Évian-les-Bains, Haute-Savoie, Auvergne-Rhône-Alpes, France

Évian-les-Bains, simplement appelée Évian, est une commune française de Haute-Savoie dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, chef-lieu du canton d’Évian-les-Bains et centre-ville de la communauté de communes du Pays d’Évian Abondance Vallée, située au bord du lac Léman.

Evian, avec son passé thermal, a su conserver toute la richesse de son patrimoine. La buvette Cachat et le Griffon de la Source Cachat témoignent de la vie de la station d’autrefois et sont les lieux emblématiques d’Evian. Lieux culturels d’exception: Villa Lumière, Palais Lumière, Maison Gribaldi, Funiculaire, Église Notre-Dame de l’Assomption, Théâtre et Casino font d’Evian une ville culturelle reconnue.

Évian est surtout connue comme ville thermale et son eau minérale Evian, exploitée par la Société anonyme des eaux minérales d’Évian, filiale du groupe Danone. Station balnéaire haut de gamme et ville thermale sur les rives du lac Léman, elle a été visitée, pendant deux siècles, par des rois tels que les rois Édouard VII et George V du Royaume-Uni et le roi Farouk d’Égypte, et des célébrités comme la comtesse Anna de Noailles et Marcel Proust.

Histoire
La découverte de l’eau minérale naturelle évian remonte à 1790 lorsque, au cours d’une promenade, un gentilhomme auvergnat, le marquis de Lessert, étanchait sa soif avec l’eau de la fontaine Sainte Catherine sur la propriété d’un homme du nom de Monsieur Cachat. Retrouvant cette eau bienfaisante, « légère et bien fluide », cet homme, souffrant de maladies rénales et hépatiques, la boit régulièrement lors de ses promenades et constate une amélioration significative de sa santé. Il a ensuite loué les mérites de cette eau «miraculeuse» et les médecins ont commencé à en prescrire la consommation.

Le succès est si rapide que M. Cachat ferme sa source et se met à vendre l’eau. Les premiers « Bains d’Evian » apparaissent en 1824 et deux ans plus tard, le roi de Sardaigne accorde une autorisation de mise en bouteille. La première société d’eau minérale est créée en 1829, ce fut le début de l’expansion de la station avec la construction des thermes, du casino, des hôtels de luxe, du funiculaire, du théâtre.

Antiquité
Située sur la route de pèlerinage de l’abbaye territoriale de Saint-Maurice d’Agaune, Évian aurait été avant tout une escale, notamment grâce à son port. C’était l’une des villes de l’ancien duché de Savoie et de la province du Chablais. C’était notamment l’une des résidences des ducs de Savoie. Un historien, M. de Valois, mentionne des sources selon lesquelles la ville d’Épaone, rendue célèbre en 517, aurait été la même qu’Evian. Il indique dans son ouvrage que lorsque Sigismond monte sur le trône après sa conversion au catholicisme, les évêques se réunissent en Concile d’Epaone, sur les rives du lac Léman, dans le Chablais, où se trouve aujourd’hui Evian.

Moyen Âge
Selon une étude de 2012, la vague de tsunami de 563 aurait atteint une hauteur de 8 m à Évian (Épaone). En 1265, le comte Pierre II de Savoie a accordé à la ville une charte de franchise: concedimus hominibus de Aquiano, qui modo, sunt in dicta villa et pro tempore erunt, libertates et franchesias infrascriptas. L’acte de 1265 mentionne un marché déjà implanté dans la ville et crée parfois une foire. En 1279, son successeur et son frère Philippe I achèvent la charte accordant le «droit d’élire quatre tribunaux». En 1285, leur neveu, le comte Amédée V, cède du bois auquel ils associent des droits d’exploitation, puis trois ans plus tard des droits relatifs au commerce de la pêche. De 1536 à 1569, la ville, capitale du bailliage d’Evian, est sous domination valaisanne. Il a été rendu à la Savoie par le traité de Thonon.

Révolution française et Empire
Les quelques sources qui font surface à Évian sont encore très peu connues au moment de la Révolution française. Analysée en 1807 et 1808, l’eau d’Evian présente des qualités pour le traitement des voies urinaires. L’accès à Évian est facilité par la création de son port, puis le passage de la route nationale 5 qui relie Paris à Milan (1809).

