Fort Saint-Jean, Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée

Le fort Saint-Jean est une fortification de Marseille, construite en 1660 par Louis XIV à l’entrée du Vieux-Port. Depuis 2013, il est relié par deux passerelles au quartier historique du Panier et au Musée des civilisations européennes et méditerranéennes; ce dernier étant le premier musée national français situé hors de Paris.

Le fort Saint-Jean porte le nom du commandant des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem établi sur cet éperon, prolongement de la colline du Saint-Laurent vers la fin du XIIe siècle. Il est situé dans le quartier de la mairie, dans le 2ème arrondissement. À cet endroit, les vestiges de la première occupation grecque au vi e siècle av. AD ont été découverts.

Au milieu du XVe siècle, la puissante tour carrée a été construite par le roi René pour continuer sur le port. La tour ronde de la lanterne a été construite en 1664. La construction du fort, requise par Louis XIV, a été réalisée de 1668 à 1671 par le chevalier de Clerville après l’expropriation des Hospitaliers et de nombreuses maisons. Sur instruction de Vauban, le creusement en 1679 d’un grand fossé l’isole complètement de la ville.

Pendant la Révolution française, le fort a servi de prison à Philippe Égalité et à deux de ses fils. Les Jacobins arrêtés à Marseille et Aubagne seront enfermés dans le fort et massacrés le 5 juin 1795 par des royalistes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les troupes allemandes y stockent un dépôt de munitions dont l’explosion lors de la libération de Marseille provoque la destruction de nombreux bâtiments anciens.

Aperçu
L’ancienne cité de Marseille fondée par les Grecs au VI e siècle av. AD est situé au nord du Vieux-Port. À l’intérieur des anciens remparts, visibles dans les jardins des vestiges, se dressent trois monticules alignés du sud-est au nord-ouest: la butte Saint-Laurent, puis celle des moulins et enfin celle des Carmélites. Actuellement, il y a respectivement sur ces monticules le fort Saint-Jean et l’église Saint-Laurent, puis la place des Moulins et enfin l’église carmélite.

La première colline est constituée de deux hauteurs sur l’une desquelles le fort Saint-Jean a été construit et sur l’autre l’église Saint-Laurent. Une restitution de l’ancienne topographie du fort Saint-Jean a été possible grâce aux travaux de sondage effectués par les archéologues Vasseur en 1908 et Gantés en 1991. Cette hauteur s’élève à 19,76 m NGF et a été séparée du second culminant à environ 26 m NGF par une dépression située à 8 m NGF uniquement.

C’est dans cette dépression qu’un fossé a été créé en 1679 pour la protection du fort, puis en 1845 un canal de jonction entre le Vieux-Port et le port de La Joliette et enfin le Quai de la Tourette après avoir rempli le canal en 1937.

L’histoire
Le fort Saint-Jean a été construit sur un site précédemment occupé par l’Ordre militaire des Chevaliers hospitaliers de Saint John, dont le nouveau bâtiment tire son nom. Le fort Saint-Nicolas a été construit en même temps de l’autre côté du port. Commentant leur construction, deux bâtiments antérieurs ont été incorporés à la structure du fort: la Commanderie du XIIe siècle des Chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui a servi d’hospice monastique pendant les croisades; et la tour du XVe siècle de René I, roi de Provence.

Phase d’occupation grecque
Le site du fort Saint-Jean était occupé au début du vi e siècle av. JC par les Phocéens. Des fouilles ont été entreprises par Vasseur en 1908 lors de la construction d’une caserne située près de la tour lanterne. Cette ancienne caserne est actuellement occupée par le Musée des civilisations européennes et méditerranéennes (MuCEM) et a été appelée l’édifice Georges-Henri Rivière. La recherche s’est concentrée sur cinquante forages forés pour la construction du bâtiment. Les fragments de poterie trouvés sont caractéristiques du début de l’âge du fer et datent de la première moitié du vi e siècle.

Les couches archaïques sont surmontées d’un niveau sableux surmonté d’une couche de remblai qui a livré des fragments de céramiques hellénistiques datables de la première moitié du IIe siècle avant JC. Une campagne de carottage géotechnique réalisée en 1991 près de la caserne a découvert des traces de couches des IIIe et IIe siècles av.

