Façades, sculptures et aménagements extérieurs, Palais Garnier

L’opéra a été construit dans ce que Charles Garnier (1825-1898) aurait dit à l’impératrice Eugénie était de style « Napoléon III ». Le style de Napoléon III était très éclectique et empruntait à de nombreuses sources historiques; l’opéra comprenait des éléments du baroque, le classicisme de Palladio et une architecture de la Renaissance mélangée. Celles-ci ont été combinées avec une symétrie axiale et des techniques et matériaux modernes, y compris l’utilisation d’une armature en fer, qui avait été inaugurée dans d’autres bâtiments de Napoléon III, notamment la Bibliothèque Nationale et les marchés des Halles.

La façade et l’intérieur ont suivi le principe du style Napoléon III, qui consistait à ne laisser aucun espace sans décoration. Garnier a utilisé la polychromie, ou une variété de couleurs, pour obtenir un effet théâtral, et a obtenu différentes variétés de marbre et de pierre, de porphyre et de bronze doré. La façade de l’Opéra utilisait 17 matériaux différents, disposés en frises de marbre multicolores très élaborées, en colonnes et en statues somptueuses, dont beaucoup représentent des divinités de la mythologie grecque.

Façade principale sud
La grande façade, donnant sur la place de l’Opéra et située au carrefour de nombreuses percées haussmanniennes, sert de toile de fond à la perspective de l’avenue qui s’ouvrira un peu plus tard. C’est en quelque sorte le manifeste de l’artiste. Son agencement et ses proportions habiles, ainsi que sa riche polychromie, expriment dans une synthèse habile l’essence de l’architecture éclectique.

Garnier lui-même choisit les quatorze peintres, les mosaïstes et les soixante-treize sculpteurs, dont le célèbre Jean-Baptiste Carpeaux, pour participer à son ornement.

Les quatre principaux groupes sur le devant sont de gauche à droite:

La poésie de François Jouffroy (avec ses paumes);
La musique instrumentale d’Eugène Guillaume (avec ses instruments de musique);
La danse de Jean-Baptiste Carpeaux, dont les personnages nus ont provoqué l’ire des puritains (un étranger est allé jusqu’à jeter un encrier sur le chef-d’œuvre de l’artiste dans la nuit du 26 au 27 août 1869);
Le drame lyrique de Jean-Joseph Perraud (avec sa victime atroce).

Les marches et la galerie couverte à arcades et coupoles reposant sur des pendentifs soutenant la loggia constituent le point de départ, à partir de l’entrée principale sud, d’un voyage initiatique dont l’aboutissement n’est autre que la grande salle et le spectacle qui s’y tient. Garnier a conçu la succession d’espaces dans le seul but de conditionner les futurs spectateurs. Ainsi, les premiers pas situés hors du monument marquent déjà la frontière entre deux mondes; le premier, celui de la réalité et de la vie quotidienne, le second, celui des rêves et de l’imaginaire. Les différentes statues qui encadrent les entrées sont dominées par des médaillons sculptés par Charles Gumery. Ces médaillons représentent les compositeurs Johann Sebastian Bach, Domenico Cimarosa, Joseph Haydn et Giovanni Battista Pergolesi.

La loggia, soulignée par le portique du premier étage, est une extension du grand hall donnant sur la place de l’Opéra. Peu utilisé, il est cependant essentiel à l’équilibre du plan comme à celui des élévations frontale et latérale. Cette loggia est directement inspirée des maîtres de la Renaissance italienne tels que Vignola, Serlio et Palladio, ceux du classicisme français des xvii e et xviii e siècles tels que Claude Perrault, Jules Hardouin-Mansardor Ange-Jacques Gabriel. Le goût de la polychromie, quant à lui, est une expression de la mode lancée par les recherches archéologiques du Grand Prix de Rome du XIXe siècle pour leurs « expéditions » de la Villa Médicis, membre de l’Académie des Beaux-Arts. Les bustes réalisés par Louis-Félix Chabaud représentant les compositeurs Daniel-François-Esprit Auber, Ludwig van Beethoven, dominent la loggia.