Époque contemporaine
Un Genevois, M. Fauconnet, fonda la Société des eaux minérales d’Évian en 1823. Il acquit les deux sources, dont la plus connue, la source appelée Cachat, du nom de la famille qui les céda, le 16 mars 1827. L’entreprise de M. Fauconnet après avoir fait faillite et a repris en 1859 et nous avons construit l’Hôtel des Bains. Il existe également plusieurs autres établissements, l’Hôtel des Quatre Saisons, l’Hôtel de France, l’Hôtel des Alpes, etc. Le cadre offert par la proximité du lac permet diverses attractions (balades en canoë, balades, etc.).

La Société anonyme des Eaux minérales de Cachat, créée le 9 décembre 1859 par des investisseurs parisiens, assure la vente de l’eau d’Evian. L’année suivante, la société Cachat inaugure l’Hôtel des Bains, premier établissement de luxe à Evian, rebaptisé Grand Hôtel des Bains.

Le 28 janvier 1865, la petite ville au bord du lac Léman (2 200 habitants) montre sa nouvelle vocation en devenant Évian-les-Bains. Plusieurs sources suivent la principale, la source Cachat, et proposent leurs services: Guillot, Bonnevie, Corporau. Les expériences et l’utilisation de l’eau confirment ses propriétés et précisent les modes d’administration. En même temps que la IIIe République s’installe, les moyens de communication, routier et ferroviaire, permettent le développement du tourisme et l’accès à la station thermale.

Agrandi entre 1897 et 1898 d’un étage, une aile et trois coupoles, par l’architecte Ernest Brunnarius, le Grand Hôtel des Bains a été rebaptisé Hôtel Splendide, et propose désormais 200 chambres accessibles par ascenseur. Un tramway le dessert depuis la gare pendant 10 ans jusqu’à l’ouverture du funiculaire. Le Splendide est l’un des 20 hôtels construits pour augmenter la capacité d’accueil de la ville.

A la demande du baron Vitta, un habitant d’Evian, Auguste Rodin a réalisé quatre œuvres pour la Villa La Sapinère: deux frontons en pierre au-dessus des portes, ainsi que deux magnifiques jardinières ornées d’enfants génies.

L’architecte Hébrard a conçu l’un des hôtels les plus remarquables de l’époque pour la Compagnie des Eaux Minérales, l’Hôtel Royal, ouvert en 1907. De nombreuses villas sont également construites et bordent le lac. Un théâtre et le casino (également dessiné par Hébrard) occupaient les curistes et les écrivains de l’époque (Anna de Noailles, Frédéric Mistral, Marcel Proust). La ville gagne du terrain en aménageant un quai sur le lac. Enfin, l’établissement thermal est construit à proximité de la résidence des frères Lumière (1902), transformée en hôtel de ville.

Entre les guerres
Une population touristique internationale a fréquenté Évian entre les deux guerres. De nombreuses têtes couronnées, écrivains et mondains sont vus dans la ville (Aga Khan III, Maharajah de Kapurthala, président français Albert Lebrun…). Le cycliste du Tour de France s’y arrête aussi plusieurs fois, le premier départ dans la province de la Grande Boucle est donné à Evian (1926).

En juillet 1938, une conférence a été organisée à l’initiative du président américain Franklin Roosevelt pour traiter de la question de l’afflux de réfugiés, principalement juifs, fuyant le régime nazi en Allemagne et récemment annexé l’Autriche. La conférence Evian rassemble une trentaine de délégations internationales à l’Hôtel Royal.

Deuxième Guerre mondiale
Le Splendide Hotel a été transformé en hôpital militaire par les Allemands.

Evian après la Seconde Guerre mondiale
Après la guerre, l’hôtellerie reprit son essor jusqu’en 1950, mais la Seconde Guerre mondiale démoda l’hydrothérapie et détourna de nombreux touristes vers d’autres destinations. Les hôtels se transforment en résidences, la fréquentation diminue et la renommée s’estompe.

