Département des Arts de l’Islam, Musée du Louvre, Paris, France

Le département des arts de l’Islam du Louvre, créé en août 2003, rassemble des collections couvrant l’ensemble du monde islamique (zone géographique entre l’Espagne et l’Inde) de l’Hégire au XIXe siècle. La collection d’art islamique, la plus récente du musée, couvre « treize siècles et trois continents ». Ces expositions, de céramique, verre, métal, bois, ivoire, tapis, textiles et miniatures, comprennent plus de 5 000 œuvres et 1 000 tessons.

Faisant à l’origine partie du département des arts décoratifs, les collections se sont séparées en 2003. Parmi les œuvres figurent la Pyxide d’al-Mughira, une boîte en ivoire du Xe siècle originaire d’Andalousie ; le baptistère Saint-Louis, bassin en laiton gravé de l’époque mamelouke du XIIIe ou XIVe siècle ; et le Suaire de Saint-Josse du Xe siècle d’Iran. La collection contient trois pages du Shahnameh, un livre épique de poèmes de Ferdowsi en persan, et une ferronnerie syrienne nommée le vase Barberini.

Ce département rassemble plusieurs joyaux de l’art islamique : la pyxide d’al-Mughira, une boîte en ivoire espagnole datée de 968, le plat au paon, importante céramique ottomane, et surtout le baptistère de Saint Louis, l’une des pièces les plus célèbres. et le plus énigmatique de tous les arts islamiques, créé par Muhammad ibn al-Zayn au début du XIVe siècle. Il est également remarquable par l’important matériel provenant des fouilles de Suse (aujourd’hui l’Iran), auxquelles le musée a participé.

Depuis le 22 septembre 2012, les arts de l’Islam sont exposés au Louvre dans la Cour Visconti. Cet espace permet l’exposition de 3 000 œuvres, issues des collections du Louvre, mais aussi du musée des arts décoratifs. La Cour Visconti est recouverte d’un voile aérien composé de vitrages de 1 600 triangles, superposés de deux couches d’aluminium d’épaisseurs différentes. C’est la plus grande collection d’objets islamiques au monde avec celle du Metropolitan de New York.

En septembre 2019, un nouveau département d’art islamique amélioré a été ouvert par la princesse Lamia bint Majed Al Saud. Le nouveau département expose 3 000 pièces collectées de l’Espagne à l’Inde en passant par la péninsule arabique datant du VIIe au XIXe siècle.

Histoire
Arts de l’Islam, ce pan extrêmement vaste de l’histoire de l’art s’étend dans les collections du musée du Louvre depuis la naissance de la religion musulmane en 632, jusqu’au XIXe siècle. La zone géographique couverte par les collections du musée du Louvre s’étend sur trois continents, de l’Espagne à l’Inde, en passant par l’Afrique du Nord et l’Égypte.

Les premières œuvres d’art islamique sont entrées au Louvre lors de sa création en 1793. Les premières salles datent de 1893. A l’époque, cet art s’appelait « arts musulmans ». Ces noms ne font pas référence à un art religieux, mais à des territoires orientaux et africains de culture majoritairement islamique.

Les origines de la collection islamique du musée du Louvre remontent à « quelques magnifiques épaves » provenant des collections royales et du trésor de Saint-Denis. Parmi ces pièces, l’aiguière aux oiseaux en cristal de roche, le Baptistère de Saint Louis provenant des collections de la Sainte-Chapelle de Vincennes (entré au Musée royal en 1832) ainsi que des coupes en jade présentes dans les collections de Louis XIV.

Quelques donations se sont ajoutées au XIXe siècle grâce à la découverte des arts de l’Islam, aux voyages en Orient et à la naissance académique de la discipline, mais en très petit nombre. Ce n’est qu’avec la création en 1890 ou 1893 d’une « section islamique » rattachée au Département des Œuvres d’art que la constitution d’un fonds cohérent fut mise en œuvre.

