Parc National des Écrins, Isère, Auvergne-Rhône-Alpes, France

Le Parc National des Écrins est un parc national français créé en 1973, après avoir été préfiguré en 1913. Il est situé dans les Alpes, s’étendant sur une grande partie du massif des Ecrins. Il est situé sur les communes de deux départements: l’Isère (région Auvergne-Rhône-Alpes) et les Hautes-Alpes (région Provence-Alpes-Côte d’Azur) et chevauche la frontière entre les Alpes du Nord et les Alpes du Sud en France, formé par le ligne séparative de la ligne de partage des eaux de l’Isère et de celle de la Durance.

Le Parc National des Écrins est l’un des dix parcs nationaux français, après la création éphémère d’un «Parc National de la Bérarde» en 1913, il faudra attendre 1973 pour la création officielle du Parc National des Écrins sous l’impulsion d’alpinistes, d’associations naturalistes et de la Club Alpin Français. Son noyau est classé en tant qu’aire protégée de catégorie II par la Commission mondiale sur les aires protégées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN, la principale organisation non gouvernementale mondiale dédiée à la conservation de la nature), tandis que son adhésion optimale à la zone est classée dans la catégorie V.

Entre Gap, Grenoble et Briançon, le parc national des Ecrins est délimité approximativement par les vallées de la Romanche au nord, Guisane et Durance à l’est et au sud, Drac à l’ouest. C’est un territoire de haute montagne dont la chaîne des principaux sommets structure l’ensemble du massif selon une architecture complexe qui culmine à 4 102 mètres à la Barre des Ecrins. Au total, plus de 150 sommets dépassent «3 000 m» pour des fonds de vallée d’environ 1 000 m.

Le parc
Les principales missions du parc national sont la préservation des espèces et des milieux, la connaissance et la transmission des connaissances et une bonne accessibilité du massif au public. Par des études et un suivi régulier des milieux et des espèces, le parc permet une meilleure connaissance de ceux-ci, de leur fonctionnement et de leur évolution. L’impact du changement climatique est également un point important de ces études et suivis. Le parc fait également partie d’un réseau de collecte de données naturalistes (comprenant l’Observatoire des Galliformes de Montagne, l’Observatoire de la Grande Faune et de ses Habitats, le Réseau des Grands Carnivores de l’Office National de la Chasse et la faune pour le suivi des deux grands prédateurs loup et lynx). Le public peut également participer aux observations et à la collecte de données en utilisant certains sites Web liés au parc.

Il permet également la mise en œuvre de mesures permettant la protection et la gestion des espèces et des espaces, afin de protéger et pérenniser l’ensemble de ce patrimoine naturel. Le parc travaille également en collaboration avec des acteurs locaux et des professionnels tels que les agriculteurs, afin de préserver ces environnements; concernant l’agriculture, le fauchage de certaines prairies, en continuité avec les pratiques agro-pastorales des siècles passés, est par exemple bénéfique pour la préservation de certains milieux et de certaines espèces: cela préserve leur biodiversité, empêche l’installation de buissons ou d’arbustes qui finirait par fermer ces prairies à foin si elles n’étaient plus entretenues. De plus, le parc propose des actions de mécénat financier concernant certains animaux rares et populations vulnérables,

Depuis de nombreuses années, le Parc National des Écrins mène des actions de sensibilisation et d’éducation à l’environnement, auprès du grand public (plus de 200 000 visiteurs par an dans ses espaces d’accueil), ainsi que dans les écoles. des communes qui le composent (avec visites, activités de découverte et interventions thématiques dans les classes). Le parc et ses agents entretiennent plus de 700 km de sentiers permettant la randonnée sur son territoire, favorisant sa découverte. Une grande partie des sentiers composant le sentier de grande randonnée 54 (GR 54 ou «Tour des Ecrins»), l’un des trois principaux sentiers de grande randonnée des Alpes françaises, en fait partie.

Le parc est en contact avec de nombreux acteurs du territoire afin de mieux comprendre, préserver et développer tout en respectant le patrimoine naturel et culturel, le territoire et les activités dans les communes.

La géographie
Le massif des Ecrins est une grande chaîne de montagnes des Alpes françaises située dans les Hautes-Alpes et l’Isère. Il abrite d’importants glaciers, tant en nombre qu’en taille, et possède deux sommets de plus de 4 000 mètres. Il était autrefois appelé aussi massif du Pelvoux.

L’Oisans (bassin de la Romanche) au nord-ouest, le Champsaur (bassin supérieur du Drac) au sud-ouest et le Briançonnais (bassin de la Guisane) au nord-est couvrent une partie du massif. Il est également bordé par la Durance à l’est et au sud, qui alimente le lac de Serre-Ponçon.

Le cœur du massif est profondément découpé par des vallées comme celles du Vénéon, Valjouffrey (la Bonne), Valsenestre, Valgaudemar, Vallouise, Freissinières et Champoléon. Ainsi, on peut y distinguer entre autres les gammes de la Meije, Pelvoux, Rochail, Soreiller, Combeynot, Chaillol, Aiglière, Dormillouse, Rochelaire, Mourre Froid. De plus, il est entouré par les massifs des Grandes Rousses et Arves au nord, Cerces au nord-est, Queyras à l’est, Parpaillon au sud-est, Dévoluy au sud-ouest, et enfin Taillefer. au nord-ouest.

Géologie
Le massif des Ecrins est constitué d’une base cristalline, avec quelques zones sédimentaires emportées, écrasées ou rejetées à la périphérie du massif. Il est d’une grande diversité géologique. En résumé, il existe un pluton granitique au cœur du massif, au niveau de la Bérarde. Autour de ce pluton se trouve une très grande auréole métamorphique allant des anatexites (Mont Pelvoux), des migmatites (Barre des Ecrins) à divers types de gneiss (partie supérieure de la Meije, Olan ou Sirac). Ces gneiss, souvent amphibolites, constituent fréquemment la partie supérieure des hauts sommets, en forme de «chapeau», bien caractéristique du massif.