Le 18 mars 1962, les accords d’Evian, après négociations en ce lieu, sont signés entre les représentants du Front de libération nationale algérien et ceux du gouvernement français, préparant l’indépendance de l’Algérie. Cet événement permet à la station d’exister à nouveau, sous l’impulsion de Camille Blanc, maire à l’époque; il a été assassiné dans la nuit du 30 au 31 mars 1961, une attaque attribuée à l’OEA qui a fait pression sur les négociations entre les deux parties pour qu’elles ne se déroulent pas à Évian. Fin 1975, le Splendide Hotel ferme définitivement ses portes après dix ans de déficits. Squatté, le bâtiment dépérit et la Société des Eaux finit par le faire démolir en 1983. A sa place, un parc est construit.

Évian-les-Bains a accueilli le sommet du G8, du 1er au 3 juin 2003. Le 8 février 2007, le ministre du Tourisme, Léon Bertrand, inaugure la section congrès du Palais Lumière.

Tourisme
La commune fait partie des 48 du département à recevoir le label officiel de «ville touristique» mais aussi celui de «station touristique classée».

En 2014, la capacité d’accueil de la commune, estimée par l’organisme Savoie Mont Blanc, était de 10 506 lits touristiques répartis sur 1 548 structures. Le logement se décompose comme suit: 132 meublé; 2 résidences de tourisme; 14 hôtels; 2 centres de vacances ou villages / auberges de jeunesse et 3 chambres d’hôtes.

Héritage historique

Mairie – « Villa Lumière »
Ancienne résidence d’été de la famille LUMIERE de Lyon, cette somptueuse villa de style français classique inspiré de la Renaissance devint l’Hôtel de Ville en 1927. Cette villa fut acquise inachevée en 1896 par Antoine Lumière, peintre et photographe lyonnais, créateur de l’instant plaques photographiques qui ont fait sa fortune. Ses fils, Louis et Auguste, sont les inventeurs du cinéma. Antoine Lumière modifie les plans de la villa et l’aménage à son goût. Néoclassique à l’extérieur et éclectique à l’intérieur, il dégage une impression d’opulence. La porte d’entrée monumentale en chêne est ornée de bas reliefs en bronze représentant peinture et sculpture. Il est encadré de deux Atlantes, répliques de Pierre Puget (XVIIe siècle), soutenant un fronton orné d’un soleil, faisant allusion au nom de famille. La porte côté lac est surmontée d’une copie en bronze du Penseur de Michel-Ange. La Villa Lumière, monument historique, est la Mairie d’Evian depuis 1927. Les jours ouvrables, le vestibule et le salon d’or sont ouverts au public, aux heures de bureau.

Palais de la lumière
Le Palais Lumière a été inauguré en 2006 après deux ans de travaux de rénovation. Cette ancienne station thermale de 1903 à 1984 a gardé toute sa splendeur et est aujourd’hui un centre culturel et de congrès. Inauguré en août 1902, l’institut d’hydrothérapie était alors considéré comme «un modèle du genre». Ouvert du 15 mai au 15 octobre, il peut administrer 1 200 soins par jour: bains, douches, massages, soins électriques et mécaniques. L’architecte Ernest Brunnarius a conçu un bâtiment aux dimensions imposantes (68 m sur 25 m), surmonté d’un dôme de plus de 30 m sur une base carrée. Le long de la façade partiellement revêtue de faïence, les rampes mènent à une entrée monumentale encadrée de clochers. Sous le porche, deux tableaux de Jean Benderly illustrent le thème de l’eau. Classé monument historique,

Hôtel Royal
Ce luxueux hôtel de 250 chambres a été construit entre 1906 et 1909 pour une filiale de la Compagnie des Eaux Minérales, sur les plans de l’architecte parisien Albert Hébrard. Situé à l’écart de la station et surplombant le lac Léman, il offre à ses clients la proximité d’un parc sportif avec golf, tennis et tir aux pigeons d’argile. Un appartement d’honneur a été aménagé dès le départ en prévision d’un séjour pour le roi Edouard VII d’Angleterre, décédé en mai 1910 sans jamais avoir visité Evian. Le bâtiment principal a cinq étages; les ailes, trois. Les consoles et les ornements en bois sur la façade rappellent l’environnement campagnard. Les toitures d’origine ont été modifiées après l’incendie qui s’est produit dans la nuit du 12 au 13 août 1958, qui a endommagé les deux derniers étages.