La collection s’est énormément enrichie au cours du XIXe siècle et du XXe siècle à l’époque où Paris est le haut lieu mondial du goût orientaliste. Le Louvre a présenté ces collections d’abord au sein du département des Œuvres d’art, puis aux côtés des Antiquités orientales. C’est finalement en 2012 que la collection est installée dans une architecture conçue spécialement pour elle, et sur création par décret du Président de la République d’un département autonome dédié à cette civilisation.

En 1905, deux ans après la grande exposition d’art musulman au Pavillon de Marsan. Paris, à cette époque, était la « plaque tournante de l’art oriental ». Les plus grosses ventes ont lieu à Drouot ou chez des marchands comme Demotte. Plusieurs acquisitions à titre onéreux ont été faites au cours de la première moitié du XXe siècle : l’Aiguière au zodiaque, les céramiques aux reflets métalliques, le Flacon aux armoiries de Tuquztimur et le Chapiteau au nom du Calife al-Hakam II pour ne citer qu’eux. quelques.

Gaston Migeon, conservateur de la section jeune encourage constamment de nombreux amateurs à donner, léguer leurs objets, et constitue ainsi la plus grande partie de la collection du musée. Plusieurs d’entre eux ont participé à l’ouverture de la salle d’art musulman en 1905 ; quelques années plus tard, les nombreuses miniatures de Georges Marteau ou la collection de la baronne Delort de Gléon constituaient une base solide pour le nouveau département. Ce dernier propose même, en plus de ses objets, une forte contribution financière pour réaménager les salles et présenter davantage d’œuvres. Ainsi le 20 juin 1922, une plus grande présentation est inaugurée.

La Société des Amis du Louvre a joué un rôle majeur dans cette première période d’acquisitions. Son directeur, Raymond Kœchlin, était un amateur éclairé, qui légua lui-même son importante collection au musée en 1932. Elle permit ainsi l’arrivée de plusieurs pièces majeures, comme une coupe de lièvre d’Iran signée par son potier en 1921.

A la mort de Gaston Migeon en 1923, les dons et legs ne cessent pas, et concernent souvent des pièces majeures. En 1935, Alphonse Kann fit don d’un plat samanide à décor épigraphique ; en 1939, le comte Hubert de Ganay offrit à la mémoire de sa tante la comtesse de Béhague une étoffe persane du XVIe siècle, proche d’une pièce conservée à New York et censée provenir de la tente de Kara Mustapha Pacha lors du siège de Vienne ; en 1937, la Société des Amis du Louvre acquit la Porte du Palais du Jawsaq al-Khaqani de Samarra, dont le produit des fouilles, alors menées par les Allemands, enrichit pour le reste le musée de Berlin. Le musée du Louvre est également présent sur des chantiers de fouilles orientaux, notamment à Suse (Iran).

En 1927, un lot de cent soixante-trois objets est transféré du Département des Antiquités orientales à la section « musulmane », qui comprend toutes les céramiques des trois missions entre 1884 et 1927. A cela s’ajoute « un lot de verrerie, un lot de ‘objet en bronze, beaucoup d’objet en pierre ». D’autres objets de fouilles sont entrés au Louvre durant cette période. En plus de la porte Jawsaq, plusieurs céramiques de Salamine à Chypre, un site fouillé depuis la fin du 19e siècle par le Cyprus Exploration Fund, ont été acquis moyennant contrepartie en 1897.

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En 1945, lors de la création du musée Guimet pour abriter les collections d’Extrême-Orient, la section des arts musulmans est définitivement détachée du département des Œuvres d’art pour appartenir au département des Antiquités orientales. Mais ce n’est qu’avec le projet du Grand Louvre et l’ouverture de treize salles dans l’aile Richelieu en 1993 que les arts de l’Islam retrouvent une réelle visibilité dans le musée. La présentation, chronologique, porte sur une surface de 1000 m². Les neuf premières salles, voûtées, sont consacrées aux objets médiévaux, tandis que trois salles plus vastes, creusées sous la cour de Khorsabad, permettent l’exposition de productions de la période des trois empires.

