaine pendant plus de deux siècles.

Corneille de Lyon (1510-1575)
Corneille de Lyon ou Corneille de la Haye (né entre 1500 et 1510 à La Haye et mort en 1575 à Lyon) est un peintre royal du portrait franco-hollandais du XVIe siècle.

Bien que connu sous le nom de Corbeau de La Haye, nous ne savons rien de sa jeunesse hollandaise et il arrive à Lyon au plus tard à 15 ans. Réalisant à partir de 1536 portraits de plusieurs membres de la famille royale, il obtient le titre de peintre royal en 1541 Malgré cette fonction, il reste dans la ville du Rhône tout au long de sa vie. En épousant la fille d’un imprimeur de renom, il fait partie de la notabilité de la ville et acquiert une solide position sociale, vivant dans le quartier de l’imprimerie, près de Notre-Dame-de-Confo.

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Il vit son métier de peintre et semble coopérer avec d’autres artistes du quartier (peintres ou graveurs). Son atelier conserve une galerie de copies de peintures des personnages les plus célèbres qu’il a représentés. Cela permet aux clients d’acquérir une nouvelle copie, ou les encourage à obtenir un portrait d’un peintre célèbre. Son entreprise semble prospère jusqu’aux guerres de religion, au cours desquelles, malgré son attachement à la religion réformée, il ne semble pas victime d’agression ou de spoliation. Il devient contraint à la religion catholique en 1569.

L’art de Corneille du petit portrait sans décoration est innovant pour l’époque. Il acquiert un prestige élevé au point que les peintures de ce style finissent par être désignées comme « Corbeaux ». Travaillant à l’huile sur bois, il concentre son travail sur le visage et le buste. Corneille est très précis dans la composition des pilosités, des cheveux, des barbes, qu’il trace parfois presque les cheveux nus. Ses modèles portent rarement de lourds vêtements décorés, son style reste très sobre. Le fond de ses peintures est toujours plat, sans décoration et il semble travailler sans dessin préparatoire.

Après la Renaissance, la renommée de Corneille s’estompe, ses descendants ne succèdent pas à la réalisation de petits portraits. Il est redécouvert au 17ème siècle par François Roger de Gaignièr. Tombant plus loin dans l’oubli, son nom a refait surface au XIXe siècle, à partir de citations dans les textes de l’époque. L’extrême difficulté de trouver des ouvrages de référence pose de sérieux problèmes d’attribution et de reconstitution de son corpus artistique. Beaucoup de malentendus et de confusions sont commis par des historiens de l’art et des amateurs. Le premier travail sans ambiguïté a été découvert en 1962. Plusieurs travaux reproduisent les conclusions précédentes et la première synthèse sur l’artiste est réalisée par Anne Dubois de Groër en 1996.

Noël Bellemare (actif entre 1512 et 1546)
Noël Bellemare est un peintre et enlumineur français d’origine flamande, actif entre 1512 et 1546, à Anvers et à Paris. Il est crédité de boîtes en verre teinté et de miniatures. Certaines de ses enluminures ont été regroupées sous le nom de la convention Getty Master of the Epistles, vraisemblablement à la tête d’un atelier connu ailleurs sous le nom d’atelier des années 1520.

Noël Bellemare est le fils d’un anversois et d’un parisien. Sa présence est attestée à Anvers en 1512, mais on retrouve sa trace dès 1515 à Paris où il termine et termine sa carrière. Il est installé dans la ville comme peintre et enlumineur sur le pont Notre-Dame, aux côtés d’autres artistes et libraires.

Les archives documentent plusieurs ordres officiels à Paris: il peint le plafond de l’hôtel-Dieu en 1515, il orne l’entrée du pont Notre-Dame en 1531 pour l’entrée d’Éléonore d’Autriche en 1531, une décoration du palais du Louvre en collaboration avec Matteo del Nassaro pour l’avènement de Charles V en 1540. Il réalise également des dorures au château de Fontaineble. Il est mentionné en 1536 comme juré peintre-enlumineur.