Le château de Babon
Aux viii e et ix e siècles, Marseille fait l’objet de nombreux raids de sarrasins et de pirates grecs: 736, 739, 838 et 848. Ruinée et partiellement abandonnée, la ville prend un nouveau visage: les habitants se réfugient dans une petite enceinte fortifiée construit entre l’entrée du port et la place de Lenche. Ces fortifications sont connues sous le nom de Château Babon, du nom d’un évêque. Selon l’historien Joseph-Hyacinthe Albanès, le diacre Babon mentionné dans la charte 28 du cartulaire de Saint-Victor en 840 serait ce futur évêque. Le château est construit au sommet de la colline où se trouve l’actuelle église Saint-Laurent, appelée au Moyen-Âge Saint-Laurent du château de Babon. En 884, les Sarrasins débarquent près de Saint-Tropez et ravagent la Provence. En 923, ils dévastent le monastère de Saint-Victor mais ne peuvent s’emparer du château de Babon.

L’existence de ce château est notamment connue par une lettre de l’empereur Frédéric Barberousse datée du 17 avril 1164 confirmant à Mgr Pierre les droits et possessions de l’église de Marseille, dont il cite le « castellum Babonis ». La disposition de cette fortification peut être grossièrement reproduite: à l’ouest, elle suit le rivage et à l’est, elle sert de frontière entre la cité vicomtale et la cité épiscopale; la limite nord est à l’actuelle rue Fontaine-des-Vents, près de la place de Lenche.

Les Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem
Ordres militaires, Templiers et Hospitaliers, apparaissent à Marseille à la fin du XIIe siècle, leur installation est liée au développement des relations commerciales avec le port Est. Les deux commanderies sont situées chacune à une extrémité du port de Marseille, celle des Templiers est située sur le site de l’actuelle église des Augustins et celle des Hospitaliers à l’entrée du port où se trouve le fort Saint-Jean.

La commanderie des Hospitaliers a été construite sous les murs du château Babon. Il est mentionné à partir de 1178. En 1202, le pape Innocent III accorda aux Hospitaliers le droit d’inhumer, ce qui provoqua un conflit avec l’église d’Accoules. A cette époque, la commanderie avait une grande influence, d’où le souhait du comte de Provence Alphonse II d’y être enterré.

Au début du XIIIe siècle, les Hospitaliers ont construit une église à nef unique, appelée Église Saint-Jean, près de l’Église Saint-Laurent. Il est englobé au XVIe siècle à l’intérieur des murs de Fort St. John.

Au milieu du 14e siècle, les Hospitaliers construisent un nouveau bâtiment adjacent à la tour Saint-Jean (actuellement autour de René King) le long du col et appelé plus tard Commander’s Palace. C’est dans ce palais que les cardinaux de la suite papale sont reçus lors de l’arrivée d’Urbain V à Marseille en 1365.

Après avoir transformé le XVIIe siècle, le palais est devenu l’une des plus belles maisons de la ville, la seule capable de loger des princes et des personnes de haute qualité.

La tour Maubert
Le système de défense portuaire du XIIe siècle est concentré au col du port. Pour atteindre les eaux calmes du port, les navires doivent d’abord pénétrer dans une baie formant un avant-port situé entre le pharo et la Butte Saint-Jean / Saint-Laurent. A l’est de cette baie s’ouvre le col très étroit qui donne accès au port. Ce col situé entre l’actuel fort Saint-Jean et le fort Saint-Nicolas est aujourd’hui de 100 m de large alors qu’il était beaucoup plus rétréci au Moyen Âge. La partie sud est obstruée, sur un peu plus des deux tiers, par des rochers affleurants empêchant tout passage de navires. Un pilier en maçonnerie a été construit sur un haut fond situé à une trentaine de mètres de la tour Maubert qui se dressait à l’emplacement de la tour du roi René de Fort Saint-Jean. Une chaîne était tendue entre ce massif et la tour Maubert pour empêcher le passage aux navires ennemis.

Cette tour est aussi appelée tour à chaîne (turris cathene portus). L’entretien de cette chaîne amovible et les frais d’entretien sont à la charge du Comte de Provence qui néglige souvent ses obligations. La chaîne est tendue au moyen d’un cabestan placé dans la tour: la présence d’un treuil est en effet mentionnée dans un inventaire de 1302.

Ce système de défense se révèle défectueux lors de l’attaque de la ville et de son saccage par les troupes du roi Alphonse V d’Aragon le 20 novembre 1423. En effet, un détachement ennemi débarque dans une crique, l’actuelle crique catalane qui a pris ce nom pour d’autres raisons bien plus tard, neutralisa la garnison du fort Saint-Nicolas et ouvrit le passage vers le port. La ville est prise et pillée. La chaîne portuaire qui a été emportée comme trophée est toujours exposée dans la cathédrale de Valence (Espagne).

