Corps, Isère, Auvergne-Rhône-Alpes, France

Corps est une commune française située dans le département de l’Isère, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Village médiéval à 937m d’altitude, entre Isère et Hautes-Alpes, sur la célèbre Route Napoléon, entouré par les massifs du Dévoluy et des Ecrins.

Corps est une petite ville du sud de la France. Situé dans la région de Beaumont dans les Alpes du Sud à la frontière entre le département de l’Isère et celui des Hautes-Alpes, il est situé à 40 km au nord de Gap, 65 km au sud de Grenoble et 220 km au nord de Marseille. Le village de Corps est entouré de hautes montagnes, dont l’Obiou dans le massif du Dévoluy qui surplombe le magnifique lac du Sautet.

Le village est au départ de la route qui mène au sanctuaire marial de La Salette, lieu de pèlerinage où la Vierge de La Salette serait apparue à deux petits bergers corpatus, Mélanie Calvat et Maximin Giraud.

L’histoire
Les premières traces d’occupation humaine dans le pays de Corps remontent à environ 1 200 ans avant JC, il s’agissait probablement de groupes altaïques d’Asie centrale. Vers -800, un habitat ligure important existait à quelques kilomètres en aval de Corps, dans l’actuelle commune de Quet-en-Beaumont. Vers -300, des Celtes arrivés des Alpes suisses se mêlèrent aux Liguriens locaux, et formèrent le «peuple des trois enseignes», ou Tricorii, Trièves.

Après la défaite d’Hannibal par les Romains, ils entreprirent de contrôler l’au-delà des Alpes. En -151, le Beaumont, comme toute la région, était soumis. Mais aucune civitas n’a été établie à Beaumont. Une voie romaine, d’importance secondaire, reliait la vallée de la Durance à Cularo (Grenoble) via le Champsaur et le Beaumont. Il semblerait que c’est à l’emplacement de l’ancien hameau de Saint-Brême, aujourd’hui submergé sous les eaux du lac du Sautet, que se situait le lieu-dit Geminae sur la carte de Peutinger, au croisement d’une route menant à Mens. C’est là qu’est né le premier village du pays de Corps, les restes retrouvés ailleurs n’étant liés qu’à de petits villages agricoles.

A partir de l’an 1202, une famille Alleman possédait en alleu, c’est-à-dire sans seigneur autre que l’empereur du Saint Empire, une place forte en Corps. En 1247, l’empereur céda au Dauphin de Viennois le «haut domaine», c’est-à-dire la juridiction majeure, sur son alleus de Beaumont. Il n’hésitera pas à en profiter pour s’approprier les biens de ses sujets.

En 1250 le Mandement de Corps est créé, comprenant, sur la rive droite du Drac: Corps, Saint-Bénigne (Saint-Brême), Saint-Jean des Vertus (les Côtes-de-Corps), la Salette (sans les Fallavaux) ) et Saint-Julien (localité qui n’existe plus), et sur la rive gauche: Pellafol, Beaufin, Ambel et Monestier d’Ambel, qui formeront bientôt deux mandements distincts. Cependant, aucun écuyer n’est connu avant 1309.

En 1321, le régent Henri accorda à la ville de Corps des chartes de franchise municipale et individuelle, confirmées en 1324 par Beatrix de Hongrie, mère du Dauphin. A partir de 1349, Corps fait partie des châtellenies sur lesquels reposent les revenus accordés à Humbert II de Viennois, qui vendit ses biens au roi de France. En 1374, Reynaud II Raymond, co-seigneur de Sigottier, Furmeyer et autres, achète le fief de Corps et ses terres à Guigues III Alleman. Son fils Henri II Raymond devient seigneur en 1406.

Dans la première moitié du XV e siècle, le dauphin Louis II, futur roi de France sous le nom de Louis XI, fait régulièrement escale au Corps en visitant Montorcier au Champsaur.