Territoire
Le territoire du Parc National des Écrins (91 800 ha), créé en 1973, s’étend dans une zone comprise entre les villes de Gap (12 km à vol d’oiseau), Briançon (13 km) et Grenoble (23 km). Il est délimité par les vallées de la Romanche, Guisane, Durance et Drac.

Le parc est situé entre une altitude d’environ 800 m et 4 102 m, et il possède une centaine de sommets situés sur 3 000 mètres et une quarantaine de glaciers (couvrant environ 17 000 hectares).

Il dispose de 740 km de sentiers balisés et entretenus, dont le GR 54 (tour de l’Oisans) et une trentaine de refuges de montagne. Il contient de nombreux sommets dont celui de la Meije, culminant à 3983 m d’altitude, au-dessus du village de La Grave, du mont Pelvoux (3946 m d’altitude) et celui de la Barre des Ecrins, point culminant dans le parc à 4 102 m d’altitude niveau.

Les vallées
Sept grandes vallées structurent le massif des Ecrins. Le Briançonnais aux portes de la haute montagne, la Vallouise et ses vallées cachées, l’Embrunais, une montagne éclaboussée d’eau et de soleil; le Champsaur, jardin alpin du pays bocage; le Valgaudemar, un Himalaya au sud des Alpes; le Valbonnais paisible et escarpé; l’Oisans vertical, vallée des pionniers. Villages, rivières, forêts et cultures offrent mille et une façons d’habiter et de vivre à la montagne.

Le Briançonnais
Entre Monêtier-les-Bains et La Grave, les deux vallées de la Guisane et de la Haute-Romanche se rejoignent au col du Lautaret (2058 m), entouré de vastes prairies avec La Meije (3983 m) comme sentinelle. Un centre d’information est mis en place durant l’été dans l’ancien hospice du Lautaret. A proximité, une découverte floristique s’impose au Jardin Alpin National. Et pour se rapprocher des glaciers, au départ du col, le sentier des Crevasses bénéficie d’éléments d’interprétation qui permettent de gravir tranquillement « les marches du temps » vers l’Alpe du Villar d’Arène.

En descendant vers le Monêtier, la vallée reste large, les villages et hameaux qui bordent la route sont tous des départs pour des randonnées dans le massif, vers le col d’Arsine et son lac glaciaire, ou vers les Cerces où la population de bouquetins réintroduite prospère. Un autre centre d’information du Parc accueille les visiteurs en été au hameau du Casset. La richesse naturelle de la région du Lautaret est connue depuis longtemps des botanistes. Les alpages et les prés de fauche, fruits de pratiques agricoles traditionnelles, renforcent une remarquable diversité naturelle. Le lien étroit entre l’homme et la nature est encore plus net au pays de la Meije: les villages s’accrochent au soleil sur les terrasses de culture façonnées depuis des siècles. L’occupation humaine prend des allures extrêmes mais conserve une certaine douceur face à l’univers cristallin et glacial qui lui fait face.

La Vallouise
Le Pré de Madame Carle, au fond de la vallée de la Vallouise, est l’une des portes d’entrée du parc (1 800 m d’altitude). Il permet d’approcher facilement le domaine grandiose des glaciers et des sommets: La Barre des Ecrins (4102 m), point culminant du massif, ou Le Pelvoux (3932 m). Un point d’information saisonnier dans le Parc permet une découverte éclairée de ce site grandiose. Ailefroide est le deuxième site français de pratique de la haute montagne et ce fond de vallée est le plus fréquenté des Ecrins. Plus bas, c’est dans les villages et hameaux que l’on découvre la belle architecture traditionnelle de La Vallouise.

De L’Argentière-la-Bessée, vous atteignez la vallée du Fournel: un ancien site minier de plomb d’argent, exploité depuis l’époque médiévale, se visite. La promenade mérite d’être poursuivie vers le fond de cette longue vallée dont la richesse naturelle est fortement liée aux activités humaines qui ont façonné les paysages. Le chardon bleu, espèce rare et protégée, y pousse en abondance (réserve naturelle de Deslioures). Derrière une écluse glaciaire apparemment insurmontable, la vallée de Freissinières s’étire. Les Vaudois, «hérétiques» au début du premier millénaire, avaient trouvé refuge dans cette vallée suspendue parmi les plus longues de l’arc alpin. Tout autant que la beauté naturelle de cette vallée «à part», son histoire mérite d’être découverte. Le hameau de Dormillouse, perché au cœur protégé du parc,

Les Embrunais
La vallée de la Durance s’élargit et le Grand Morgon se reflète dans la retenue d’eau de Serre-Ponçon. Y Embrun porte les traces de sa grandeur passée, ancienne capitale romaine et métropole ecclésiastique, dont la cathédrale Notre-Dame du Réal. L’abbaye de Boscodon, fondée au XIIe siècle par l’Ordre de Chalais, se niche au pied du Grand Morgon. Du haut de la Tour Brune, espace d’exposition du Parc consacré aux paysages du massif des Ecrins, le panorama se déploie et la géologie se lit ouvertement ici: la roche se plie par endroits comme un tissu et les terrasses fluviales des glaciers donnent une petite steppe air sur le site. Les sols noirs en « dos d’éléphant » érodent et assombrissent les torrents au printemps. Le Couleau, le Rabioux, le Boscodon et le torrent Réallon peuvent alors devenir dévastateurs.

L’Embrunais est le plus méridional des secteurs du parc. Des rives du lac à la Tête de Vautisse (3156 m), le randonneur peut passer de l’influence méditerranéenne au niveau nival, et rencontrer une faune et une flore très diverses. On y trouve des espèces adaptées aux étés secs et chauds: lézard ocèle, lavande à feuilles étroites, pivoine officinale, chouette renfrognée, œdicnème voyante et petit scorpion noir. Dans la vallée de Réallon, le hameau de Gourniers est une porte d’entrée au cœur du parc. Un sentier d’interprétation permet de mieux comprendre le paysage et le point d’information reçoit les visiteurs en été. A Châteauroux-les-Alpes, commune aux 40 hameaux, la Maison du Parc propose des expositions temporaires et des animations (projections, conférences, etc.).

