Musée d’ethnographie de Neuchâtel, Suisse

Le Musée ethnographique de Neuchâtel est un musée d’ethnographie situé à Neuchâtel en Suisse. Abritée depuis 1904 par l’ancien Evole Pury, résidence de la famille du même nom, elle présentait des expositions permanentes sur l’Egypte ancienne, sur les collections himalayennes le cabinet d’histoire naturelle du xviii ème siècle du général Charles-Daniel de Meuron et le cabinet des curiosités du XXe siècle. De 2015 à 2017, la Villa de Pury a été entièrement rénovée. L’exposition de référence: L’impermanence des choses est inaugurée le 25 novembre 2017.

Contribue au développement de musées ouverts à la vie quotidienne. Largement reconnues comme innovantes, stimulantes, voire provocantes, ses expositions offrent aux visiteurs une réflexion originale autour d’un thème intimement lié à l’actualité et mis en perspective par un regard à la fois impliqué et éloigné de l’ethnologie. Ils réunissent ici et ailleurs, le prestigieux et le banal, l’artisanal et l’industriel autant de signes d’une réalité complexe et culturellement orientée.

Dans un tel cadre, les objets ne sont pas exposés pour eux-mêmes mais parce qu’ils s’inscrivent dans un discours, car ils deviennent les arguments d’une histoire qui met l’une ou l’autre de leurs caractéristiques, qu’elles soient esthétiques, fonctionnelles ou symboliques. Parfois qualifiée de critique ou de déstabilisatrice, une telle approche vise à permettre aux visiteurs de relativiser leurs perceptions, de déconstruire leurs savoirs et de questionner leurs certitudes afin de les amener à repenser leur réalité.

Histoire
L’histoire des collections du Musée d’Ethnographie de Neuchâtel (MEN) remonte au XVIIIe siècle, les premières pièces provenant du Cabinet d’Histoire Naturelle du Général Charles Daniel de Meuron données à la Ville en 1795. Après plusieurs déménagements et partages, le fonds ethnographique fut transféré sur la colline de Saint-Nicolas dans la villa offerte par James-Ferdinand de Pury pour y installer le MEN, inaugurée le 14 juillet 1904. En 1954-55 fut construit un bâtiment destiné aux expositions temporaires, décoré pour au nord d’une fresque de Hans Erni Les conquêtes de l’homme. En 1986, une nouvelle construction a été insérée entre les deux précédentes pour permettre l’extension de l’Institut d’Ethnologie de l’Université.

Financièrement distinctes, les deux institutions sont néanmoins complémentaires. Ils partagent la même bibliothèque et s’engagent parfois dans des coentreprises. Aujourd’hui, le MEN abrite quelque 30 000 objets, dont plus de la moitié sont représentés par des collections africaines: Afrique de l’Est et du Sud; L’Angola dans les années 30; Sahara et Sahel (Touaregs et Maures); Gabon. Il conserve également des collections asiatiques, esquimaudes et océaniques, des instruments de musique extra-européens et des pièces de l’Égypte ancienne.

Les premiers fonds du musée proviennent du cabinet d’histoire naturelle de Charles Daniel de Meuron donné à la ville en 1795. Après plusieurs déménagements, le musée est officiellement inauguré le 14 juillet 1904 sur la colline de Saint-Nicolas dans une villa léguée en 1902 par James-Ferdinand de Pury.

La collection a ensuite été agrandie par les objets rapportés par de nombreux missionnaires neuchâtelois.

Les conservateurs successifs furent Louis Coulon entre 1829 et 1894, qui fut également directeur des musées de la ville, son nom se trouvant dans l’histoire du Muséum d’histoire naturelle, Frédéric DuBois Montperreux entre 1840 et 1848, Frédéric Bosset entre 1886 et 1892, Charles Knapp entre 1892 et 1921, Théodore Delachaux entre 1921 et 1945. Delachaux a notamment dirigé une expédition ethnographique en Angola entre 1932 et 1933. Jean Gabus, qui a effectué des expéditions aux Esquimaux, ainsi qu’en Afrique, a été directeur entre 1945 et 1978 et Jacques Hainard entre 1980 et 2006. Actuellement, Marc-Olivier Gonseth est commissaire d’exposition.