Avant l’ouverture, les collections du Louvre sont mises en lumière dans une exposition en 1989-1990, Arabesques et Jardins du Paradis permettant, « en attendant cette implantation définitive qui aura lieu en 1993 de marquer immédiatement la présence de l’art islamique au Louvre » . En 2003, la création d’un département spécifique, le huitième du musée du Louvre, confirme la place des arts de l’Islam dans le musée.

Le musée compte actuellement 14 000 œuvres islamiques, auxquelles s’ajoutent 3 500 objets déposés par le musée des arts décoratifs en 2005. La fermeture en 2010 des salles de l’aile Richelieu s’explique par le projet d’une nouvelle présentation, dans la cour Visconti. Le projet des architectes Rudy Ricciotti et Mario Bellini a été retenu pour ces nouvelles salles qui sont inaugurées le 22 septembre 2012. Ce nouvel espace de 3 000 m² triple la surface jusque-là consacrée aux arts de l’Islam.

Le projet architectural s’est également accompagné d’un site des collections et d’une importante communication. Les coûts étaient de 98,5 millions d’euros ; le financement a été rendu possible grâce à l’action de plusieurs mécènes, dont plusieurs de pays arabes ou d’Asie centrale (Koweït, Maroc, Oman et Azerbaïdjan), la Fondation Alwaleed Bin Talal, la Fondation Total, Lafarge, la Fondation Orange, Frédéric Jousset, Dai Nippon Imprimerie, Université Sabanci Musée Sakip Sabanci et Elahé Omidyar Mir-Djalali.

Ouverts au public le 22 septembre 2012, les espaces d’exposition actuels, organisés sur deux étages, sont situés dans la cour Visconti. Ils prennent place sous une verrière aux formes ondulées, rappelant, selon les architectes Rudy Ricciotti et Mario Bellini, une « aile de libellule » ou un « tapis volant ». Deux mille trois cent cinquante triangles de verre, recouverts d’un treillis métallique argent et or, composent cette couverture. Les architectes revendiquent, à travers cette architecture « organique », une architecture très éloignée des traditions classiques occidentales, mais qui reste respectueuse des façades de la cour Visconti.

Le recueil
La collection comprend 16 500 œuvres (dont 3 500 déposées par le Musée des Arts Décoratifs), ce qui en fait l’une des plus importantes au monde avec celle du Metropolitan Museum de New York (12 000 ou 13 000 œuvres), et celles du British Museum, le V&A Museum et le Musée islamique de Berlin.

Au total, 3 000 œuvres sont exposées dans 3 salles couvrant 3 000 m² d’exposition (4 000 m² pour le MET). Depuis les fenêtres de certaines pièces du palais, on peut apercevoir, au cœur d’une des cours intérieures, une étonnante maille ondulante de métal doré. Depuis 2012, c’est ici, dans une architecture de verre et de lumière, que vous pouvez venir admirer la collection Arts de l’Islam du Louvre.

Cette structure de verre et de métal est l’œuvre des architectes Rudy Ricciotti et Mario Bellini et du scénographe Renaud Piérard. Il s’intègre dans la Cour Visconti, autrefois à ciel ouvert. Mais ce n’est que la partie visible : les collections sont réparties sur deux niveaux, avec deux ambiances lumineuses différentes. Le niveau supérieur s’ouvre comme une verrière posée dans la cour, sous une étonnante toiture en tôle ondulée. Dune de sable ou moucharabieh, chacun peut laisser libre cours à son imagination. Ici, les œuvres sont baignées de lumière naturelle, mais protégées des rayons du soleil par la structure métallique.

Au niveau inférieur, au contraire, c’est le règne de la mystérieuse découverte de trésors dans une ambiance tamisée digne d’une caverne d’Ali Baba. Les œuvres scintillent de leurs matières précieuses et de leurs mille couleurs. Ils nous transportent dans de multiples voyages en Orient, entre Cordoue, Le Caire, Damas, Bagdad, Alep, Mossoul, Istanbul, Ispahan et Agra en Inde.