Les premières œuvres du peintre sont influencées par le maniérisme anversois ainsi que par la gravure d’Albrecht Dür. Par la suite, une influence des peintures Raphael et Giulio Roma. Cette influence vient sans doute de la fréquentation de l’école de Fontainebleau qu’il côtoie en participant aux décors du château.

Une seule œuvre est réellement attestée par les sources de la main de Noël Bellemare: c’est le carton d’une fenêtre de Pentecôte de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois de Par. Par analogie et comparaison stylistique, un ensemble d’enluminures et de vitraux est attribué par l’historien d’art Guy-Michel Lepro.

Le corpus d’illuminations qui lui est attribué a longtemps été dénommé le Getty Master of the Epistles Convention. Ces œuvres ont également été regroupées pour un temps par l’historienne d’art américaine Myra Orth dans un ensemble plus large de 25 manuscrits et sous le nom d’Atelier des années 1520. Noel Bellemare aurait pu être le leader. Parmi eux, les miniatures attribuées au Maître des Heures de Doheny pourraient correspondre à une période plus ancienne du même peintre.

Enfin, certaines des miniatures du Maître des Getty Epistles sont postérieures à sa mort: il semble que ce même atelier ait duré quelque temps après sa disparition.

Grégoire Guérard (actif vers 1518-1530)
Grégoire Guérard est un peintre néerlandais, établi à Tournus et actif en Bourgogne entre 1512 et 1530, dans la région d’Autun, Chalon-sur-Saône et Bourg-en-Bres.

Il est un artiste formé dans le nord des Pays-Bas et dont la manière semble due à un séjour en Italie dans les années 1515 et 1518

Selon des sources, il a fourni un triptyque pour l’église carmélitaine de Chalon, un autre pour l’église de Saint-Laurent-lès-Chalon, travaillé au château de Brancion et celui de Balleure pour Claude de Saint-Julien de Balleure, dont le fils Pierre loue les « belles peintures, travail singulier et exquis, fautes de la main divinement érudite de l’excellent peintre Guererd Gregoire Hollandois compatriote et parent Erasme de Rotterdam ».

Grégoire Guérard a récemment reçu une douzaine de panneaux datés entre 1512 et 1530, conservés, à quelques exceptions près, dans le sud de la Bourgogne, la Bresse ou la Franche-Com. L’élément majeur de cet ensemble est le Triptyque de l’Eucharistie à Autun (1515), et au Musée de Dijon, l’Arrestation du Christ et la Présentation au Temple de Dijon (1521) en font partie.

Bartholomeus Pons
Originaire de Haarlem, Bartholomeus Pons est documenté précisément en 1518 dans l’atelier de Grégoire Guérard à Tourn. Il peut maintenant être identifié au Maître de Dinteville (auteur du retable de la Légende de Sainte Eugénie à Varzy).

Godefroy le Batavien (1515-1526)
Godefroy le Batavien est un peintre / enlumineur du nord des Pays-Bas, actif en France. Il n’est connu que pour son activité à la cour de François Ier.

Son nom vient d’une inscription latine l’identifiant comme pictoris batavi dans le 3ème volume de son ouvrage le plus connu, les Commentaires de la guerre française (1520, Musée Condé, Chantilly). Il a également signé Godefroy, une signature trouvée dans les Triomphes de Petrarque (vers 1524, Bibliothèque d’Arsenal, Paris). Les Commentaires de la Guerre Française (1520, Musée Condé, Chantilly), le Dominus illuminatio mea (1516, Musée Condé, Chantilly) et la Vie de Magdalena (1517, Musée Condé, Chantilly) ont été éclairés sous la supervision directe de leur auteur franciscain , François Du Moulin ou Demoulins (fl 1502-24), à présenter au roi et à sa mère Louise de Savoie, comtesse d’Angoulême (1476-1531).

Les manuscrits vernaculaires, minuscules et personnalisés donnent un aperçu de l’art de la cour et du goût français dans les premières années de la Renaissance.