En 1954-1955, un nouveau bâtiment a été construit à côté de la villa. Il accueille des expositions temporaires. En 1986, un bâtiment a été construit entre les deux bâtiments existants pour abriter l’Institut d’Ethnologie de l’Université de Neuchâtel.

En 1986, une nouvelle construction a été insérée entre les deux précédentes pour permettre l’extension de l’Institut d’Ethnologie de l’Université. Financièrement distinctes, les deux institutions sont néanmoins complémentaires. Ils partagent la même bibliothèque et s’engagent fréquemment dans des coentreprises, dont la célébration du centenaire en 2004 et le processus d’extension des bâtiments en sont deux exemples forts.

Aujourd’hui, le MEN abrite quelque 50 000 objets, dont environ la moitié sont représentés par des collections africaines: Afrique de l’Est et du Sud; L’Angola dans les années 30; Sahara et Sahel (Touaregs et Maures); Gabon. Il conserve également des collections asiatiques, esquimaudes et océaniques, des instruments de musique extra-européens et des pièces de l’Égypte ancienne. Ses expositions innovantes, audacieuses et stimulantes sont internationalement reconnues.

Les collections
L’histoire des collections du Musée d’Ethnographie de Neuchâtel (MEN) remonte au XVIIIe siècle, lorsqu’en 1795, le général Charles Daniel de Meuron cède son cabinet d’histoire naturelle à la Ville de Neuchâtel.

Au début du XXe siècle, James-Ferdinand de Pury propose sa villa aux autorités municipales à condition qu’un musée ethnographique y soit installé. La collection ethnographique du Musée de Neuchâtel y est ensuite transférée et le Musée est inauguré le 14 juillet 1904.

Aujourd’hui, le MEN abrite quelque 50 000 objets, dont environ la moitié sont représentés par des collections africaines: Afrique de l’Est et du Sud; L’Angola dans les années 30; Sahara et Sahel (Touaregs et Maures); Gabon. Il conserve également des collections asiatiques, esquimaudes et océaniques, des instruments de musique extra-européens et des pièces de l’Égypte ancienne. A partir de 1984, sa collection d’objets industriels à usage quotidien – réalisée aux quatre coins d’un monde globalisé – devient de plus en plus importante pour être, aujourd’hui, l’un de ses points forts.

Au cours des nombreuses expéditions menées par le musée, diverses collections ont été constituées.

Collections africaines
Les collections africaines sont constituées de plus de 20 000 unités d’inventaires historiques et contemporains. Ils comprennent, chronologiquement, des séries d’Afrique australe et orientale datant de la fin du XIXe siècle, près de 4000 pièces angolaises entre les deux guerres mondiales, principalement rapportées par la deuxième mission scientifique suisse en Angola, et un important matériel saharien et sahélien ( Maures et Touaregs en particulier) de l’après-guerre à nos jours. De plus, il existe plus d’un millier de pièces du bassin de l’Ogooué (Gabon), dont un célèbre Biéri fang et trois masques acquis grâce au Docteur Albert Schweitzer. Depuis la fin du XIXe siècle, les missionnaires envoyés en Afrique australe par la Mission romande ont fourni au Musée des expositions richement documentées.

La première acquisition coûteuse (19e siècle): une défense sculptée du Loango, était un cadeau de James-Ferdinand de Pury. Dès l’installation du Musée dans la villa léguée par celle-ci, les fonctionnaires ont acquis une collection de près de 600 pièces de la République Démocratique du Congo (RDC), dont le remboursement par des versements annuels affecterait au moins les finances du Musée six ans (collection Vivaldi Virchaux).

L’Afrique de l’Ouest est bien représentée par des ensembles anciens (collections des missionnaires ghanéens Fritz Ramseyer et Edmond Perregaux), plus de 300 objets de l’héritage Claudius-E. Monot et, récemment, par des collections sur le terrain au Fon au Dahomey (collections Claude Savary et Roger Brand et R. Wallow) ainsi qu’au Rukuba au Nigeria (collection Jean-Claude Muller). Une très belle collection de 100 petites enseignes acquises en 2010 reflète une Afrique contemporaine et urbaine.