La tour du roi René
Après le pillage de la ville en 1423, la tour Maubert et les remparts de la commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem menacent de ruine. Le roi René décide de construire une tour plus importante construite de 1447 à 1452 à la place de la tour Maubert: c’est l’actuelle tour carrée du fort Saint-Jean.

La construction a été confiée en 1447 à l’ingénieur Jean Pardo et Jean Robert. Les coûts des premiers travaux s’élèvent à 4 322 florins financés jusqu’à 2 000 florins par la ville, 1 200 florins par les pêcheurs du quartier Saint-Jean qui perçoivent pendant quatre ans une taxe sur le poisson et le solde est de 1122 florins par le roi René. Pour achever la tour il faut réaliser en 1452 une deuxième phase de travaux pour 3 200 florins financés pour 2 000 florins par la ville et 1 200 florins par les pêcheurs de Saint-Jean auxquels le roi concède à perpétuité la propriété de la calanque de Morgiou avec le droit exclusif d’y établir une trappe à thon.

Tour de lanterne
À la demande des armateurs marseillais, la tour-lanterne est érigée en 1644 à l’extrémité ouest du promontoire Saint-Jean. Il est construit sur l’emplacement d’une ancienne tour complètement ruinée. Les travaux ont été décernés à trois maçons: Beef, Gay et Alluys.

Construction du fort
De 1655 à 1660, Marseille traverse une période d’agitation et d’agitation et entre en pleine rébellion, ce qui est intolérable pour Louis XIV. Le roi décide de punir les Marseillais et vient en personne réaffirmer son autorité. Le 2 mars 1660, il entre à Marseille par une brèche ouverte dans les remparts. Afin de rappeler et d’imposer obéissance aux Marseillais mais aussi de renforcer le port, deux ouvrages sont construits à l’entrée du port: au sud la citadelle de Saint-Nicolas et au nord le fort de Saint-Jean dont l’enceinte sera soutenu sur la tour du roi René et comprendra la tour de la lanterne. Un arsenal de galères sera également construit.

La citadelle de Saint-Nicolas et l’arsenal des galères démarrent rapidement tandis que la construction du fort Saint-Jean est plus lente car elle nécessite le départ des Hospitaliers et la démolition d’une partie des maisons du quartier. Ainsi, le corps des pêcheurs est obligé de vendre au roi leur maison commune qu’ils possédaient près de l’église Saint-Jean.

À l’intérieur du fort, nous pouvons distinguer deux parties:
au sud, une partie basse, basse, composée de la tour du roi René qui est conservée telle quelle et de l’ancienne commanderie transformée pour servir de logement au premier commandant du fort, Henri de Beringhen à partir de 1664. L’église de les Hospitaliers sont partiellement recouverts de remblais;
au nord, une partie supérieure, probablement déjà commencée lorsque le premier président du parlement Henry de Maynier d’Oppède a posé la première pierre, sur laquelle des casernes ont été construites.

Ces deux niveaux sont reliés par un tunnel qui permet le passage des canons de la partie inférieure pour les hisser à la partie supérieure.

En 1671, à la mort de Louis Nicolas de Clerville, les travaux sont pratiquement terminés. Vauban, son successeur, est nommé en 1677 commissaire général des fortifications; il arrive à Marseille en 1679 et considère que le système de défense du fort est insuffisant. Dans la dépression topographique mentionnée au paragraphe 1, elle a provoqué le creusement d’un grand fossé inondable entre le fort Saint-Jean et l’église Saint-Laurent. De plus, il a également construit de l’autre côté du fossé une fortification triangulaire, appelée demi-lune, située en face de l’entrée principale du fort qui était à la hauteur du mémorial actuel du camp de la mort.

La période révolutionnaire

Décès du major de Beausset
Le 30 avril 1790, la foule révolutionnaire décide d’investir les bastilles marseillaises: le fort Notre-Dame de la Garde qui domine la ville et les forts Saint-Nicolas et Saint-Jean qui gardent l’entrée du port. Si la capture des deux premiers forts se fait sans problème particulier, il n’en est pas de même pour le fort Saint-Jean. Le chevalier de Beausset, commandant du régiment royal du Vexin qui était là garnison, refusa de capituler. Le 2 mai 1790 voulant fuir, il est reconnu et massacré: sa tête se promène au bout d’une fourchette.

Détention des princes d’Orléans
En 1793, le duc d’Orléans Philippe Égalité, ses deux fils, les ducs de Montpensier et Beaujolais, sa sœur la princesse de Bourbon ainsi que le prince de Conti, sont enfermés au fort Notre-Dame de la Garde. Puis le 27 mai 1793 le duc d’Orléans est transféré au fort Saint-Jean, les autres prisonniers le rejoignent le 31 mai 1793.