Hôtel du Parc
Ce bâtiment, aujourd’hui résidence privée, est lié à plusieurs moments clés de l’histoire du XXe siècle. Entre 1907 et 1926, une entreprise lyonnaise y crée un vaste complexe thermal et hôtelier autour des eaux minérales de la source du Châtelet. Pendant la Grande Guerre, il est transformé en hôpital géré par la Croix-Rouge américaine et accueille des enfants malades, rapatriés des départements du nord et de l’est de la France alors occupés par l’Allemagne. Enfin, c’est à l’Hôtel du Parc que se déroulent les deux phases évianaises de négociations pour la résolution du conflit algérien (mai-juin 1961 et mars 1962). Ils aboutissent, le 18 mars 1962, à la signature des accords d’Evian.

Casino d’Evian
Le casino actuel a été construit en 1912 par l’architecte Albert Hébrard à la place du château des barons de Blonay qui a détruit l’année précédente. Dernier descendant de l’antenne du Chablais et maire d’Evian, Ennemond de Blonay (1838-1878) y avait installé un casino municipal avant de le léguer à la Ville. Une cale de 15 000 m2 sur le lac permet de créer un nouveau quai et des jardins. Le bâtiment en béton armé a la forme d’un grand hall central sur lequel s’ouvrent toutes les pièces attenantes: salles de concerts, salles de jeux et de lecture, ainsi qu’un restaurant. Il est recouvert d’un imposant dôme festonné dans lequel on croyait parfois détecter une influence byzantine. L’un des deux escaliers latéraux, plus présents, donnait accès à de grandes terrasses couvertes avec vue sur le lac Léman.

Villa La Sapinière
La construction de cette villa d’agrément a été lancée par le baron Jonas Vitta en 1892 et achevée après sa mort par son fils Joseph, grand collectionneur d’art. Il appartient à une famille de banquiers et de marchands de soie d’origine piémontaise, installée à Lyon au milieu du XIXe siècle. Patron et ami des plus grands artistes de son temps comme Auguste Rodin, Jules Chéret, Albert Besnard, Félix Bracquemond ou Alexandre Charpentier, il leur a confié la décoration de cette grande demeure d’inspiration palladienne avec clocher et terrasses, construite sur les plans de Jean -Camille Formigé. La qualité et le caractère innovant de la décoration intérieure, en partie Art Nouveau (billard), en font un lieu d’exception, classé Monument Historique.

Villa du Châtelet
Construite vers 1900 pour Charles Taillefer, conseiller juridique de l’ambassade de France à Londres, puis intégrée au complexe thermal du Châtelet, cette grande villa avec sa tourelle ressemble à un petit château. On y accède par un perron-promenade monumental, qui surmonte de vastes caves et sous-sols empruntant la pente naturelle du terrain. La façade est ponctuée de balcons, de colonnes aux chapiteaux ornés et de grandes fenêtres donnant sur le lac Léman. Témoignage de l’art de vivre de la Belle Epoque, la villa du Châtelet a été récemment rénovée par ses propriétaires dans le respect de la distribution des pièces et de la décoration intérieure d’origine (vitraux colorés, parquets en point hongrois) puis mise à la disposition du Ville d’Evian. Il est désormais promu par l’association « Les Amis de la Villa du Châtelet – Cercle culturel lémanique »

Château des Comtes de Savoie
Le château d’Evian était l’une des résidences favorites de la cour de Savoie. Aménagé par le comte Pierre II au milieu du XIIIe siècle, il s’agit d’un mur carré de 45 m de côté, gardé à chaque angle par une tour ronde. Son accès est défendu par un pont-levis enjambant le ruisseau de Bennevy. Au nord, face au lac, se trouve le bâtiment principal. Les murs de deux mètres d’épaisseur et dix de haut sont prolongés par les remparts de la ville qui descendent jusqu’au rivage, ponctués de tours et percés de quatre portes. Abandonné par les ducs de Savoie à la fin du 14ème siècle, le château fut occupé par les Valaisans puis repris par les troupes du roi de France et démantelé en 1591. Trois tours, vestiges des remparts, sont encore visibles au-dessus du rue National.