Le Champsaur
Le Chaillol de Manse, Forêt Saint Julien, Champsaur Marc Corail, Parc National des Écrins. Au premier plan, une montagne prospère, un pays de bocage avec ses réseaux de haies, ses canaux, ses ruelles creuses et ses arbres coupés comme des «têtards». La diversité biologique y est extraordinaire, les hommes nombreux. Cette vie éparpillée en hameaux loin des grandes villes comme Saint-Bonnet vient d’un passé dense. La religion a marqué ce territoire par la ferveur de ses croix et chapelles (dont la célèbre chapelle des Pétètes). Elle a fait l’objet de nombreuses luttes entre catholiques et protestants, réunis autour du duc de Lesdiguières.

L’agriculture, très présente, sert de base à un tourisme vert basé sur la qualité du paysage. Au-delà du bocage commence la haute montagne: l’homme y est présent mais cette occupation trahit les faiblesses résultant de l’exode: hameaux abandonnés, terrasses effondrées … Une tradition agro-pastorale se perpétue autour des stations de sports d’hiver et de l’été, la plupart des vallées et des alpages sont utilisés par les ovins et les bovins. La géologie est variée entre le grès, les roches volcaniques, le granit et le flysch. Les deux torrents, le Drac Noir et le Drac Blanc ainsi que leurs affluents ont creusé ces roches au fil des ans. Protégé et partiellement géré par l’homme, cet espace est celui de la nature. C’était le lieu des ours, il y a des chamois, des marmottes, des lièvres de montagne, une flore exceptionnelle et des bouquetins, réintroduits par le parc.

Le Valgaudemar
La vallée glaciaire de la Séveraisse s’enfonce dans le massif: les villages et hameaux bénéficient des rares élargissements, corniches, cônes alluviaux, déambulations anciennes de la Séveraisse aujourd’hui contenue. A Saint-Firmin, à Saint-Maurice, au Séchier, à Villar Loubière ou à La Chapelle, partout l’attachement à la campagne se lit dans le tracé des chemins, dans l’architecture, aux noms des hameaux d’hier que l’adret et l’ubac se font écho. Ici, le patrimoine est la vie de tous les jours. En témoigne le toit de chaume du moulin de Villar Loubière, dernier représentant des 23 moulins de la vallée. La richesse est le territoire: cirques et pôles glaciaires, lacs et cascades, l’adret aux alpages en pente, le vaste ubac de forêt puis d’alpages, avec une importante population de tétras lyre dans la zone de transition. Le chamois, le lys orange, le précieux triton alpin, le mouton et leur jas, la rare potentille du Dauphiné, le géranium argenté et le rhododendron sont les joyaux. De toutes les chutes d’eau, de grandes écharpes jetées autour du cou de la montagne, le « Voile de la mariée » à Gioberney est le plus célèbre.

Un accueil par des alpinistes amoureux de leur montagne, des rencontres festives et gourmandes: « raviolis », « oreilles d’âne » et autres spécialités, grandes tables pour le « repas des chèvres » lors de la fête d’automne marquant la descente des troupeaux des pâturages. L’office des guides, les associations et l’office de tourisme proposent de nombreuses rencontres. Pour les randonneurs, l’itinéraire de la Valgaude propose une découverte d’en bas de ce pays. Les sentiers de la haute vallée mènent aux refuges et offrent une découverte d’en haut avec des sommets qui résonnent d’exploits menés par les guides de la vallée: Olan, Rouies, Bans, Sirac,…

Le Valbonnais
Le Valbonnais, calme et escarpé. La Bonne (Valjouffrey), La Malsanne (Le Périer et Chantelouve) et La Roizonne (Lavaldens): ces trois vallées forment de belles échancrures et des paysages très contrastés. De grandes zones agricoles situées à une altitude relativement basse (700 m) s’opposent de manière très marquée aux pentes abruptes et très alpines qui s’élèvent vers les sommets, avec l’Olan comme point culminant (3564 m). Ce secteur rassemble à lui seul près de la moitié du couvert forestier du parc et des essences très variées en hêtre-sapin, épicéa, aulne … les forêts sont une véritable ressource pour les communes (production) mais aussi un moyen de lutte contre l’érosion des sols (protection). Ils abritent également de nombreuses espèces, dont certaines sont rares et protégées comme la rosalie alpine (insecte à grandes antennes) ou le sabot de Vénus (orchidée).

L’agriculture de montagne a créé de vastes prairies, autrefois fauchées et maintenant pâturées. Une grande faune est également présente: cerfs, chamois et bouquetins réintroduits par le parc. Les paysages agraires du fond des vallées et l’architecture des grandes fermes traditionnelles rappellent une époque où les gens vivaient bien de l’agriculture. Murailles, clapiers et autres canaux témoignent de cette occupation humaine qui joue un grand rôle dans le charme du Valbonnais. Des randonnées faciles et familiales à basse altitude vers des itinéraires alpins dans des endroits très pentus permettent de découvrir la variété de ce territoire, l’opposition marquée des pentes.

Oisans
L’Oisans vertical, vallée des pionniers. L’Oisans, pays de haute montagne, est un haut lieu de l’alpinisme et de ses pionniers. Avec la Meije comme reine, vaincue en 1877 par l’un des premiers guides paysans de la Bérarde, Pierre Gaspard, qui accompagna un «Monsieur» nommé Boileau de Castelnau. Le musée Saint-Christophe est également consacré à l’histoire de l’alpinisme. L’Oisans est le plus grand des sept secteurs du Parc National des Écrins. Au-delà de la plaine de Bourg-d’Oisans, ancien lac asséché, les différentes vallées d’origine glaciaire convergent vers le torrent du Vénéon, qui plonge directement au cœur du massif, vers La Bérarde au pied des Ecrins, La Meije et Les Bans. Ces vallées font la richesse du cœur du parc.

