Château de Vincennes, France

Le château de Vincennes est une imposante forteresse royale française des XIVe et XVIIe siècles dans la ville de Vincennes, à l’est de Paris, aujourd’hui en banlieue de la métropole.

Géographie
La forteresse est située près de la capitale, à environ huit kilomètres de l’île de la Cité. Contrairement à la majorité des châteaux, il n’est pas situé sur un monticule, une colline ou sur le sommet d’une falaise, mais sur un plateau calcaire. Ce n’est pas près d’une rivière, juste un petit ruisseau, rue de Montreuil, ruisseau descendant du plateau de Montreuil qui alimentait les douves dont le débordement allait alors à Paris et se jetait dans le lac de Saint-Mandé.

Au Moyen Âge, époque de construction, le site était recouvert d’une forêt de gibier. Depuis le 14ème siècle, autour du château sont urbanisés, il ne reste rien de la forêt que le bois de Vincennes.

Architecture
Cette forteresse a plus l’apparence d’une vaste ville fortifiée ou d’une «résidence fortifiée royale» 2 qu’un château. Si ce château n’est au début qu’un simple manoir, il a très tôt vocation à abriter, pendant de longues périodes, la famille royale avec toute sa domesticité, une partie de l’administration du royaume et l’armée nécessaire à sa défense.

Il se compose d’un long mur, flanqué de trois portes et de six tours de 42 mètres de haut, qui se développe sur un kilomètre et protège une superficie rectangulaire de plusieurs hectares (330 × 175 m). La place protégée est occupée par le donjon de 52 mètres de hauteur au-dessus du sol de la cour, des bâtiments civils, administratifs et militaires et d’une chapelle. Au Moyen Âge, l’ensemble a permis de vivre sur place à plusieurs dizaines de milliers de personnes. Quand Jacques Androuet du Cerceau dessine le château dans l’album Le premier volume des Plus beaux bâtiments de France, en 1576, l’enceinte est congestionnée; « Il enferme une vraie ville ». Le donjon était destiné à abriter le roi de France en cas de danger. Lui seul est un bastion. De larges douves, un château et deux ponts-levis assurent sa défense. Le niveau le plus bas sert de réserve d’eau et de nourriture. Les premier et deuxième étages sont les appartements royaux. Les trois autres niveaux supérieurs accueillent les serviteurs et les militaires.

Histoire
Comme d’autres châteaux plus célèbres, il a ses origines dans un pavillon de chasse, construit pour Louis VII vers 1150 dans la forêt de Vincennes. Au 13ème siècle, Philippe Auguste et Louis IX ont érigé un manoir plus substantiel: Louis IX est réputé avoir quitté Vincennes sur la croisade à partir de laquelle il n’est pas revenu.

Âges médiévaux
Le simple pavillon de chasse, conçu par Louis VII vers 1150 dans la forêt de Vincennes, devint résidence royale (maison de maître) en 1180 sous le règne de Philippe Auguste. Le château a été remanié au xiv ème siècle principalement par Charles V. Au milieu du Moyen Âge, Vincennes était plus qu’une forteresse militaire: Philippe III (en 1274), dans son second mariage, marié là-bas et deux rois du xiv Le Xème siècle y mourut: Louis X (1316) et Charles IV (1328). Vers 1337, Philippe VI de Valois décide de fortifier le site en construisant un donjon à l’ouest du manoir. Charles V naquit dans cette forteresse, en fit sa résidence, le siège de son gouvernement et de sa haute administration. Il commanda les travaux décidés par Philippe VI, ajoutant par la suite l’enceinte monumentale avec ses portes et ses tours. Le donjon et son enceinte ont été achevés en 1371, et le mur avec sa promenade, donjon environnant, manoir, Sainte-Chapelle et bâtiments résidentiels, a été achevé en 1380. Le travail a duré deux générations.

De plus, les reliques de la couronne d’épines conservées à Vincennes ayant été transférées à la Sainte-Chapelle de Paris, l’ouvrage de construction d’une nouvelle chapelle fut confié à Raymond du Temple et débuta en 1379. La Sainte-Chapelle de Vincennes devait recevoir un fragment de la relique restant à Vincennes. À la mort de Charles V en 1380, Charles VI a donné l’ordre de continuer le travail, qui a été interrompu plusieurs fois. Quand Louis XI fait sa résidence à Vincennes, il quitte les appartements royaux du donjon pour un nouveau pavillon à un étage, construit en 1470 dans le coin sud-ouest du château. Il relance également le chantier de construction de la Sainte-Chapelle.