Monument aux rapatriés et octroi
Pendant la Grande Guerre, un demi-million de civils considérés comme des «bouches inutiles» ont été évacués par l’Allemagne des régions qu’elle occupait au nord et à l’est de la France. Femmes, enfants et personnes âgées rassemblés en convois ferroviaires traversent la Suisse avant d’arriver en Haute-Savoie. Evian, où se trouvent les services officiels, accueille, accueille et réconforte 370 000 de ces rapatriés. Ce monument, érigé grâce à une souscription, commémore leur passage. Elle est inaugurée le 16 octobre 1921. Le même jour, la Ville d’Evian reçoit la médaille vermeil de la Reconnaissance française pour son action. A proximité se trouvent l’ancienne concession et deux dalles de granit qui marquent l’emplacement d’une balance autrefois utilisée pour peser des marchandises.

Buvette Novarina-Prouvé
Destiné à remplacer la Buvette Cachat, devenue inadaptée, ce bâtiment est installé par la Compagnie des Eaux Minérales dans le parc de l’ancien Grand Hôtel d’Evian, détruit après la Seconde Guerre mondiale. De la collaboration entre l’architecte Maurice Novarina, originaire de Thonon, et l’ingénieur Jean Prouvé, une grande salle vitrée est née en 1957, dont la charpente est constituée de 12 béquilles en acier et du toit en pente inversé recouvert d’aluminium. La décoration intérieure respecte les codes du genre: buvette, aire de repos et salle de musique sont séparés par des murs en ardoise et en mosaïque. Monument historique, la Buvette est complétée à l’est par un centre de crénothérapie (cure) ouvert en 1984. L’ensemble constitue les thermes actuels d’Evian.

Parc et Villa Dollfus
La Villa Dollfus ou Villa des Hortensias, est représentative des maisons de plaisance Belle Époque construites au bord du lac Léman par la haute bourgeoisie. Construit par un premier propriétaire, il est devenu en 1906 la résidence d’été d’une famille d’ingénieurs d’origine alsacienne, la famille Dollfus (DMC textiles), qui l’a conservé pendant six décennies. Le domaine comprend une résidence de style néoclassique, un chalet, un parc avec pergola et théâtre vert et un port privé. Il a été acquis en 1965 par la Ville d’Evian qui y a installé en 1978 la Maison des Jeunes et de la Culture. Le parc de 3,5 ha est ouvert au public. En cours de rénovation, il abrite les clubs d’aviron et de canoë. C’est un lieu de convivialité où de nombreux événements sont organisés chaque année.

Splendide (station de source Cachat)
L’Hôtel Splendide, détruit en 1983, est lié à l’apogée de la station thermale d’Evian. Créée en 1860 par la Compagnie des Eaux Minérales sous le nom de Grand Hôtel des Bains, elle bénéficie pendant l’hiver 1897-1898 d’une extension et d’une élévation réalisées en sept mois par l’architecte Ernest Brunnarius. Ce tour de force lui donne sa silhouette définitive: un long corps de logis précédé d’une terrasse, ponctué de trois pavillons avant couronnés de coupoles. Il devient alors l’Hôtel Splendide, un palace de 230 chambres. Parmi ses clients, on note les noms de Sarah Bernhardt et Gustave Eiffel avant 1898, puis de Marcel Proust, qui y séjourna plusieurs fois. Dans l’ancien parc se développe un imposant cèdre. Sans doute contemporaine du premier aménagement paysager, elle aurait bientôt deux cents ans.