Élévation côté ouest (côté jardin)
Cette élévation est visible depuis les rues Auber et Scribe ainsi que depuis la place Charles-Garnier.

L’entrée est indiquée par une série de colonnes de marbre vert, dont deux sont surmontées d’un grand aigle impérial en bronze, symbole miraculeusement conservé après le Second Empire. L’entrée est destinée à Napoléon III et à sa famille. La double rampe doit pouvoir assurer un passage sécurisé des intempéries en permettant aux taxis de s’arrêter à l’intérieur du pavillon de l’empereur. Les critiques sont particulièrement amères au sujet de la forme et de la disposition de cet accès depuis la future place Charles Garnier. L’architecte est considéré comme un courtisan plutôt qu’un concepteur rigoureux. Pour ses détracteurs, la conception de cette rampe contraste trop brutalement avec les autres composantes du plan général. Le travail est une entorse à la rigueur de la composition et au bon goût le plus fondamental.

En raison des événements de 1870, cette partie flanquant la façade ouest de l’Opéra n’a jamais été achevée: toujours à ce jour, plusieurs pierres d’équipement non épannelées témoignent de la brusque interruption du chantier. Conçu pour permettre à Napoléon III et à sa suite de pénétrer directement dans le bâtiment et de limiter ainsi les risques d’agression, le drapeau de l’empereur communique directement avec un recto situé côté jardin. Ce sont finalement les Présidents de la République qui ont recours à cette distribution ingénieuse pour assurer sécurité et discrétion. Cette composante de la composition est également appelée le « pavillon du chef de l’État ».

Ces salons, n’ayant donc pas eu le temps de servir le monarque, sont alors choisis pour accueillir la bibliothèque-musée de l’Opéra (BMO) qui abrite aujourd’hui de nombreux livres et objets.

Près de 600 000 documents, dont 100 000 livres, 1 680 titres de périodiques et divers imprimés, 16 000 partitions, 30 000 brochures, 10 000 programmes, 10 000 dossiers documentaires, 250 000 lettres autographes, 11 000 documents pour orchestre, 100 000 photographies, 30 000 impressions avec quelque 25 000 esquisses de costumes et décors, soixante-dix mètres linéaires de dessins, cent mètres linéaires d’affiches et 3 000 archives dont 2 378 registres administratifs, créés pour les nombreux spectacles montés, opéras ou ballets, et acquisitions acquises au fil du temps sont rassemblés, ainsi que de prestigieux manuscrits autographiés et autographes conservés: Les Surprises of Love (Prologue: « Le Retour d’Astrea ») de Rameau, Armide de Gluck, Ermione de Rossini, Tannhäuser (fragments dédicacés de la « version parisienne ») de Wagner, Cendrillon de Massenet,Louise de Charpentier, La marchande de Venise de Hahn, Dialogues des Carmélites de Poulenc …

Une collection de musée rassemble 8 500 objets, dont 2 500 maquettes de décors, 3 000 œuvres, dont 500 peintures, 3 000 bijoux de scène. Cette riche collection, dont les documents les plus anciens remontent à la création de l’Académie royale de musique par Louis XIV en 1669, fait partie du département de musique de la Bibliothèque nationale de France.

À la mort de l’architecte en 1898, il fut décidé d’ériger un petit monument à sa mémoire et à sa gloire, inauguré en 1903. Il est installé au pied de la rotonde de l’empereur et derrière des grilles protégeant l’accès. On peut découvrir un buste représentant Charles Garnier accompagné, de chaque côté, d’une silhouette féminine à pied également réalisée en bronze doré. Cet ensemble sculpté est placé sur un socle en pierre supportant une grande cartouche en métal rectangulaire dont la gravure représente, en creux et dorure à la feuille, le plan du niveau principal de l’opéra.

Façade côté est (côté cour)
Cette élévation est visible depuis les rues Halévy et Gluck ainsi que depuis la place Jacques Rouché.