L’un d’eux, le Lauvitel, abrite une réserve intégrale, un espace de référence pour étudier l’évolution des milieux, de leur faune et de leur flore, à l’abri de toute influence humaine. Pendant longtemps, une simple piste muletière menait au cœur du Haut-Vénéon. Ce n’est qu’en 1923 que la route dessert La Bérarde. Attenant à ces espaces préservés, plusieurs complexes touristiques (Deux-Alpes, Alpe d’Huez, etc.) attirent un afflux important de vacanciers pendant les saisons d’hiver et d’été. Au nord, en remontant la vallée du Ferrand, sur la rive droite de la Romanche, vous pourrez découvrir les richesses architecturales des villages ainsi que leurs activités traditionnelles, comme le pastoralisme, sur le plateau d’Emparis. Autre merveille à découvrir, le plateau granitique de Taillefer, avec ses nombreux lacs et tourbières, qui constitue un milieu naturel remarquable.

Glaciers
Les glaciers sont la marque des hautes montagnes. Ils suscitent l’admiration, le respect, la peur et la révérence chez tous ceux qui les approchent ou les convoitent.

Le glacier blanc
Le Glacier Blanc est le plus long glacier du massif des Ecrins. Il commence à se former sur le versant nord de la Barre des Ecrins, à 4015 mètres d’altitude au sommet du Dôme des Ecrins. Il coule sur 5500 m jusqu’à sa langue finale à environ 2450 m (valeur en 2015). Sa superficie est de 460 hectares et son volume est estimé à 350 millions de mètres cubes de glace.

Le glacier noir
Contrairement aux glaciers de type blanc, il existe des glaciers noirs recouverts d’une couverture morainique de 20 à 30 cm d’épaisseur en moyenne. Cette épaisse couche de graviers, pierres et autres blocs protège efficacement la glace de la morsure du soleil. Ces grands fleuves de glace occupent encore les hauteurs des vallées alpines et semblent immobiles. Pourtant, ils coulent sous leur propre poids et transportent des quantités impressionnantes de matériaux fournis par l’érosion des murs. Transporteurs infatigables, ils transportent une quantité de matériel en aval qu’ils déposent à l’avant ou sur les berges. Le glaciologue Robert Vivian a calculé qu’entre 1960 et 1972, ce glacier avait transporté 20 000 m3 de pierres.

Les glaciers de la Meije
La limite ouest de ce bassin glaciaire est formée par la crête descendant de Rateau Ouest à Peyron d’Amont. L’est de la Meije marque un virage vers le nord du cadre montagneux qui descend ensuite vers le Rocher de l’Aigle. La crête remonte à l’est, s’élevant légèrement jusqu’au Bec de l’Homme. D’ouest en est, trois glaciers se détachent dans ces limites: Rateau, Meije, Tabuchet. Ils constituent l’un des plus pittoresques ensemble. Le glacier de la Meije dépend uniquement du versant nord de la Meije. Le glacier du Tabuchet est dominé au sud par le Doigt de Dieu et l’est de la Meije. il représente le type même du glacier suspendu. Le glacier Rateau est un glacier alpin du type le plus pur au relief très turbulent. Une barre d’approvisionnement en neige est fournie par le haut mur nord du Rateau.

Le glacier d’Arsine
Le glacier d’Arsine est logé au creux d’un vaste cirque exposé au nord, entouré de hauts murs atteignant une altitude comprise entre 3 200 et 3 600 mètres. C’est un glacier largement couvert dont le front, actuellement situé à 2 470 m d’altitude, est précédé de lacs. Celles-ci sont maintenues en place par un imposant système de moraines historiques, formées pendant la petite période glaciaire (entre 1550 et 1850 environ). De par sa taille et son état de conservation, le système morainique historique d’Arsine est une exception à l’échelle des Alpes occidentales. Habituellement, ces «vallums» morainiques sont réservés aux glaciers de petite altitude dont les eaux génèrent un ruissellement trop diffus pour pouvoir évacuer les accumulations proglaciaires détritiques (par exemple le glacier de Réou d’Arsine).

La fonte et le recul significatif du glacier d’Arsine dans les années 1980 ont posé des problèmes de rétention d’eau et donc de sécurité. la RTM a ainsi réalisé des travaux de baisse du niveau des lacs dont le volume a suscité des inquiétudes quant à une rupture de moraine et donc un risque d’inondation dans le village de Casset. La fonte du glacier ralentit probablement car le glacier a évolué en glacier noir et les matériaux qui le recouvrent jouent un rôle isolant.

Glacier Laurichard
Sa largeur est d’environ 200 mètres au sommet pour 50 mètres à l’avant. En surface, des galets très abondants (environ 4 à 5 mètres d’épaisseur) protègent la glace «interne» des températures estivales. Ce glacier rocheux provient d’un éboulis qui a enfoui de la glace provenant soit d’une transformation de champs de neige ou de dépôts d’avalanche, soit de regel des eaux de fonte, formant ainsi une sorte de «béton de glace» … mais relativement mobile. Ils se forment là où les murs produisent beaucoup d’éboulis. Ils sont un véritable béton de glace et de rochers car les interstices entre les rochers se comportent comme des pièges froids et se remplissent de glace de la neige et de l’eau de fonte. Ce sont de véritables modélisateurs de paysages de montagne et, qu’ils soient actifs ou fossiles, ils constituent de véritables réservoirs d’eau.

Hydrographie
Le parc des Écrins est arrosé par une dizaine de torrents principaux, qui se jettent ensuite dans deux rivières distinctes: le Drac à l’ouest et au nord et la Durance à l’est et au sud.