Découvrez la variété et le luxe de ces objets ayant appartenu aux califes, sultans ou princes. Musée du Louvre découvrez l’inventivité et l’excellence des artistes à travers les céramiques brillantes, parfois aux reflets dorés ou en bleu de Chine, les vasques et vases en métal incrustés d’or et d’argent, les ivoires délicatement sculptés. Le musée du Louvre nous plonge aussi dans l’univers fascinant des paysages, des jardins, des scènes de vie dans les palais, à travers les chefs-d’œuvre de la peinture miniature, des soieries ou des tapis. Les superbes lampes en verre émaillé nous transportent vers les mosquées du Caire et les carreaux colorés des céramiques d’Iznik, vers les monuments d’Istanbul ou d’Ispahan.

Musée du Louvre
Le Louvre est le musée le plus visité au monde et un monument historique à Paris, en France. Le musée du Louvre est un musée d’art et d’archéologie parisien installé dans l’ancien palais royal du Louvre. Ouvert en 1793, c’est l’un des musées les plus grands et les plus riches du monde, mais aussi le plus fréquenté avec près de 9 millions de visiteurs par an. C’est la maison de certaines des œuvres d’art les plus connues, dont la Joconde et la Vénus de Milo.

Le musée est installé dans le palais du Louvre, construit à l’origine entre la fin du XIIe et le XIIIe siècle sous Philippe II. Des vestiges de la forteresse médiévale du Louvre sont visibles au sous-sol du musée. En raison de l’expansion urbaine, la forteresse finit par perdre sa fonction défensive et, en 1546, François Ier la convertit en résidence principale des rois de France. Le bâtiment a été agrandi à plusieurs reprises pour former l’actuel palais du Louvre.

Le musée du Louvre contient plus de 380 000 objets et affiche 35 000 œuvres d’art dans huit départements de conservation avec plus de 60 600 mètres carrés (652 000 pieds carrés) dédiés à la collection permanente. Le Louvre expose des sculptures, des objets d’art, des peintures, des dessins et des découvertes archéologiques. Le musée du Louvre présente des collections très variées, avec une large part consacrée à l’art et aux civilisations de l’Antiquité : Mésopotamie, Egypte, Grèce et RomeLogo indiquant les tarifs pour les citer ; L’Europe médiévale (autour des ruines du donjon de Philippe-Auguste, sur lequel a été construit le Louvre) et la France napoléonienne sont également largement représentées.

Le Louvre a une longue histoire de conservation artistique et historique, de l’Ancien Régime à nos jours. Suite au départ de Louis XIV pour le château de Versailles à la fin du XVIIe siècle, une partie des collections royales de peintures et de sculptures antiques y sont conservées. Après avoir abrité pendant un siècle plusieurs académies, dont celle de peinture et de sculpture, ainsi que divers artistes logés par le roi, l’ancien palais royal fut véritablement transformé à la Révolution en « Musée central des Arts de la République ». Il a ouvert ses portes en 1793, exposant environ 660 œuvres, principalement issues de collections royales ou confisquées à des nobles émigrés ou à des églises. Par la suite, les collections continueront de s’enrichir de butins de guerre, d’acquisitions, de mécénats, de legs, de dons,

Situé dans le 1er arrondissement de Paris, entre la rive droite de la Seine et la rue de Rivoli, le musée se distingue par la pyramide de verre de sa salle d’accueil, érigée en 1989 dans la cour Napoléon et devenue emblématique, tandis que le parc équestre statue de Louis XIV constitue le point de départ de l’axe historique parisien. Parmi ses pièces les plus célèbres figurent La Joconde, La Vénus de Milo, Le Scribe accroupi, La Victoire de Samothrace et Le Code d’Hammourabi.

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