Pour l’Afrique centrale, qui est abondamment fournie, il convient de noter, en ce qui concerne la RDC, les groupes issus d’anciens agents de l’Etat indépendant du Congo (1885-1908): Ami François Grasset, Max-Alexis Payot, Fritz – Alphonse Bauer, docteur Comtesse, Louis Charrière. Pour l’Angola, un cadeau de Clément Drioton sera mentionné. Le Musée a également été enrichi d’une petite série d’objets de première classe de l’ancienne collection Hannes Coray et de quelques pièces Lega uniques qui complètent les acquisitions plus récentes.

Très peu représentée au départ, l’Afrique de l’Est s’est enrichie d’un ensemble considérable de croix chrétiennes d’Ethiopie (don d’environ 400 pièces).

L’Afrique du Sud compte quelque 1600 articles, d’abord dus à Charles Daniel de Meuron, puis à toute une cohorte de missionnaires, probablement inspirés de l’exemple de François Coillard, dont Edouard Jacottet, Eugène Thomas, Philippe Jeanneret, Arthur Grandjean, le docteur Georges Liengme, Paul Ramseyer, et surtout le célèbre Henri-Alexandre Junod qui a vendu au Musée la célèbre sculpture de Moulahti: un léopard dévorant un … anglais. À ce fonds a été ajouté une série de masques très réalistes du Kondé du Mozambique / Tanzanie.

Enfin, Madagascar est représentée par 250 pièces datant pour l’essentiel du début du XXe siècle, arrivées au Musée grâce à des missionnaires neuchâtelois.

Collections américaines
Avec ses trois subdivisions bien définies, l’Amérique du Nord (y compris les régions arctiques, y compris le Groenland), l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud, le Nouveau Monde est représenté au Musée par quelque 3000 objets.

L’Amérique du Nord et les régions arctiques partagent quelque 700 objets.

La première comprend, par les contributions de Charles Daniel de Meuron, des pièces rares du XVIIIe siècle: une corbeille décorée du tressage serré des Esquimaux du Pacifique et une maquette de barque à écorce à personnages, datée d’avant 1799 et fabriquée par de jeunes Indiens de la région de Trois-Rivières.

Les Indiens des plaines et de la côte nord-ouest font partie de la riche collection des frères Borel donnée en 1882; Des objets sioux relatifs à Ghost Dance ont été achetés en 1895 à un disciple de Buffalo Bill, George Dodane dit Jo des Lions, lors de sa tournée d’expositions en Europe. Enfin, 40 pièces de Haïda, Tlingit et Hopi proviennent d’Henri Seyrig, dont onze kacina anciennes.

Le Musée ne compte que 300 pièces de la Méso-Amérique; témoins de l’Amérique précolombienne et d’objets manufacturés du XXe siècle ou plus récents, appartenant souvent à l’art populaire, tant du Mexique que du Guatemala. En 1993, il a acquis un ensemble de personnages en papier mâché presque grandeur nature de la famille Linares fabriqués après le grand tremblement de terre à Mexicó.

La partie sans doute la plus fournie est l’Amérique du Sud avec près de 2000 objets, partagés entre l’Amazonie et les Andes. De la Guyane viennent, par Charles Daniel de Meuron toujours, des objets rares datant de 1756 à 1758; de la même source, un diorama signé G. Schouten et daté de 1834; en 1900, modèles réduits du Suriname offerts par Georges Dubois. Dès le début du XIXe siècle, l’habillement, le tissage et les armes ont permis d’évoquer le Brésil (collections Henri Borel, Léo DuPasquier, Alfred Berthoud-Coulon, Bellenot, A. Born) et peut-être son aspect touristique déjà avec quelques souvenirs de James- Ferdinand de Pury. Ce fonds sera complété en 1972 par la collection Yukuna de Pierre-Yves Jacopin et à la fin du XXe siècle par des objets d’Enauene-Naue et Erikpactsa.

Quant aux hauts plateaux, ils ont été illustrés à la fin du XIXe siècle par des dons de Benjamin Schwob, représentant Suchard dans ces régions, de Frédéric Carbonnier, qui comprenait de beaux bijoux araucans. Concernant spécifiquement le Quéchua, l’important matériel qu’Ernest Godet avait rassemblé avant la première guerre peut être comparé aux collections Odile Jéquier et Jean Louis Christinat. Présentent des poteries précolombiennes ainsi que des bijoux en or. Un ensemble de pièces rappelle la mémoire du grand américaniste Alfred Métraux. Enfin, aux côtés de rares témoins des Fuégiens du XVIIIe et du début du XIXe siècle, les documents de Robert Ponson, Frédéric Carbonnier et les résultats des expéditions archéologiques et ethnographiques du docteur François Machon évoquent l’extrême pointe du continent.