Comme à l’ouest, l’entrée est précédée d’une série de colonnes de marbre vert. Seules plusieurs figures féminines en pied, des porte-torches en bronze, marquent la différence avec l’accès opposé.

Pendentif exact au pavillon de l’empereur, le pavillon des abonnés est ouvert par sept arcades en plein cintre donnant accès au couvert couvert, vaste rotonde recouverte d’une coupole de 13,5 mètres de diamètre. Deux paires d’obélisques marquent les entrées de la rotonde au nord et au sud. Ce volume a été conçu à l’origine pour permettre un accès privilégié aux voitures attelées de la clientèle louant des lodges toute l’année, en assurant une part très importante et régulière du financement de l’Opéra (il y avait par exemple des abonnés deux ou trois nuits par semaine) . Ce rez-de-chaussée conduisait directement à la rotonde d’abonnés et à quelques autres locaux qui leur étaient réservés. Ils pourraient alors passer le bassin de Pythia pour rejoindre l’escalier principal, comme le reste du public.

Garnier avait envisagé de créer un restaurant à l’étage dans la rotonde des Glaciers, mais pour des raisons budgétaires, un buffet seulement a été mis en place. En 1973 et à nouveau en 1992, deux autres projets ont été envisagés dans la rotonde des abonnés et la descente du couvert forestier couvert, mais sont restés sans suivi. En 2007, le réalisateur Gérard Mortier entreprend l’installation d’un restaurant au niveau de la « descente couverte » qui servit ensuite de lieu de stockage pour les travaux de restauration du bâtiment. Il s’agit du quatrième projet de restaurant, L’Opéra Restaurant, qui a débuté le 27 juin 2011 après cinq ans de travail. Ce projet ultra-moderne conçu par l’architecte Odile Decq a reçu l’avis favorable de la Commission nationale des monuments historiques le 15 juin 2009. À l’ouverture en juin 2011, la carte était composée par Christophe Aribert.

Avant arrière
Comme dans tous les théâtres insulaires, les entrées de service des artistes, de l’administration, des techniciens et du personnel sont à l’arrière. L’ensemble se compose de trois sections vastes et variées, dont l’une fait face à la place Diaghilev et au boulevard Haussmann, les deux autres s’articulant autour de la cage de la scène, du côté est de la rue Gluck et du côté ouest. sur Scribe Street, jusqu’aux pavillons de l’empereur et de l’abonné, en suivant la même ligne d’entablement. Les locaux abritent des bureaux, des pavillons d’artistes et des espaces utilitaires répartis sur huit niveaux et dotés d’une multitude de fenêtres, comme dans les quatre cours intérieures.

Cette façade est naturellement moins décorée que la spectaculaire façade principale. Il permet également de découvrir le pignon nord du mur de la cage de scène dont la largeur intérieure de 52 mètres en fait l’une des plus grandes au monde. Les toits des cinq blocs orientés au nord présentent, en disposition symétrique, vingt cheminées (totalisant 150 conduits de fumée) dont les couronnements sont ornés d’étranges masques allégoriques. Le fronton du mur nord de la cage de scène intègre une grande arcade surplombée dans une clé par un buste haut de cinq mètres, bordé de palmiers, celui de Minerve. Comme tout autour de la cage de scène, cette façade nord comprend du treizième au quatorzième étage, une rangée de yeux de bœuf grillés surmontant une série de barbacanes aux cinquième et sixième couloirs de service des cintres. Le porche central, Au devant de laquelle se trouvent les nombreuses fenêtres des pavillons d’artistes, se composent jusqu’au septième niveau les grandes salles à étages formées par le Foyer des chœurs, au rez-de-chaussée, surmonté du Foyer de la danse. au-dessus duquel se trouvent les costumes centraux où sont conservées les robes des lunettes en préparation. Au même niveau, de vastes ateliers de confection de couturières et de tailleurs. Deux grandes cours intérieures sont adjacentes au mur du fond de la scène. L’un d’eux est équipé. ateliers de vêtements étendus pour les couturières et les tailleurs. Deux grandes cours intérieures sont adjacentes au mur du fond de la scène. L’un d’eux est équipé. ateliers de vêtements étendus pour les couturières et les tailleurs. Deux grandes cours intérieures sont adjacentes au mur du fond de la scène. L’un d’eux est équipé.