Pendant les guerres de religion, Corps, fidèle à la foi catholique, fut pris et repris à plusieurs reprises par les armées adverses, et finalement ruiné en 1577. Par la suite, et à deux reprises, la seigneurie tomba entre les mains des morts et fut reprise. par le roi. En 1781, les habitants de Corps pouvaient se plaindre d’une blessure due à l’absence d’un seigneur.

Napoléon Ier fait escale à Corps et passe la nuit du 6 au 7 mars 1815 à l’hôtel du Palais, à son retour de l’île d’Elbe. Chaque année à Pentecost Corps célèbre cet événement sous le titre «Aventurier à Corps, Prince à Grenoble». Le 19 septembre 1846, la Vierge Marie serait apparue à deux enfants de Corps, Maximin Giraud et Mélanie Calvat, dans la montagne au-dessus du village de La Salette. L’apparition mariale ayant été reconnue par l’Église catholique, un pèlerinage s’est développé jusqu’au sanctuaire de La Salette.

Entre 1930 et 1935, la construction du barrage du Sautet a provoqué un afflux de travailleurs étrangers, entraînant un développement économique important pour la ville qui était jusqu’à présent restée exclusivement agricole. En 1932, la ligne de chemin de fer de la Mure est prolongée jusqu’à Corps, établissant une liaison depuis Grenoble. Ce fut un succès relatif, surtout pour les pèlerins de La Salette, mais, les autocars donnant bientôt un accès direct au sanctuaire, et faute d’achèvement de la connexion à Gap, la ligne s’effondra, le service fut interrompu en 1949, et le ligne définitivement abandonnée en 1952.

Héritage historique

Le sanctuaire de Notre Dame de la Salette
Le Sanctuaire est situé dans le Pays de Corps, sur les hauteurs de la commune de La Salette – Fallavaux, à près de 1800 m. altitude. Chaque année, des dizaines voire des centaines de milliers de pèlerins et de visiteurs gravissent la montagne pour atteindre ce haut lieu de spiritualité.

Pourtant, jusqu’à la moitié du XIXe siècle, le site était sauvage et inconnu. Seuls quelques bergers avec leurs troupeaux se sont aventurés sur les pentes du mont Gargas pour profiter des alpages … Le sort de ce lieu grandiose et austère a changé le 19 septembre 1846, le jour où deux petits bergers, pauvres et sans instruction, Maximin Giraud (11 ans) et Mélanie Calvat (15 ans), toutes deux de Corps, ont vu une « Jolie dame ». La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre et La Salette commença aussitôt à attirer de nombreux pèlerins et curieux.

En 1851, jour anniversaire de l’Apparition, Mgr Philibert de Bruillard, évêque de Grenoble et ordinaire du lieu, après une longue enquête, publie son «mandat doctrinal», dans lequel il reconnaît officiellement au nom de l’Église qu’il s’agit bien la Sainte Vierge apparue aux deux enfants sur les hauteurs de La Salette.

Ce jugement permit un développement encore plus rapide du Pèlerinage: construction et consécration de la Basilique (1852-1879), création de la congrégation des Missionnaires de La Salette (1852), installation de statues sur le lieu de l’Apparition (1864), construction et extension de bâtiments (1851 et jusqu’à nos jours) etc .; et une multitude de signes de dévotion en France et à l’étranger: vitraux, statues, fac-similés, chapelles, églises. C’est ainsi que le Sanctuaire Notre Dame de La Salette est devenu un lieu de référence dans le Dauphiné. Son cadre naturel unique, son passé très riche, son patrimoine culturel et religieux en font un site exceptionnel. Sa notoriété dépasse les limites de la région.