Collections arctiques
Entre autres, les collections arctiques du Musée doivent leur expansion et leur spécificité à l’esprit entrepreneurial de Charles Knapp, son conservateur au début du siècle. L’inventaire mondial a été établi en 1988 par Yvon Csonka.

Les peuples esquimaux-aléoutes sont représentés au musée par 331 objets (dont cinq indéterminés) provenant de presque toutes les régions qu’ils habitent.

Plus particulièrement représentés, le nord-ouest de la baie d’Hudson au Canada, l’ouest de l’Arctique, qui comprend l’Alaska et les îles Aléoutiennes, s’étendant par convention de l’extrême est de la Sibérie jusqu’au delta du fleuve McKenzie sur le territoire canadien, et l’est de l’Arctique, à savoir Labrador et Groenland.

Collections asiatiques
L’origine des fonds de cette partie du monde est ancienne et suit les canons de l’orientalisme qui ont fleuri au tournant du XXe siècle. Même si des pièces contemporaines les complètent, Neuchâtel n’a jamais vraiment développé de politique d’acquisition dans ce domaine. Pourtant cet immense continent, difficile à tailler, n’a cessé d’exercer une étrange fascination.

Au total, les collections représentent près de 7 000 objets qui peuvent être répartis en six zones: Proche-Orient, Asie du Sud, Asie du Sud-Est, Extrême-Orient, Asie centrale (cette dernière comprenant une importante collection de Bhoutan). Les pièces d’Asie du Nord, en revanche, sont très peu nombreuses.

La collection iconographique recueillie par Aimé Humbert, ministre plénipotentiaire qui a conclu un traité de commerce et d’amitié avec le Japon le 6 février 1864, complète le corpus d’objets asiatiques. Composée de quelque 2 500 images et 141 photographies, cette importante collection a été utilisée pour écrire et illustrer les contes du diplomate publiés par Hachette dans les deux volumes d’Illustrated Japan (1870).

Collections européennes
Contrairement à leurs homologues suisses allemands, qui opposent la «Volkskunde» à la «Völkerkunde», les musées d’ethnographie francophone ont également inclus des objets de folklore (ou d’art populaire) dans leurs collections.

Neuchâtel avait longtemps développé à peine ce secteur – à sa retraite, Théodore Delachaux n’avait inventorié que 24 objets sur les 400 environ que le fonds possédait à l’époque.

Cependant, c’est à travers la collecte de jouets de près de 2000 unités (dont 1575 pour l’Europe), rassemblées par elle et acquises juste en 1950, que cette partie du fonds a fait un bond soudain.

La dynamique s’est poursuivie grâce aux contributions de différents pays de l’ex-Europe de l’Est suscitées par plusieurs expositions de Jean Gabus entre 1960 et 1970 environ. À partir de 1984 (objets prétextes, objets manipulés), les produits actuels de la technologie industrielle acquis pour les besoins d’expositions temporaires, qui étaient jusque-là considérés comme « décoration » mais pas comme « objets de collection », commencent à s’y intégrer.

Collections océaniennes
Sans rivaliser en quantité avec celles de Bâle, de Genève ou d’ailleurs en Suisse, les collections océaniennes du MEN méritent attention.

Certains personnages illustres, notamment Maurice Leenhardt, missionnaire à Houaïlou, ou Philadelphe Delord, son collègue de Maré, ont fourni au Musée de nombreux objets.

Avant la Première Guerre mondiale, André Krajewski, riche franco-polonais, a ramené une belle collection de sa croisière dans le Pacifique. La majeure partie de cette collection (principalement des objets des îles Marquises) a été présentée en 1914 à Neuchâtel à l’occasion du premier « Congrès international d’ethnologie et d’ethnographie » et y est restée, pour être partiellement dispersée en 1921, manque de moyens financiers pour acquérir toute la collection. Il est probable que l’initiative de cette présentation appartient à Arnold Van Gennep et que la célèbre borne d’amarrage marquisienne du Musée d’Ethnographie de Genève (MEG inv. 8937) provient de ce lot.