La partie arrière du bâtiment, orientée au nord, est accessible par une grande cour pavée, ouverte sur la ville, entourée d’un mur circulaire. Il comprend un portail monumental sculpté en tympan, ainsi que deux autres portails et deux portes secondaires en fer forgé. Ce chantier permet l’entrée de camions.

Au rez-de-chaussée de l’immeuble plusieurs accès: conciergeries, entrée d’artistes, entrée de personnel administratif, technique, de maintenance et de sécurité.

La haute porte d’entrée des décors s’ouvre sur un impressionnant ascenseur pouvant accueillir des éléments décoratifs de douze mètres de long après avoir traversé les première et deuxième mezzanines pour atteindre le premier étage celui de la scène. Ce décor est intégré dans l’une des deux cours qui longent le Foyer de la Danse et d’autres grands locaux.

Ceinture légère
L’extérieur de l’opéra est entouré de 60 luminaires différents fonctionnant au gaz jusqu’en 1954. L’ensemble comprend: des lampadaires, des caryatides (jour et nuit, en fonction de leur position sur les façades est et ouest). ouest, sculpté par Louis-Félix Chabaud), le candélabre, les colonnes pyramidales en marbre fleur de pêcher, les colonnes rostrales et les colonnes impériales en marbre turquin bleu. Certains luminaires ne pouvaient pas être fabriqués en bronze, comme le souhaitait Charles Garnier. Il s’agit donc simplement d’une fonte en cuivre.

Depuis 1990, certains éléments ont été corroborés en raison des fortes vibrations du trafic souterrain (métro) et automobile; les piédestaux en pierre ont été changés et les balustrades endommagées ont été complètement restaurées, à l’image des colonnes impériales (dont le marbre provient d’une carrière italienne rouverte pour l’occasion). Cette restauration a été financée par un large mécénat organisé par AROP et célébré le 28 juin 2016.

Palais Garnier
L’Opéra Garnier, ou Palais Garnier, est une vocation de théâtre national et de chorégraphie lyrique et un élément majeur du patrimoine du 9 ème arrondissement de Paris et de la capitale. Il est situé Place de l’Opéra, à l’extrémité nord de l’avenue de l’Opéra et au carrefour de nombreuses routes. Il est accessible en métro (station Opéra), par le RER (ligne A, station Auber) et en bus. Le bâtiment se distingue par un monument particulièrement représentatif de l’architecture éclectique et du style historiciste de la seconde moitié du xix e siècle. Sur une conception de l’architecte Charles Garnier retenu à l’issue d’un concours, sa construction, décidée par Napoléon III dans le cadre des transformations de Paris conduites par le préfet Haussmann et interrompues par la guerre de 1870, a été reprise au début de la Troisième République,

Conçu par l’architecte Charles Garnier en 1875, le Palais Garnier abrite un auditorium prestigieux et des espaces publics (grand hall, rotonde d’abonnés, salons), une bibliothèque-musée ainsi que plusieurs studios de répétition et ateliers.

Le théâtre « à l’italienne », dont le plafond a été peint par Marc Chagall en 1964, peut accueillir 2054 spectateurs. Avec près de 480 000 visiteurs par an, c’est l’un des monuments les plus visités de Paris. Il est classé monument historique depuis 1923.

Cet opéra s’appelait « Opéra de Paris » jusqu’en 1989, date à laquelle l’ouverture de l’Opéra Bastille, également opéra de Paris, a influencé son nom. Il est désormais désigné par le seul nom de son architecte: « Opéra Garnier » ou « Palais Garnier ». Les deux opéras sont désormais regroupés au sein de l’établissement public à caractère industriel et commercial « Opéra national de Paris », établissement public français dont la mission est de mettre en œuvre des représentations lyriques ou de ballet de grande qualité. artistique. L’opéra Garnier est classé monument historique depuis le 16 octobre 1923.