Château de Fonbonne et Herbularius
Une place forte se dressait au 14ème siècle sur ce site. Il a contribué à la défense du nouveau quartier de la Touvière, situé à l’extérieur des murs de la ville. Cette maison fut acquise en 1559 par Thomas Jacquerod qui la céda à ses descendants, les nobles Loys de Bonne-vaux. Le nom de Fonbonne n’apparaît que tardivement. A la fin du XVIIIe siècle, William Beckford, riche anglais, séjourne au château et organise des célébrations mémorables à Evian. Transformé en hôtel vers 1860, le bâtiment a subi plusieurs restaurations. En 1999, la Ville d’Evian acquiert l’ancienne salle à manger, transformée en salle d’exposition temporaire. Elle a plus récemment aménagé un herbularius d’inspiration médiévale planté de plantes aromatiques et orné d’un gazebo

Bateau Savoy
La Savoie, dont le port d’attache est à Evian, est une réplique d’un bateau de 35m à voiles latines, construit en 1896 près de Genève pour une famille de bateliers Meillerie, le Péray. Ces bateaux aux larges flancs et à faible tirant d’eau ont été utilisés jusqu’à la Seconde Guerre mondiale pour transporter divers matériaux, en particulier les pierres des carrières de Meillerie. L’art et la littérature ont célébré leur silhouette caractéristique, inséparable du paysage du Léman. La Savoie a été construite à Thonon entre 1997 et 2000, à partir d’anciens gabarits et d’anciens outils. Ce projet est né de la passion des bénévoles réunis au sein de l’association Mémoire du Léman. La Savoie navigue désormais sur le lac chaque été. C’est la plus grande barque avec des voiles latines naviguant actuellement.

Patrimoine civil

Rue de l’Église
Les rues étroites et sinueuses qui entourent l’église Notre-Dame de l’Assomption recréent bien l’atmosphère du quartier franc, le plus ancien de la ville, resserré à l’intérieur de ses remparts. Ici règne une intense activité économique grâce aux franchises accordées à la ville par les comtes de Savoie. La plus ancienne charte trouvée fut accordée par le comte Pierre II en mai 1265. L’atelier monétaire des souverains était situé dans l’actuelle rue de la Monnaie, tout près. Cette maison conserve des fenêtres avec des cadres en pierre courbes. Un arc en ogive surmonté d’un écusson fait face à l’entrée d’une cour. Au coin de la place de l’Eglise, une plaque indique l’emplacement de la maison natale du général Dupas, héros des guerres napoléoniennes, dont le monument commémoratif se trouve sur les quais.

Buvette Cachat
Un espace interactif et ludique dédié à l’eau minérale évian est accessible au rez-de-chaussée depuis la rue Nationale. Depuis l’avenue des Sources, vous pourrez admirer son dôme et ses magnifiques vitraux Art nouveau. C’est sur le site de l’église Sainte-Catherine de la Touvière, démolie à la fin du XVIIIe siècle, qu’un bain public a été construit en 1826 avec l’eau de la source de Cachat. Il est modifié plusieurs fois pour l’adapter au nombre croissant de curistes et à l’évolution des soins. En 1905, la Société des eaux minérales le remplace par cette buvette, centre de la vie sociale de la station. Conçu par l’architecte Albert Hébrard, c’est un chef-d’œuvre de l’Art nouveau tout en courbes et contre-courbes, dont l’entrée monumentale donne sur la rue Nationale. La charpente de la grande salle, percé de vitraux à motifs floraux et recouverts de carreaux émaillés, est classé monument historique. Il abrite une gracieuse statue du sculpteur Charles Beylard, « Apothéose de la source Cachat », dont un exemplaire récent se trouve devant la source.

Hôpital médiéval (ancien hôtel de ville)
Demoiselle Pernette Grenat, « native et bourgeoise d’Evian », attacha son nom à cette maison qu’elle légua en 1355, ainsi que sa propriété, à l’hospice-hôpital fondé quelques années plus tôt. Encouragé par les comtes de Savoie et la papauté, enrichi par les dons et legs de l’Evianais, l’établissement prospère rapidement. Il accueille les pèlerins de passage (hospice) et s’occupe des pauvres bourgeois de la ville (hôpital). Après plusieurs restaurations, dont la dernière a été réalisée entre 1864 et 1867, sa façade présente des ouvertures de style ogival au rez-de-chaussée, des fenêtres à meneaux aux étages supérieurs et une tour de l’horloge carrée, surmontée d’un toit à quatre pans. encadré. Cet édifice, dont la porte d’entrée est ornée des armoiries de la ville, était l’hôtel de ville d’Evian du milieu du XIXe siècle à 1927.