D’autres spécimens prestigieux ont rejoint les collections océaniennes des HOMMES, comme les objets rapportés par WO Oldmann à Londres, Arthur Johannes Speyer, etnographe à Berlin, les habitants de Bâle Paul Wirz et Gustav Schneider, ainsi que le révérend père Georg Höltker, qui a rapporté en 1942 du matériel provenant du Bismarck-Gebirge de Nouvelle-Guinée collecté lors de son voyage d’étude en 1936-1939.

Collection de l’Égypte ancienne
En 1800, le premier objet égyptien fait son apparition dans les collections neuchâteloises. Il s’agit d’une momie Ibis offerte par le général Charles Daniel de Meuron. Au cours du 19 ème siècle, les dons de James Alexander et Guillaume de Pourtales Perregaux enrichissent des collections dont la momie de Nakht-ta-Netjeret, gardienne de la porte du temple de Mut à Karnak, accompagnée d’une cuve et d’un couvercle de sarcophage datant de tous trois de la 21e dynastie et provenant de la région thébaine. En 1894, le Khédive d’Égypte offrit à la Confédération plusieurs sarcophages découverts à Bab el-Gasus dans la deuxième cachette de Deir el-Bahari qui contenait 153 sarcophages de membres du clergé d’Amon. Quatre d’entre eux seront distribués dans différents musées suisses: le musée de Neuchâtel reçoit à cet effet le double sarcophage de Nes-Mout.

Dans les années 1890, l’égyptologue neuchâtelois Gustave Jéquier (1868-1946), qui débute sa carrière d’archéologue sur les sites préhistoriques égyptiens avec Jacques de Morgan, directeur du département des antiquités et musées d’Egypte, rapporte de nombreux objets (lithiques et céramiques). ) qui complète cette petite collection d’antiquités égyptiennes au Musée historique de Neuchâtel.

En 1926, Gustave Jéquier, membre de la commission du Musée d’Ethnographie en 1915, fait déplacer ces objets égyptiens et les expose dans le hall d’entrée de la Villa de Pury. Il développera donc progressivement cette collection dont il acquiert l’essentiel auprès du Service des Antiquités Egyptiennes. Pendant douze années successives, il effectuera des fouilles dans la nécropole memphite de Saqqarah à proximité de la pyramide de Pépi II, souverain de la 6 e dynastie, et rapportera à chacun de ses retours en Suisse, des objets de ses propres fouilles , ceux de ses collègues ou les achèteront chez des antiquaires du Caire. Une série de statuettes en bois, datant pour la plupart de l’Empire du Milieu, ont considérablement contribué à la renommée de la collection du Musée.

La particularité de la présence de cette collection d’antiquités égyptiennes au Musée d’Ethnographie de Neuchâtel est intimement liée à la personne de Gustave Jéquier qui a tenu un rôle considérable dans l’histoire de l’institution. Son regard égyptologue a permis de développer un ensemble cohérent couvrant les grandes périodes historiques de l’Égypte ancienne, qui, depuis 1926, a conservé sa place dans les salles d’exposition permanente au rez-de-chaussée de la Villa de Pury, jusqu’en 2012, l’année les chambres ont été démontées pour la restauration du bâtiment.

A partir du milieu du XXe siècle, à l’exception de quelques dons, l’acquisition des antiquités égyptiennes est interrompue. La collection compte désormais 575 objets et compte parmi les plus importantes de Suisse.

Collection d’instruments de musique
La collection d’instruments comprend quelque 1 500 objets. Une majorité (900) vient d’Afrique, reflétant ainsi l’orientation générale du patrimoine préservé dans l’institution.

Toutes les catégories organologiques sont représentées, avec une nette prédominance des idiomes africains: cloches, hochets, cloches à vache, sanza, xylophones, …

Le plus ancien instrument non européen est un xylophone chopi (type timbila), acquis au Cap par le général Charles Daniel de Meuron à la fin du XVIIIe siècle.

Jusqu’aux années 1930, les instruments de musique ne font pas l’objet de collections systématiques, à l’exception d’un ensemble de flûtes kabyle rapportées par Arnold Van Gennep en 1913. Ce n’est que lors de la deuxième mission scientifique suisse en Angola (1932-1933) dirigée par Théodore Delachaux , afin de constituer de véritables séries raisonnées, documentées et ludiques, comme la cinquantaine de lamellophones citanzi cokwe constituant la base de la collection sanza (voir F. Borel, Collection d’instruments de musique: la sanza. MEN: 1986).