Affluents Drac
Du plus oriental au plus occidental:
la Romanche prend sa source au glacier de la Plate des Agneaux, à 2 143 m d’altitude. Il se jette dans le Drac après 78,3 km.
le Vénéon prend sa source au glacier de la Pilatte, à 2 577 m d’altitude. Il se jette dans la Romanche après 33,5 km.
La Bonne prend sa source au lac des Pissoux, près du refuge de Font Turbat, à 2 632 m d’altitude. Il se jette dans le Drac après 40,1 km.
la Malsanne prend sa source au lac du Vallon, à 2 493 m d’altitude. Il se jette dans la Bonne après 15,4 km.
la Séveraisse prend sa source du glacier de Chabournéou, à 2 336 m d’altitude. Après avoir arrosé la vallée du Valgaudemar, elle se jette dans le Drac après 32,9 km.
le Drac Blanc prend sa source dans la vallée de Rougnoux, à 2 419 m d’altitude. Aussi appelé Drac de Champoléon, il rejoint le Drac Noir sur la commune de Champoléon.
le Black Drac est considéré comme la branche mère du Drac. Il prend donc sa source dans le massif du Mourre-Froid, à 2 423 m d’altitude, et se jette dans l’Isère après 130,2 km.

Affluents de la Durance
Du plus oriental au plus occidental:
la Guisane prend sa source au col du Lautaret, à 2 552 m d’altitude. Il se jette dans la Durance à Briançon, après 27,7 km.
le Gyr et l’Onde forment la Gyronde, qui se jette dans la Durance après 23,6 km.
le Fournel prend sa source au Pic de la Cavale, à 2 908 m d’altitude. Il se jette dans la Durance à l’Argentière-la-Bessée après 19,2 km.
la Biaysse prend sa source au Col d’Orcières, à 2 611 m d’altitude. Il se jette dans la Durance après 17,4 km.
le Rabioux s’élève dans la vallée de Tissap à 2251 m d’altitude. Il se jette dans la Durance après 15,5 km.
le torrent de Réallon prend sa source dans la Montagne de Charges, à 2 350 m d’altitude. Il se jette dans le lac de Serre-Ponçon après 19,8 km.

des lacs
Le parc possède également un grand nombre de lacs spectaculaires.
Le lac Lauvitel est le plus profond et le plus grand du parc: il a une superficie comprise entre 25 et 35 ha et entre 40 et 65 m de profondeur. Il est situé au pied de l’Aiguille de Vénosc, à proximité de la gare des Deux Alpes.
Tout près se trouvent le lac Plan Vianney qui abrite de nombreux saumons et le lac de la Muzelle.
Le lac du Lauzon est situé aux confins des départements de la Drôme, de l’Isère et des Hautes-Alpes, dans le massif du Dévoluy.
Le lac des Pisses est situé à proximité de la station de ski d’Orcières.
Les lacs de Crupillouse à Champoléon sont accessibles par une randonnée offrant points de vue et passages à proximité des cascades.
Les lacs du Pétarel sont une attraction touristique dans la vallée du Valgaudemar.
Le lac du Pavé est le plus haut et le plus froid du parc: à 2820 m d’altitude, l’eau est à 4 ° C en surface.
De nombreux lacs polaires, tels que les lacs Eychauda, ​​Rouies ou glacier d’Arsine, restent gelés pendant la majeure partie de l’année.

Faune
Dans le Parc National des Écrins, au moins 4 149 espèces de plantes et d’animaux ont été observées. Ils se répartissent différemment selon les milieux existants, en lien avec les conditions géologiques, l’altitude, le climat, l’exposition, etc.

La richesse de la faune des Écrins tient à la diversité de ses conditions écologiques: le campagnol provençal et le lézard ocellé, espèce méridionale, côtoient le campagnol des neiges et le lagopède alpin, vestiges des dernières glaciations. Plus de 350 espèces de vertébrés ont été identifiées. Quant aux invertébrés, seule une fraction de la population a révélé ses mystères. Pour préserver ce patrimoine naturel exceptionnel qui a motivé la création du Parc National des Écrins, il est important de bien le connaître. Les différents programmes d’inventaire, de suivi ou d’étude entrepris sur le territoire poursuivent tous cet objectif d’acquisition de connaissances au service de la gestion de la conservation de la faune sauvage.

Depuis plus de 40 ans, les agents du Parc National des Écrins, parfois avec l’aide de spécialistes, ont collecté plus de 300000 données sur la faune afin de savoir quelles espèces fréquentent le massif, comment leurs populations évoluent ou encore comment celles-ci interagissent. espèces avec les autres activités du territoire. Autant de questions auxquelles un gestionnaire d’espace doit pouvoir répondre.

Le cœur du Parc National des Écrins est une zone de protection spéciale pour la conservation des oiseaux dans le cadre du réseau européen Natura 2000. Douze espèces d’oiseaux y ont été sélectionnées comme espèces prioritaires. Tout d’abord, le lagopède alpin fait l’objet d’une attention particulière en termes de suivi démographique mais aussi de protection de ces aires de nidification. Son proche cousin le tétras lyre, sensible aux perturbations hivernales par les loisirs, n’est pas oublié, tout comme les grands rapaces. Parc National des Écrins L’aigle royal est régulièrement dénombré depuis 1985; près de 40 couples fréquentent désormais les Ecrins. Le gypaète barbu et les vautours fauves et moines, une fois éliminés des Alpes, survolent à nouveau régulièrement les alpages. Vastes opérations de comptage, moments privilégiés de partage avec le public,

Espèce emblématique du massif, le chamois est une sentinelle pour prévenir le risque de transmission de pathogènes entre troupeaux domestiques et faune sauvage. Le suivi mis en œuvre par les équipes sur le terrain repose sur la collecte d’indicateurs de changement écologique qui ne concernent pas seulement l’évolution des effectifs mais aussi la performance des populations: reproduction, paramètres de survie, condition. sanitaire, … Parc National des Écrins Les bouquetins fréquentent à nouveau les Ecrins grâce aux réintroductions qui y ont été effectuées. En plus des dénombrements annuels, un programme de suivi GPS a été lancé.