Le sanctuaire de Notre-Dame de La Salette jouit d’une renommée mondiale. Les pèlerins et les visiteurs s’y rendent toujours, en voiture, en bus, à vélo ou à pied. Là-haut, personne ne reste indifférent: la beauté du paysage, le panorama impressionnant, l’immensité époustouflante de la montagne aux côtés d’une extraordinaire variété de flore et de faune, calme, tranquillité, silence – autant d’invitations à s’arrêter, à méditer, à vider , de se laisser imprégner par cette atmosphère particulière qui y règne. Et d’écouter les paroles de la « Belle Dame », qui résonnent encore dans ce lieu qu’une rencontre insolite a rendu célèbre.

La Route Napoléon
Débarqué le 1er mars 1815 à Golfe Juan, avec une petite armée de 1200 hommes, voulant éviter la vallée du Rhône qu’il savait hostile et royaliste, Napoléon prit la direction de Grasse pour rejoindre les Alpes via la vallée de la Durance. Lorsque Napoléon a emprunté cette route, elle était dans un état très inégal selon les secteurs. Entre Grasse et Digne, il n’était pas encore construit, et l’Empereur passait par des pistes muletières.

Le 6 mars, les troupes quittent Gap par le petit pont de Burle et escaladent le col Bayard pour descendre vers le Drac et Saint-Bonnet où la population acclame l’Empereur et veut le rejoindre. Le long de la rivière, il monte par Chauffayer jusqu’à Corps où Cambronne a préparé un logement dans un immeuble, le commissariat de l’époque, situé sur la rue principale.

Avant la tombée de la nuit, il se fera couper les cheveux et manger une omelette, il restera une phrase de Napoléon lors de ce passage au Corps « Corpatus je me sens ici chez moi ». Une plaque commémorative apparaît sur la façade de la maison: « Ici, du 6 au 7 mars, l’empereur Napoléon, de retour de l’île d’Elbe, a logé ».

Pendant la nuit, les éclaireurs des troupes du roi complotent à La Mure. Ils veulent empêcher Napoléon de franchir le Drac à Pont haut (au sud de La Mure) en sapant le pont. Cela aurait pour effet de couper l’avant-garde commandée par Cambronne du reste de la colonne impériale. Genevois, maire de La Mure, les en dissuade en invoquant les dommages commerciaux causés à la ville. Il rappelle qu’un gué proche permettra néanmoins de traverser la rivière. Les troupes du roi décident alors de se replier sur Laffrey. Quant à Cambronne, il se retire à Pont Haut pour sécuriser ce pont. 7 mars, le jour le plus long.

Face au succès de cette route historique, son tracé a été amélioré, s’écartant parfois du chemin de terre initial suivi par l’Empereur.

Les Sources des Gillardes
Au pied de l’Obiou, les sources des Gillardes sont les secondes exsurgences de France après Fontaine de Vaucluse. Dans la forêt de Pellafol, au pied de falaises calcaires abruptes qui ouvrent les portes du Dévoluy, des eaux fraîches et limpides jaillissent du rocher. Ce sont les Sources des Gillardes, la deuxième vague en France après Fontaine de Vaucluse. Ces résurgences, qui restent un mystère géologique, ont un débit d’eau important, aussi bien en été qu’en hiver.

Les Gillardes sont le départ de plusieurs randonnées très accessibles. Un parcours thématique propose deux boucles familiales avec des panneaux de découverte environnementale. Vous pouvez également observer les cheminées de fées en empruntant les sentiers du Vieux Pellafol.