Place du marché
La place du marché est le cœur économique de la cité médiévale. Il est placé directement au-dessus du château et près du rivage où les bateaux débarquent sur le rivage. A partir du 13ème siècle il y a une salle couverte de lattes de bois, les scindules, sorte de tavaillons qui la rendent vulnérable aux incendies et aux coups de vent. Il sera reconstruit plusieurs fois. A proximité, une grande pierre taillée dans diverses cavités sert de mesure pour la marchandise. Les agents du comte circulent entre les banques pour percevoir des leydes, une taxe sur certains produits, comme la viande et le blé. La place est décorée en son centre d’une fontaine avec un bassin en bois.

Station et toit en verre
L’ouverture de la gare Paris-Lyon-Méditerranée en juin 1882 est décisive pour l’avenir de la gare. Evian est désormais reliée aux grandes lignes françaises par Annemasse et Thonon. Le nombre de touristes augmente de façon spectaculaire, passant de 3 700 visiteurs en 1879 à 6 000 en 1883. Le prolongement de la voie ferrée vers l’est (ligne dite «Tonkin») permet quatre ans plus tard de se connecter au réseau suisse. A l’intérieur de la gare, une imposante verrière à l’architecture métallique, probablement installée en 1908, domine les quais et les voies. Il a bénéficié d’une rénovation complète en 2010 dans le cadre de la préservation d’un patrimoine régional remarquable.

Patrimoine religieux

Église Notre-Dame de l’Assomption
Construite dans la seconde partie du XIIIe siècle, sous le règne du comte Pierre II de Savoie, l’église d’Evian appartient au premier art gothique savoyard. L’église paroissiale, construite dans la seconde moitié du XIIIe siècle, est représentative du gothique savoyard. Remanié à la fin du 14e ou au début du 15e siècle (perçage du chevet), restauré plusieurs fois, il fut prolongé de deux travées et demie vers l’ouest avant 1930. De cette période date sa façade à Style byzantin. Le clocher de la tour carrée était surmonté d’une flèche et de quatre tourelles, renversé en 1794 et remplacé par une lanterne.

À l’intérieur, on remarque les voûtes à nervures croisées, les chapiteaux ornés de molasse et les fonds de lampes représentant des chérubins aux armes de Savoie. Dans une chapelle latérale, le tableau en relief de la Vierge à l’Enfant, daté de 1493, appartenait à Louise de Savoie. Devant le maître-autel se trouve la dalle funéraire de Vespasien par Gribaldi *, archevêque de Vienne. Les stalles néo-gothiques en noyer datent de la première moitié du XIXe siècle. La nef abrite un chemin de croix contemporain, œuvre du peintre évianais Pierre Christin, et la tribune un orgue à tuyaux à 43 jeux inauguré en 2014.

Espace culturel

Théâtre Antoine Riboud
Chaque année au mois d’août, le théâtre accueille les spectacles de théâtre d’été et ses comédies de boulevard. Evian est l’une des premières villes thermales françaises à disposer d’un théâtre municipal, pour répondre aux besoins d’animation de sa clientèle thermale. Construit sur les plans de Jules Clerc, un architecte français vivant à Vevey, le théâtre a été inauguré le 1er juillet 1885. D’une capacité d’environ 400 places, il est construit en matériaux artificiels imitant la pierre et intègre les dernières innovations techniques. Il est alors décrit comme un « joyau architectural » qui n’a rien à envier aux lieux parisiens. D’aspect néoclassique (équilibre des proportions, pi-lastres cannelés), il présente de riches décorations intérieures où sculptures, mosaïques, émaux et dorures témoignent du goût de l’époque pour l’exubérance décorative. Il est classé monument historique.

Maison Gribaldi, archives et patrimoine
La Maison Gribaldi, site dédié à la promotion des archives historiques et iconographiques municipales, rend hommage à Mgr Vespassien. Considéré comme l’un des derniers vestiges du vieil Evian, il dispose d’un espace de consultation des archives et des expositions.

Médiathèque CF Ramuz
Située à l’intérieur du Palais Lumière, la médiathèque municipale CF Ramuz propose plus de 56 000 références (livres pour adultes, livres pour enfants, CD, DVD, magazines, etc.). La commune a voulu donner un nom prestigieux à ce lieu, le choix est tombé comme une évidence, sur celui de l’écrivain suisse.