Le français
Jean Cousin: le père (1490 environ -1560) et le fils (1522 environ-1594)
Jean Cousin l’Ancien (Soucy, près de Sens, vers 1490 ou 1500 – Paris, après 1560), est aussi appelé le Père, ou l’Ancien pour le distinguer de son fils aussi appelé Jean Cous. Cet artiste n’est pas seulement peintre, dessinateur et décorateur, mais il est aussi graveur. Jean Cousin l’Ancien représente Jean Clouet, le premier peintre français du 16ème siècle. Surnommé le « Michelangelo français » 60, sa peinture Eva prima Pandora conservée au Louvre reste son œuvre la plus célèbre.

Sa vie est peu connue, et de nombreuses œuvres ne lui sont attribuées, parfois plus vraisemblablement exécutées par son fils Jean Cousin le Jeune avec qui il est souvent confus. Un autre sculpteur non apparenté porte également le même nom.

C’est dans sa ville natale de Sens, en 1526, que Jean Cousin, le père (1490-1560) a commencé sa carrière comme arpenteur, continuant son activité jusqu’en 1540. Après avoir fait des cartons pour vitraux, la cathédrale de Sens et un retable pour l’abbaye de Vauluisant en 1530, Jean Cousin le Père s’installe à Paris en 1540 où il réalise d’importantes œuvres.

En 1541, on lui commande les boîtes pour les tapisseries de la Vie de Sainte-Geneviève et en 1543, il réalise pour le Cardinal Givry les huit boîtes de l’Histoire de Sainte-Mam. Ces tapisseries, qui devaient décorer le chœur de la cathédrale de Langres, furent exécutées par des tisserands parisiens. C’est alors qu’en 1549, il collabore avec l’entrée triomphale du roi Henri II à Paris.

Il travaille également pour des verriers et exécute des vitraux dans la chapelle de l’hôpital d’Orfèvres, un calvaire pour l’église des Jacobins à Paris, divers vitraux pour l’église Saint-Gervais (Le Jugement de Salomon, Le martyre de Saint Laurent, le Samaritaine conversant avec le Christ et le curé du paralytique), l’église de Moret, celles de Saint-Patrice et de Saint-Godard à Rouen, ainsi que le château de Vincennes (L’Approche du Jugement Dernier, Selon le Apocalypse, L’Annonciation de la Sainte Vierge) où il réalise également les portraits de François I et Henry. Jean Cousin est également crédité de vitraux grisaille réalisés pour le château d’Anet (dont Abraham renvoyant son fils Ismaël à Agar, les Israélites qui ont conquis les Amalécites sous la direction de Moïse et de Jésus-Christ prêchant dans le désert).

Seul un petit nombre de peintures de Jean Cousin, le père: Eva Prima Pandora, maintenant au Louvre, et La Chari. Ces œuvres attestent, à l’instar des tapisseries de l’Histoire de Saint Mammès, de l’influence de Rosso, mais Jean Cousin le père a pu interpréter dans un style très personnel l’art de l’école de Fontainebleau.

Quelques dessins Pénélope, Martyre d’un saint et Jeux d’enfants, sont attribués aujourd’hui à Jean Cousin le Père dont on a aussi deux gravures signées: l’Annonciation et l’Entombme.

Théorétique, l’artiste a publié deux traités illustrés de gravures sur bois, le livre Perspective daté de 1560 et le livre de Pourtraicture complété par son fils en 1571. Réimprimé en 1589, aucune copie n’a été retrouvée à ce jour. Il est cependant probable que ce dernier ouvrage soit celui publié juste après la mort de Cousin le Jeune à Paris en 1595 par David Leclerc, avec des planches gravées de Jean Le Cle. Ce traité, qui est aussi un chef-d’œuvre d’illustration anatomique, a été réimprimé plusieurs fois au XVIIe siècle.

Jean Cousin le fils (1522-1594) a également dit que le jeune homme a longtemps été confondu avec son père, dont il était un élève. Jean Cousin le Jeune a d’abord étudié à l’Université de Paris au moins jusqu’en 1542, puis a collaboré à l’œuvre de son père. Quand il est mort, il a pris le relais.

Sa production semble avoir été importante. En 1563, il a collaboré aux préparatifs de l’entrée triomphale de Charles. Vers 1565, la contribution de Cousin le Père et de Cousin le Fils au monument funéraire de Philippe Chabot, amiral de France est controversée; on attribue au fils le cadre ornemental du monument et les quatre génies ailés traités dans un style maniériste très brillant.