Faune sauvage
La faune du parc comprend plus de 350 espèces de vertébrés (mammifères, oiseaux, reptiles et amphibiens) et un nombre encore inconnu d’invertébrés (insectes, escargots, mille-pattes, araignées, coléoptères, écrevisses, etc.). La plupart des premiers sont connus des observateurs, tandis que la deuxième catégorie comprend encore de nombreuses découvertes à faire.

De nombreuses espèces de mammifères sont présentes dans le parc, telles que:
le chamois (environ 12000)
le bouquetin des Alpes (environ 600 individus répartis en 3 populations)
la marmotte alpine
le lièvre de montagne
l’hermine
l’écureuil roux
le renard roux
quelques chauves-souris, y compris des murins

Le loup gris et le lynx boréal traversent parfois le parc.

Les oiseaux sont également présents, dont l’aigle royal (37 couples identifiés), le lagopède alpin (l’une des 10 espèces d’oiseaux à préserver en priorité au cœur du parc national), le tétras lyre, le vautour fauve, le grimpereau le pinson alpin , les chouettes chouettes et chouettes naines d’Europe, le gypaète barbu (qui ne nidifient pas), le faucon pèlerin et la chouette grand-duc.

Parmi les insectes, la rosalie des Alpes est très présente, et parmi les reptiles, on trouve la vipère aspe.

Flore
Plus de 2000 espèces de plantes peuvent être trouvées dans le parc. Celles-ci sont réparties selon l’environnement, mais aussi selon les altitudes, les expositions, etc. Les pins et mélèzes sont très fréquents sur les coteaux, comme pour les plantes à fleurs, on peut citer notamment les espèces emblématiques que sont le chardon bleu de les Alpes, le sabot de Vénus, l’edelweiss, le génépi, mais donc le saxifrage à feuilles opposées (Saxifraga oppositifolia) qui a été trouvé jusqu’à 4070 m d’altitude dans le parc et qui est la plus haute plante de France. Mais il existe de nombreuses autres espèces, dont des champignons, des lichens, etc. La présence et le maintien de certaines espèces dans des milieux comme les prairies à foin sont parfois liés à des pratiques agricoles ancestrales.

Territoire aux climats, altitudes et reliefs variés, le Parc National des Écrins offre une grande variété de conditions écologiques pouvant convenir à de nombreuses plantes. C’est ainsi qu’il abrite plus de 2500 espèces végétales, allant du mélèze robuste des pentes abruptes aux chlamydomonas microscopiques des champs de neige. Certaines plantes ont des histoires de vie remarquables, allant des héritiers d’anciennes pratiques agricoles (prairies à foin, cultures céréalières extensives) aux explorateurs de haute montagne.Un moniteur, filet à papillons sous le bras, tente de déterminer un carex à la loupe Cyril Coursier – Ecrins parc national

La flore du Parc National des Écrins se caractérise à la fois par la présence de grandes raretés et celle d’espèces caractéristiques de la végétation des Alpes du Sud. Les premiers sont endémiques des Alpes, comme la reine des Alpes (Eryngium alpinum) et la potentille du Dauphiné (Potentilla delphinensis), ou des plantes aux distributions très fragmentées, rares où que l’on regarde. C’est le cas du géranium argenté (Geranium argenteum) ou de l’androsace de Vandelli (Androsace vandellii). Pour ces espèces «patrimoniales», un suivi régulier a été mis en place en appliquant un protocole mis en place au niveau alpin par le Réseau de Conservation de la Flore des Alpes-Ain (RCFAA). Ce réseau, géré par le Conservatoire botanique national alpin, rassemble un grand nombre d’organisations de protection de la nature.

Les espèces qui caractérisent les montagnes du sud n’en sont pas moins d’une grande diversité: le stipe (Stipa eriaucolis), le très mignon pâturin (Poa perconcinna) et le genévrier thurifère (Juniperus thurifera), formant des pelouses steppiques et des matorrales dominant les terrasses fossiles de la Durance ; le mélèze (Larix decidua) et le pin arolla (Pinus cembro), qui depuis la fin des glaciations sont les principales forêts des hautes terres; nard d’Amérique (Nardus stricta) et carex à feuilles persistantes (Carex sempervirens), plantes abondantes des pelouses alpines; et enfin, pour ne citer que quelques exemples, la saxifrage musquée (Saxifraga moscata) et la mouche des feuilles (Silene acaulis subsp. excapa). De même, un autre programme vise à estimer dans quelle mesure les mousses de sphaigne – les mousses des tourbières – et leur activité biologique présentent des changements à moyen terme des conditions climatiques. A cette diversité,

Paysages
Au pied des hautes montagnes de silence et de lumière du Parc National des Écrins, se déploie une immense mosaïque de prairies et de falaises, de torrents et d’alpages, de forêts et de cultures, des hameaux épars. Ces paysages, que l’on perçoit souvent comme une carte postale gratuite, ont été patiemment tissés de mille gestes tenaces, façonnés par les mains des montagnards, des paysans, des bergers et des forestiers.

Paysages construits
Les paysages bâtis composés de terrasses, bosquets, clapiers, murets, canaux, vignes, … contribuent à la qualité des paysages du parc national des Écrins. Il s’agit notamment du bocage du Champsaur, des terrasses de la Haute Romanche ou d’Embrunais, des clapiers du Haut Champsaur, du canal des Moines dans le Valbonnais ou des murs en pierres sèches que l’on retrouve partout sur le territoire des Écrins. Beaucoup d’entre eux sont reconnus au-delà des limites du massif. Repères clairement identifiables du paysage, ces motifs, parfois issus de pratiques très anciennes, sont avant tout de véritables vecteurs de l’identité du territoire des Ecrins. Ils représentent en effet des images fortes qui racontent l’histoire des Ecrins. Outre cette valeur paysagère et patrimoniale, certains de ces motifs présentent également un intérêt écologique en termes d’espèces et d’habitats naturels.