En 1954, grâce aux relations privilégiées entre Zygmunt Estreicher (1917-1993, ethnomusicologue alors attaché au MEN) et André Schaeffner (1895-1980, son homologue au Musée de l’Homme), le MEN acquiert la collection Bardout, riche dans 410 instruments de toutes origines, notamment des colonies françaises d’Afrique et d’Asie. Il comprend un grand nombre de cordophones dont une trentaine de harpes kundi (Afrique centrale) dont il existe quelques exemples très rares, comme le modèle nzakara ci-contre.

Les instruments de musique des pays sahéliens (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso) sont bien représentés, grâce aux nombreuses missions de recherche entreprises par Jean Gabus entre 1947 et 1976. Ces recherches ont été poursuivies par Ernst Lichtenhahn et François Borel jusqu’à aujourd’hui.

A noter la présence d’une centaine d’instruments de musique européens populaires, dont la plupart datent du 19ème siècle. Parmi eux, un hochet en métal de l’époque de Louis XIII, utilisé par les lépreux.

La collection peut être visitée sur demande par des chercheurs spécialisés. Il doit être lié aux archives sonores MEN. Il peut également être consulté en ligne via notre base de données

Collection de photographies
Au XIXe siècle, certaines photographies ont pu accompagner des objets et, à en juger par leur degré d’effacement, les suivre dans les vitrines. Au tout début du suivant, alors que le Musée s’apprête à occuper son propre bâtiment et à disposer de son propre budget, une initiative unique est prise: l’achat auprès du Père Henri L. Trilles de 12 agrandissements concernant le Congo français. Le processus reste de courte durée et le conservateur Charles Knapp ne recueille qu’une poignée de photos.

Par sa formation artistique, mais aussi grâce aux évolutions technologiques qui facilitent la photographie, Théodore Delachaux, son successeur, est plus ouvert à l’image. Il accepte ainsi l’énorme dossier iconographique du professeur Arthur Dubied qui comprend jusqu’à des coupures de journaux (mais aussi des portraits de Barrak). Mais les enrichissements restent occasionnels. Delachaux contribuera cependant massivement lui-même par le bon millier de plans 6 x 6 qu’il rapportera de la 2e mission scientifique suisse en Angola (MSSA 1932-33).

Cet ensemble ne sera pas complété par son homologue 24 x 36 dû à Charles Emile Thiébaud jusqu’en 1992. Parmi les deux séries, il y a un choix d’impressions de qualité. Avant la guerre, quelques vieilles photos de Gustave Schneider seront également conservées.

Avec Jean Gabus, la photographie prend définitivement sa place mais l’archivage ne suit pas. Les rares documents des Inuits (1938-1939) qui sont restés sa propriété jusqu’à sa mort sont malheureusement souvent sans légendes et se mêlent à ceux des Lapons. Celles de la « mission Goundam » de 1942 ont pu être localisées, mais celles des 12 autres missions africaines du Musée, qui ont suivi, présentent également des difficultés de fonctionnement similaires.

La donation en 1950 de matériel préparatoire pour Illustrated Japan par Aimé Humbert qui avait été en grande partie conservé a apporté en même temps une bonne centaine de photos des années 1860 dont des panoramas et des oeuvres notamment du célèbre Felice A. Beato. Par la suite, certains albums anciens viennent documenter des collections d’objets, notamment africains, mais leur traitement n’est pas systématique.

Dans les années 80, beaucoup de choses qui remontaient à soixante ans accompagnaient le don de Mme Gabrielle Gediking-Ferrand, chevauchant parfois le fonds fils Gustav Schneider.

Collection de films
Le Musée ethnographique de Neuchâtel possède une collection de films principalement liés aux missions menées par Jean Gabus de 1938 à 1978. Pour des raisons de conservation, cette collection est actuellement déposée au service audiovisuel (DAV) de la Ville de La Bibliothèque. Chaux-de-Fonds et les copies ne peuvent être consultées que par les chercheurs sur demande.

Exposition de référence
L’exposition de référence présente divers objets issus des collections du musée.

Expositions temporaires
Entre 2007 et 2012, le Musée a présenté une exposition intitulée Retour d’Angola, qui couvrait la deuxième mission scientifique suisse en Angola réalisée entre 1932 et 1933.