Patrimoine civil
Le barrage du Sautet, construit entre 1930 et 1935, haut de 126 mètres, barrant le Drac juste en aval de sa confluence avec la Souloise.
Le pont du Sautet, attenant au barrage, un pont en arc unique sur la gorge du Drac en aval du barrage. Il remplace l’ancien pont suspendu au XIX e siècle, déjà remarquable par son audace. Un autre pont existait avant le barrage un peu en amont de la confluence: le pont de Saint-Brème, sur le Drac, portant une route vers Ambel.
L’ancienne gare, aujourd’hui siège des services Équipements.
L’ancien hôpital, labellisé Patrimoine en Isère
La Maison Napoléon, une ancienne gendarmerie. Le 6 mars 1815, Napoléon arrive en Corps après avoir franchi le col Bayard. Il arrive tard le soir, reste dans cette maison. Après avoir reçu les témoignages d’anciens soldats, il se voit servir un repas à base d’omelette puis travaille plusieurs heures avant de se coucher. Cambronne repéra à La Mure avec 40 chasseurs et un peloton de cavalerie où il rencontra les troupes royales. Les deux troupes se font face sans tirer. Le matin du 7 mars, Cambronne envoie un message à Napoléon lui demandant de le rejoindre. Napoléon quitte le Corps.
De nombreuses maisons anciennes de la vieille ville.
Les anciennes écuries, formant encore un curieux passage voûté.
Les remparts et le château médiéval, au début du xiii e siècle, ont été détruits à la fin du xvi e siècle.

Patrimoine religieux
Église Saint-Pierre
L’église primitive de Corps faisait partie d’un prieuré construit en 1212 par des moines bénédictins de Marseille, et dont il ne reste que le porche d’entrée face à l’église actuelle. De style roman, l’église fut ravagée en 1821 par un incendie qui détruisit également le presbytère et la majeure partie du village. Il a été restauré conformément à son style d’origine. Le clocher est de style gothique. L’intérieur de l’église vaut le détour:
l’abside, circulaire, est très nue et éclairée par une rangée de hauts vitraux
l’autel est en marbre blanc, richement décoré
l’absidiole de droite a un petit vitrail circulaire représentant la Sainte Famille
dans le transept, un vitrail représentant Saint Eldrade, patron de la paroisse
dans les bas-côtés, deux statues de Notre-Dame de La Salette, dont une « Vierge en pleurs »; au sol, certaines dalles portent des inscriptions funéraires
de chaque côté de l’entrée, deux fonts de marbre (modernes) portent des inscriptions en latin et en grec.
En bordure du village, la petite chapelle Saint-Roch est installée sur un promontoire face au lac et aux montagnes (Dévoluy, Obiou).

Festivités
Depuis 1989, les Nuits musicales de Corps, festival dédié à la musique classique, se tiennent au mois d’août.

Héritage naturel

Le barrage du Sautet
Le barrage du Sautet situé sur les communes de Corps et Pellafol, est le premier en amont du Drac. Le lac recueille les eaux d’un grand bassin versant de 101 800 hectares. Le barrage lui-même occupe une position stratégique puisqu’il se situe au niveau d’une ancienne écluse glaciaire très étroite dans le canyon du Drac. Le rôle du barrage est prépondérant dans la gestion du débit du Drac puisque, étant le premier, il régule les apports d’eau pour tous les barrages suivants.

Avec des films, des expositions, des maquettes et des expérimentations, Le barrage du Sautet vous invite à découvrir un monde fascinant qui a façonné les paysages et l’histoire des vallées alpines et qui représente aujourd’hui encore une énergie du futur … le monde de l’hydroélectricité!

Lac du Sautet
Le lac du Sautet est un lieu privilégié pour les vacanciers en quête de nature authentique. De nombreuses activités autour de ce plan d’eau attirent un visiteur diversifié et grandissant. Ce lac et ses 350 ha d’eau turquoise, situé à 765 m d’altitude, prolongé dans sa partie sud par les gorges de la Souloise (canyon inscrit à l’inventaire Natura 2000) constitue une base idéale pour la pratique d’activités nautiques, telles que: voile, bateau à moteur, planche, canoë, pêche.

La base nautique du Sautet installée sur une plage aménagée, en accès libre, dans un environnement calme et protégé, en kayak de mer, pédalos, ou bateau électrique (sans permis) pour 5 personnes, pour visiter les gorges de la Souloise. Cette base, en plus d’un camping, de la location de chalets, d’un bar et d’un restaurant propose un espace aquatique pour la visite, ainsi que du canoë.