Philippe Égalité est interné au troisième étage avec le duc de Beaujolais. Le duc de Montpensier est logé au deuxième étage et rejoint son frère au troisième étage lorsque son père est transféré à Paris le 24 octobre 1793 où il sera guillotiné le 6 novembre 1793. Le 1er mai 1794, les princes sont transférés du tour aux appartements du commandant en second. Fin août 1795, le prince de Conti et la duchesse de Bourbon sont libérés. Les ducs de Montpensier et du Beaujolais ne sont libérés qu’à la fin de 1796. Le 7 novembre 1796 ils embarquent sur le navire « Fortune » à destination de l’Amérique. Cette longue détention a ruiné leur santé. Ils souffrent tous deux d’une maladie thoracique: Montpensier est décédé à Londres en 1807 à l’âge de 32 ans; il laisse un compte rendu de sa détention au Fort Saint-Jean, un ouvrage récemment publié.

Massacre des Jacobins
Après la chute de Robespierre le 27 juillet 1794, cent vingt-sept Jacobins sont emprisonnés au fort Saint-Jean. Le 5 juin 1795, une bande d’hommes armés sous le commandement de Robin, quitte l’hôtel des ambassadeurs situé rue Beauvau et se dirige vers le fort Saint-Jean. Forçant les portes des cachots, ils massacrent et abattent plus d’une centaine de prisonniers.

La transformation du 19e siècle de l’environnement
Au début du XIXe siècle, le port de Marseille devient de plus en plus encombré et ne répond plus aux exigences économiques imposées par l’avènement des bateaux à vapeur. Les projets d’extension des ports se succèdent; il a finalement été décidé de créer, au nord du vieux port, un port extérieur construit par le rivage, entièrement récupéré de la mer et protégé par une digue. La création du nouveau bassin de la jolieette est autorisée par la loi du 5 août 1844. Les travaux durent neuf ans: le nouveau bassin de la jolieette (20 ha) double presque celui de l’ancien port (26 ha).

Ces deux bassins sont reliés par un canal de 150 mètres de long creusé dans l’ancien fossé du Fort Saint-Jean qui devient ainsi une île. Pour laisser le fort Saint-Jean accessible aux véhicules, deux ponts tournants ont été construits: le pont tournant du fort Saint-Jean d’une longueur de 2,65 mètres et celui du Major d’une longueur de 3,80 mètres.

Ce canal est protégé de la mer par des enrochements faits de «pierres plates», d’où le nom donné à cette zone qui devient le lieu de prédilection des nageurs et des pêcheurs locaux.

Le long du quai de ce canal, il y a souvent quelques briques en attente de chargement, ainsi que des voiliers italiens qui expédient régulièrement de la ferraille.

Le xx e siècle

Le pont transbordeur
Le pont transbordeur a été inauguré le 24 décembre 1905 pour permettre le passage d’une rive à l’autre du vieux port, il a fonctionné jusqu’à son dynamitage en 1944. Le fort Saint-Jean était inextricablement lié à l’image du port.

Nouvelle caserne
En 1908, une nouvelle caserne, actuellement appelée bâtiment H ou Georges Henri Rivière, est construite sur la façade ouest du fort près de la tour lanterne. Les travaux de fondation seront suivis par l’archéologue Vasseur.

Remplissage du canal de connexion
A peine achevé en 1853, le bassin de la Joliette s’avère insuffisant et doit être prolongé par les bassins du Lazaret et d’Arenc, dont la construction est décidée par la loi. 10 juin 1854. D’autres bassins sont successivement créés: bassin impérial (actuellement bassin national), Pinède, du président Wilson et Mirabeau. Le bassin de Joliette, le plus ancien, doit être modifié. Les travaux du 20 avril 1929 commencent à modifier l’orientation des quais avec la construction du barrage du Fort Saint-Jean et des taupes J1, J2, J3 et J4. La jonction canal joliette – vieux port qui n’est plus justifié est comblée à partir de 1938.

La Seconde Guerre mondiale
Après le débarquement allié en Afrique du Nord, les troupes allemandes occupent Marseille à partir du 12 novembre 1942 et prennent possession du fort Saint-Jean où des explosifs sont stockés en partie basse. Ce gisement explose inaugural 1944 lors d’un bombardement effectué pour la libération de Marseille. Des bâtiments datant des XIIe et XIXe siècles ont été détruits.