Reflets d’une montagne façonnée par des siècles d’occupation des activités humaines, les paysages construits font partie du patrimoine culturel matériel et immatériel (pratiques et savoir-faire) du massif des Ecrins et favorisent les contacts intergénérationnels entre les habitants d’une même vallée. Synonyme d’attractivité, la valeur patrimoniale de nombreux paysages bâtis. Entretien des canaux de la Chapelle du Valgaudemar Gilbert Durand – Parc national des Écrins Outre leur intérêt patrimonial et paysager, les canaux d’irrigation jouent un rôle clé dans l’activité agricole. Les cinq canaux du Valgaudemar présentent également des enjeux écologiques car ils contribuent au maintien des zones humides et à la préservation des habitats naturels et des espèces associées.

Villes et villages
Les villes, villages et villages se sont développés dans les vallées, sur les coteaux, les plaines et les plateaux en fonction des spécificités du site dans lequel ils sont inscrits. La forme originale des villages est ainsi liée à la topographie, au climat, aux ressources, aux risques naturels, etc. Témoins de la relation entre l’homme et le territoire, les villes et villages sont des repères dans le paysage des Ecrins et des lieux de centralité et de convivialité pour les habitants.

Du cœur des villages aux hameaux isolés de montagne, le territoire est doté d’ensembles bâtis qui représentent des repères importants du paysage et dont la valeur patrimoniale est en partie liée à leur histoire et à leurs techniques de construction. Ils contribuent à la qualité du cadre de vie des habitants et à l’attractivité du territoire pour les touristes et les nouveaux résidents. La pente n’est pas un obstacle à la construction. Elle permet, au contraire, de bénéficier d’un meilleur ensoleillement et de vues plus éloignées, tout en limitant l’impact sur le paysage en évitant les déblais / remblais et enrochements. Plusieurs solutions sont possibles: terrasses en surplomb, caves encastrées, demi-niveaux, …

Agriculture
Les zones agricoles sur les coteaux sont principalement utilisées comme pâturages hors saison et prairies à foin. Situés à proximité de l’habitat permanent, ils représentent des zones importantes pour le maintien de l’activité agricole et contribuent à la qualité et à la diversité paysagère du territoire. Témoins des pratiques agricoles de montagne, les espaces agricoles à flanc de coteau contribuent à la diversité paysagère des Ecrins et représentent des paysages uniques qui véhiculent une image harmonieuse du rapport entre l’homme et la nature. Les pentes, du fait de leur situation intermédiaire, sont soumises à une forte dynamique de végétation. Ainsi, leur sous-exploitation, ou leur abandon, entraîne une fermeture rapide du paysage. Cependant, ils participent à la diversité paysagère et écologique et représentent une ressource importante pour l’activité pastorale et agricole.

Les zones agricoles de plaines et de plateaux se retrouvent dans toutes les vallées du territoire sous différentes formes allant de la grande plaine couverte de Bourg d’Oisans au fond de l’étroite vallée du Valgaudemar ou du Vénéon. Ils sont le lieu privilégié de l’activité agricole mais accueillent également de nombreux usages: logement, activités, communications, … qui doivent coexister dans des espaces généralement restreints et contraints. Rares et convoitées, les espaces agricoles des plaines et des plateaux présentent des enjeux économiques, sociaux et culturels majeurs mais permettent également de garantir la diversité écologique et paysagère des Écrins et de maintenir une vue dégagée sur les sommets.

Outre son rôle économique, social et culturel majeur, l’activité agricole entretient les paysages. Cependant, l’étalement des villes, l’augmentation du coût du foncier, l’émergence d’opportunités économiques consommant l’espace rural et l’augmentation des conflits d’usage local l’affaiblissent. Ainsi, outre la préservation des terres agricoles, il est essentiel d’accompagner les agriculteurs face à ces évolutions. Parc national des Ecrins Des arbres et arbustes de même nature que les haies ou boisés environnants peuvent être plantés à proximité de bâtiments agricoles pour réduire l’impact visuel des constructions. En prolongement du tissu végétal existant, ces éléments constitueront une transition en douceur entre les différents types d’espaces: bâti, agricole et naturel. Réflexion en amont sur le lieu,

Sylviculture
La forêt qui couvre 19% de la superficie optimale d’adhésion du Parc National des Écrins et seulement 10% du cœur, est néanmoins très présente dans le paysage. En fonction de l’altitude, de l’exposition et de la latitude, elle se présente sous différents aspects: sapinières denses et homogènes en ubac, forêts mixtes alluviales, mélèzes … Les forêts participent ainsi à la qualité et à la diversité paysagère du territoire à travers ses diverses textures et couleurs. Multifonctionnelle, la forêt présente de nombreux intérêts: économique, patrimonial (biodiversité et diversité des paysages), social (espace de détente et de loisirs), énergétique et de protection (risques naturels).

La forêt du Parc National des Écrins remplit de nombreuses fonctions: production de bois, protection contre les risques naturels, maintien d’une biodiversité et de paysages remarquables, que seul un développement forestier durable peut garantir. L’entretien des différents types de peuplements forestiers en termes d’âge, d’espèces et de densité permet de supporter une variété de milieux naturels, bases de la richesse paysagère, faunistique et floristique du territoire. Parc National des Écrins Afin de favoriser le développement du hêtre dans la forêt domaniale de Molines-en-Champsaur, située au cœur du parc national des Ecrins, et d’accompagner la transition entre les conifères et les hêtraies, une «coupe d’amélioration» des mélèzes et les épicéas plantés il y a 80 ans se sont avérés nécessaires.

L’eau
Les paysages liés à l’eau sont des éléments forts du Parc National des Écrins. Ils marquent le territoire par leur forme, leur mouvement et leur son. On les retrouve dans tous les secteurs sous forme de rivières, torrents, lacs, glaciers et marais. Selon ces formes, les ambiances peuvent alors être très différentes: sauvages et sonores pour les torrents de montagne, paisibles autour des lacs d’altitude ou encore ludiques autour des plans d’eau paysagers. Les paysages liés à l’eau représentent des éléments majeurs du territoire: ils sont le support d’une diversité paysagère et écologique importante et une ressource essentielle pour de nombreuses activités économiques, touristiques et de loisirs.