Le seul tableau attribué à Jean Cousin fils est le Jugement Dernier de 1585 conservé au musée du Louvre. Ce travail reflète à la fois l’influence du maniérisme florentin et celle du flamand a. Plusieurs dessins, illustrations du Livre de la Fortune (1568), des Métamorphoses d’Ovide (1570) et des Fables d’Esope (1582) révèlent un artiste intelligent influencé par son père, le milieu de Saint-Louis et l’art des pays nordiques.

Antoine Caron (1521-1599)
Antoine Caron, né en 1521 à Beauvais et mort à Paris en 1599, est un maître verrier, illustrateur et peintre maniériste français du Fontainebleau Scho.

A la charnière entre les deux écoles de Fontainebleau, Antoine Caron est l’une des personnalités majeures du Manneri français. Un des rares peintres français de son temps à posséder une personnalité artistique prononcée. Son travail reflète l’atmosphère raffinée, quoique instable, de la cour de la maison Valois pendant les guerres de religion de 1560 à 1598.

En quittant Beauvais, où il peignait des peintures religieuses depuis l’adolescence, Antoine Caron a travaillé dans l’atelier de Leprince dans le vitrail, puis a suivi sa formation dans les ateliers de Primatice et Nicolò dell’Abbate à l’école de Fontainebleau en 1550. En 1561, il fut nommé peintre de la cour de Henri II et de Catherine de Médicis et devint plus tard le peintre attitré de celle-ci.

Sa fonction de peintre de la cour comprenait la responsabilité de l’organisation des représentations officielles. Il participa en tant que tel à l’organisation de la cérémonie et à l’entrée royale de Paris pour le couronnement de Charles IX et le mariage de Henri IV avec Marguerite de Valo. Certaines de ses illustrations des festivités à la cour de Charles IX restent et sont probablement des sources pour la représentation de la cour dans les tapisseries valoisiennes.

Les quelques œuvres survivantes de Caron comprennent des sujets historiques et allégoriques, des cérémonies judiciaires et des scènes astrologiques. Il est un érudit, et ses scènes savantes et sophistiquées reflètent la culture brillante qui s’est développée à Paris pendant le règne des derniers Valois.

Ses massacres ont eu lieu au milieu des années 1560, comme son unique tableau signé et daté, les Massacres du Triumvirat (1566) conservés au Louvre. Il évoque les massacres perpétrés pendant les guerres civiles civiles, avant JC par les triumvirs Antoine, Octave et Lepid. Ce serait une allusion aux massacres que les protestants ont été victimes pendant la guerre religieuse, principalement à partir de 1561, lorsque trois défenseurs du catholicisme, Anne de Montmorency, Jacques d’Albon de Saint-André et François de Guise formèrent un triumvirat pour s’opposer à la politique d’apaisement de Catherine de Médicis.

L’élément essentiel de son style est la reprise de la figure très allongée des artistes italiens, même dans des portraits comme Portrait de femme (1577), un geste éloquent, beaucoup de mouvement et de dynamisme. Il donne un aspect très étrange à ses compositions. Et la vivacité de ses couleurs qui contribuent à ce caractère souvent fantastique donné à ses œuvres.

L’autre aspect emblématique de son travail est l’incorporation d’architectures fantaisistes, parfois mêlées à des ruines romaines. Comme son maître Nicolò dell’Abbate, il a souvent placé des figures humaines presque insignifiantes au milieu de scènes immenses.

D’un point de vue stylistique, son adhésion au maniérisme du Nord fait référence à la typologie de ses personnages. La critique moderne l’appelle « le grand-père du maniérisme ».

La rareté de la documentation de la peinture française à cette époque signifie que beaucoup des œuvres qui lui sont attribuées sont également attribuées à d’autres artistes tels que Henri Lerambe. La notoriété relative d’Antoine Caron contribue à l’association de son nom avec des œuvres comparables aux plus connues. Dans certains cas, ces peintures, par exemple la Soumission de Milan à François Ier en 1515 (vers 1570) 69, sont maintenant attribuées à «l’atelier d’Antoine Caron».

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