Héritage naturel
En 1992, l’association Evian Mineral Water Impluvium Protection Association (APIEME) est créée, financée pour un tiers par les communes d’Évian-les-Bains, Publier, Neuvecelle et Maxilly, et deux tiers par la Société des eaux minérales d’Evian; son objectif est de protéger l’impluvium d’Evian (35 km de superficie), c’est-à-dire la partie du plateau de Gavot où l’eau tombe avant d’être filtrée. En particulier, il encourage une agriculture biologique ou une agriculture qui ne risque pas de mettre en danger la qualité des eaux de ruissellement et d’alimentation du bassin versant.

En octobre 2009, les 70 zones humides (de 1 à 24 hectares) du plateau de Gavot ont été incluses dans la liste des zones humides d’importance internationale établie par la Convention de Ramsar.

Jardins aquatiques de Pré Curieux
Amateurs de balades champêtres ou explorateurs en herbe, embarquez à bord du bateau électro-solaire « L’Agrion » et découvrez les jardins aquatiques de Pré Curieux, un « jardin remarquable »! Situé au bord du lac, à l’entrée ouest d’Evian, le Pré Curieux comprend une charmante maison de style colonial datant de 1870 au pied de laquelle s’étend un parc arboré de 3,5 hectares, réhabilité par le paysagiste Laurent Daune (Lucinges). Ce site est un lieu unique pour découvrir les zones humides. En 2005, les jardins d’eau ont obtenu le label «Jardin remarquable». Ici, aucun produit phytosanitaire n’est utilisé pour la maintenance et des personnes particulièrement sensibles à la préservation de l’environnement ont été recrutées pour veiller sur le site. En plus de leurs propres missions, les jardiniers ont un rôle pédagogique,

Un premier détour par la maison permet de découvrir au fil des expositions, la fonction, la richesse et la fragilité des zones humides. La promenade se poursuit dans le parc qui s’organise autour de différents écosystèmes liés à l’eau. C’est le domaine de la carpe koi qui évolue dans des étangs où se répandent nénuphars et potamots. Là, des jardins d’eau naturels: un ruisseau, un étang, un marais, des prairies humides et un delta qui abritent tous une flore et une faune aussi uniques que variées. Le Pré Curieux rassemble une collection de vivaces impressionnantes (astilbes, heucheras, eupatoires, hostas, etc.). Ici, l’eau passe du ruisseau à l’étang, à la prairie humide et au marais. Autant d’environnements où pullulent amphibiens et insectes aquatiques. Nous observons également l’arrivée de nouvelles espèces chaque année (salamandres tachetées.

Source Cachat
La source de Cachat – l’ancienne fontaine de Sainte Catherine – est la plus connue des nombreuses sources d’Evian. Construit en 1903, à l’image de la Buvette Cachat qui lui fait face. Il porte le nom de Gabriel Cachat, propriétaire du jardin dans lequel il coulait à la fin du XVIIIe siècle. Ses propriétés thérapeutiques ont été découvertes par le comte Jean Charles de Laizer, un aristocrate auvergnat. Fuyant la Révolution française, il séjourne à Evian de juin 1790 à septembre 1792, séjourne avec Gabriel Cachat et boit tous les jours à la source. Il a été rapidement guéri du gravier qui lui faisait mal depuis plusieurs années. Analysée en 1807, cette eau est recommandée comme remède dans le traitement des maladies des reins et de la vessie et connaît de plus en plus de succès comme eau de table à partir des années 1860. La source Cachat appartient à la Société anonyme des eaux minérales d’Evian.

Espaces verts
Évian est classée au premier rang des villes fleuries avec quatre fleurs dans le classement national.

Le curieux jardin d’eau de prairie, classé jardin remarquable de France, et protégé comme site Ramsar, c’est-à-dire protégé par la convention Ramsar.

Les parcs et jardins (15 ha) des hôtels Royal et Ermitage sont les premiers espaces verts privés écolabellisés sous le label Eve® d’ECOCERT innovember 2010.