Omniprésente sur le territoire des Écrins sous des formes diverses, l’eau présente de multiples intérêts: écologique, paysager, économique, touristique. De nombreux facteurs naturels et anthropiques influencent la ressource elle-même mais aussi l’évolution de ces paysages qui contribuent à la qualité du cadre de vie et à l’attractivité du territoire. Les forêts riveraines présentent de nombreux intérêts en termes de biodiversité, de qualité et de diversité des paysages, de prévention des pollutions et des risques naturels, de lutte contre l’érosion des sols, … Cependant, depuis plusieurs décennies, les différents usages et aménagements des rivières sont responsables de leur dégradation et de la de nombreuses conséquences connexes (érosion, inondations, etc.). Parc National des Écrins La dégradation de la rive de l’étang de Bidoye a finalement menacé la flore et la faune aquatiques ainsi qu’un tuf formé à proximité.

Culture
Tout projet de territoire porte une dimension culturelle plus ou moins affirmée. Le Parc National des Écrins n’échappe pas à cette affirmation. Il est en charge d’un inventaire général des ressources patrimoniales naturelles, culturelles et paysagères. Jamais terminé, cet inventaire répond d’abord aux exigences de gestion des milieux naturels et des espèces en jeu. Elle s’accompagne néanmoins d’une politique de partage des connaissances qui, en soi, est une contribution à la culture. Ces formes permanentes d’acquisition et de diffusion des connaissances participent à la construction d’un projet territorial partagé.

C’est dans cet esprit que le Parc National des Écrins s’est engagé avec des partenaires des départements des Hautes-Alpes et de l’Isère dans la collecte de témoignages sur les usages, les perceptions des espaces d’altitude et leurs singularités, qu’ils soient historiques ou actuels. Il s’attache à trouver des formes originales et participatives de partage de ces expériences de terrain et de ces histoires de vie: portraits sonores, films, expositions, conférences, diffusion numérique, … Toutes ces démarches, en particulier celles menées sur le «caractère» du territoire , ont également fait émerger des valeurs patrimoniales fortes autour d’un patrimoine immatériel: silence, étendue, naturalité, permanence.

Art et nature
Peintres et dessinateurs naturalistes retrouvent ici, sur le plateau d’Emparis, des aquarelles Pierre Masclaux En son temps et de façon plus légère qu’aujourd’hui, un travail autour des interprétations artistiques des territoires et de leurs patrimoines a été réalisé. En dix ans d’accueil d’artistes en résidence, l’opération « Art et Nature » a permis l’expression de peintres, sculpteurs, photographes et écrivains de plusieurs pays … Elle s’est traduite par le lieu d’ateliers, la réalisation d’expositions, d’éditions et la constitution de collections iconographiques: peinture, photographies, montages sonores, … Ces approches ont également accompagné une approche descriptive du massif qui a abouti à un schéma d’interprétation et des dispositifs de lecture du patrimoine.

Tourisme
Le tourisme est une activité économique majeure dans le massif des Ecrins. Par sa présence et ses actions en faveur du tourisme durable, le Parc National y contribue en favorisant la découverte du territoire. Un programme de sorties et séjours «Découverte» est proposé avec des guides et guides de montagne. Il s’agit de sorties encadrées par des professionnels de la montagne qui suivent des formations sur le patrimoine des Écrins et qui s’engagent dans une démarche éco-touristique de qualité avec le Parc National.

Infrastructures
Les «maisons du parc», situées dans plusieurs des communes dans lesquelles elle est implantée, accueillent les visiteurs en quête d’informations ou de découvertes et sont également le lieu d’expositions.

Plus de 700 km de sentiers vous permettent de parcourir le territoire du Parc National des Écrins; certains d’entre eux font partie du parcours du sentier de grande randonnée 54 (GR 54), qui fait le tour du massif des Ecrins et passe au cœur du parc. Des refuges de montagne et des abris spéciaux existent à certains endroits sur le parcours de ces sentiers.

Activités

Randonnée
La randonnée est le meilleur moyen de découvrir le Parc National des Écrins et son patrimoine naturel et culturel. Le rythme de la promenade vous permet de prendre le temps d’explorer et d’apprécier au mieux les paysages, la faune et la flore, de vous ressourcer, de rencontrer le territoire et ses spécificités … C’est pour faciliter cette découverte que le Parc National des Écrins a développé un réseau de sentiers de randonnée au cœur du parc qui reprend les sentiers existants que des générations de montagnards ont patiemment créés et entretenus pour de multiples usages. Ces sentiers sont désormais entretenus par le Parc National des Écrins et l’Office National des Forêts, en accord avec les communes concernées. Le réseau géré par le Parc représente désormais plus de 700 km d’itinéraires accessibles au plus grand nombre.

Les sentiers
Environ 750 km de sentiers sont entretenus au cœur du parc national. A ceux-ci s’ajoutent une centaine de passerelles et de nombreux panneaux de signalisation piétons. Pour le visiteur, le sentier est la première approche du territoire du parc national. La qualité de ces itinéraires est un gage de l’offre d’accueil dans les Ecrins. Il répertorie les itinéraires de randonnées pour accéder au cœur du parc depuis les vallées et les villages. Permettant d’accéder à la découverte de la richesse patrimoniale du massif, ces sentiers gardent une fonction d’utilité très importante pour le pastoralisme et la gestion forestière.

Voies vers la biodiversité
Des neiges éternelles des Écrins aux rives de la Riviera, des sommets du Mercantour aux étangs de Camargue, en passant par les gorges du Verdon et le massif du Luberon, découvrez la diversité de la vie en vous évadant sur les Sentiers de la Biodiversité. Cette initiative est une idée originale du Réseau Régional des Espaces Naturels (RREN PACA) qui regroupe les gestionnaires des plus grands espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d’Azur: Parcs Nationaux, Parcs Naturels Régionaux, Réserves Nationales, Conseils Départementaux, etc.