Fort Saint-Jean aujourd’hui
Les travaux successifs
Après la libération, l’armée française a repris possession du fort bien que le complexe ne présente plus d’intérêt stratégique. Compte tenu de l’ampleur des réparations, les autorités militaires ont décidé de ne pas reconstruire les bâtiments détruits et ont seulement nivelé les déblais dans la partie inférieure du fort, enterrant ce qui restait de l’ancienne commanderie.

En 1960, le fort a été cédé au ministère des Affaires culturelles qui l’a classé monument historique par décret du 16 juin 1964. De nouveaux bâtiments ont été construits de 1967 à 1971 dans la partie basse du fort sur les vestiges du palais du commandant pour abriter le service des antiquités sous-marines, devenu le Département de la recherche archéologique sous-marine et sous-marine (DRASSM) Ces locaux sont occupés par le MuCEM, car depuis janvier 2009, le DRASSM a été transféré dans de nouveaux bâtiments à l’Estaque.

De 1975 à 1978, le mur d’enceinte sud qui avait été démoli par l’explosion de 1944 a été partiellement reconstruit. Divers travaux ont été réalisés de 1980 à 2000: restauration de la tour du Roi René et de la tour lanterne, fouilles archéologiques à la chapelle Saint-Jean, installation de l’ancien bunker allemand situé à l’est du fort comme mémorial de la mort du camp.

Légende du plan: 1- Tour du roi René, 2- Chapelle Saint-Jean, 3- Ancien bâtiment DRASSM, 4- Cour intérieure de la partie inférieure, 5- Escalier, 6- Galerie des officiers, 7- Ruines de l’ancienne caserne, 8- Galerie de la montée des canons, 9- Immeuble Georges Henri Rivière, 10- Tour de la lanterne, 11- Traçage de l’ancienne demi-lune, 12- Ancienne consigne sanitaire, 13- Mémorial des camps de la mort (ancien blockhaus) ), 14 – Église Saint-Laurent

Les bâtiments actuels
À l’intérieur des remparts du fort Saint-Jean, les bâtiments sont divisés en deux niveaux:

Niveau inférieur
Tour carrée du roi René: haute de 28,50 mètres, elle se compose de quatre pièces desservies par un escalier en colimaçon de 147 marches avec une première salle de 42 m2, une seconde de 58,60 m2, une troisième de 44,20 m2 et une dernière de 42,20 m2. La terrasse sur le toit a une superficie de 180 m2.
La chapelle Saint-Jean dont le clocher a été restauré grâce au mécénat de l’Ordre de Malte et du Rotary club de Marseille.
Le bâtiment moderne DRASSM.
Une petite place d’où part la galerie du canon monte, passant sous la galerie des officiers pour atteindre le niveau supérieur.

Niveau supérieur
La galerie des officiers.
La tour lanterne ronde.
Ancienne caserne démolie où les restes d’un moulin et d’une boulangerie sont encore visibles.
L’ancienne caserne s’appelait l’immeuble « Georges Henri Rivière ».

Musée des civilisations européennes et méditerranéennes
Le Musée des civilisations européennes et méditerranéennes (Mucem) est un musée national situé à Marseille. Elle a été inaugurée par le président François Hollande, le 7 juin 2013, alors que Marseille était la capitale européenne de la culture. C’est l’un des rares témoignages durables de la programmation culturelle de l’année 2013 conçue par B. Latarjet, avec la construction du FRAC PACA dans le nouveau quartier de La Joliette.

Musée de la société, le Mucem est un musée national placé sous la tutelle du ministère de la Culture et consacré aux civilisations de l’Europe et de la Méditerranée. Sa création à Marseille souligne le souci de l’État de doter la deuxième ville de France de grands équipements culturels.

Les expositions permanentes sont généralement conçues en croisant différents domaines scientifiques: anthropologie, archéologie, histoire, histoire de l’art et art contemporain. Le musée propose également des expositions monographiques temporaires dédiées aux artistes ou aux grandes figures du monde de la création plastique et littéraire. La vocation du musée est de rendre compte de la permanence historique et sociale de ce bassin de civilisation, ainsi que des tensions qui le traversent jusqu’à l’époque contemporaine.

Le Musée National des Arts et Traditions Populaires (MNAT) qui était situé à Paris a été fermé en 2005 et ses collections transférées au Musée des Civilisations d’Europe et de la Méditerranée (MuCEM) situé à Marseille. Ce musée s’étend sur deux sites: le Fort Saint-Jean et la Mole J4, où est construit un bâtiment conçu par l’architecte Rudy Ricciotti. Une passerelle de 130 m de long, surplombant un quai séparant les deux sites, relie le fort au musée. Une autre passerelle permet un accès direct au fort depuis l’esplanade de l’église Saint-Laurent.