Residence royale
La construction et l’embellissement du château se poursuivent sous les Valois. François 1er réaménage le pavillon construit par Louis XI pour résider lors de son séjour dans la capitale. Henri II, qui avait transféré le siège de l’ordre de Saint-Michel à Vincennes, confia l’achèvement des travaux de la Sainte-Chapelle à son architecte favori, Philibert Delorme, et la chapelle fut finalement inaugurée en 1552. En février 1574, la cour se réfugie au château de Vincennes où Charles IX, gravement atteint, meurt le 30 mai dans les appartements royaux du gardien. François d’Alençon et le roi de Navarre, assignés en résidence à la cour, deviennent les hôtes forcés du château.

Le jeune Louis XIII fut installé, après l’assassinat de son père Henri IV, à Vincennes dans l’ancien pavillon de Louis XI, et y passa une partie de sa jeunesse.

Le château est devenu la troisième résidence royale. Louis XIV était à Vincennes quand, le 16 avril 1655, il se rendit selon les historiens «en costume de chasse» au parlement de Paris, au lit de la justice pour faire appliquer sa taxe d’édits.

L’architecte Louis Le Vau a construit pour Louis XIV les ailes (faussement appelées «drapeaux») du roi et de la reine. Il érigea l’aile de la reine [Mère] en 1658 et l’aile du roi en 1661, les deux ailes reliées par un portique au nord et au sud entourant la cour royale. Le cardinal Mazarin y mourut en mars 1661 et son corps fut exposé à la Sainte-Chapelle.

Il a été envisagé de remplacer les pavillons construits par Marie de Médicis, mais les travaux de reconstruction ont cependant été abandonnés, car Versailles concentrait tous ses efforts. Le château, cependant, a conservé quelques exemples du début du style Louis XIV dans les grands appartements. Le jardinier Le Nôtre pratiquait également l’aménagement paysager des jardins à la française et l’approche du bois de Vincennes, face à la nouvelle entrée sud marquée par une porte monumentale en «arc de triomphe».

Prison et Royal Manufacture
Le donjon a été transformé en une prison d’État (pour les prisonniers de haute naissance). Sa capacité ne lui permettait pas de loger plus de quatorze détenus. Le duc de Beaufort, chef de la «Cabale de l’important», emprisonné sur les ordres d’Anne d’Autriche, s’échappa en 1648. Le cardinal de Retz alla méditer sur la Fronde dans l’ancienne chambre à coucher de Charles V. Nicolas Fouquet, qui avait lancé l’architecte Le Vau, avait également droit aux honneurs de la prison de Vincennes, suite à son procès de trois ans (1664) et avant son transfert au fief royal de Pignerol.

Le château a été définitivement abandonné en tant que résidence royale lorsque le roi a déménagé à Versailles (vers 1670). Louis XV n’y resta que quelques mois (il y fut envoyé à la mort de son arrière-grand-père Louis XIV, en septembre 1715, l’air fut jugé plus sain qu’à Versailles, le régent – Philippe d’Orléans – l’emmena alors à Paris ). Louis XVI n’y fit pas de séjour.

Au XVIIIe siècle, elle abrite l’usine de Vincennes dédiée à la production de porcelaine, devenue plus tard celle de Sèvres. Le donjon restait une prison d’état. Parmi eux se trouvaient Voltaire, le marquis de Sade (de septembre 1778 à février 1784) et Mirabeau. Diderot quant à lui n’était pas emprisonné dans le cachot mais dans un bâtiment attenant à la Sainte Chapelle et maintenant détruit.

En février 1788, afin de lever les finances, un édit du Conseil du roi de France, signé Louis XVI, met en vente plusieurs domaines, avec le château de Vincennes, le château de Blois, le château de Muette et le château de Madrid, en autorisant les acheteurs à procéder à leur démolition. Seul ce dernier sera racheté et détruit.

Le 28 février 1791, les ouvriers du faubourg Saint-Antoine ne voulant pas d’une nouvelle Bastille, tentent de prendre d’assaut le donjon pour le démolir. Mais l’arrivée des troupes de Lafayette pour soutenir la garde nationale nationale à Paris permet de sauver le donjon.

Malgré le changement de régime, le donjon trouvera sa destination au xix e siècle. Seules les conditions pénitentiaires se durciront radicalement. Ainsi, après les jours du 23 au 25 février 1848, resteront de nombreux républicains de gauche comme Barbès, Blanqui et Raspail (qui se prononcera en faveur de son élection au Parlement et dont les écrits témoignent de son séjour dans l’ancienne chapelle de Charles V).

Arsenal
En 1796, le château a été converti en un arsenal, abritant depuis la section historique de l’armée. Il a été profondément retravaillé en ce moment. Les restes du pavillon de chasse original datant de l’époque de Saint Louis ont été détruits. De nouveaux bâtiments militaires ont été construits qui existent encore aujourd’hui. En 1804, le duc d’Enghien fut fusillé dans les douves du château sur l’ordre de Napoléon.

Nommé gouverneur du château par Napoléon, le général Pierre Daumesnil le défendit farouchement lors de l’occupation de Paris par les troupes russes et prussiennes en 1815. Ces derniers, qui voulaient s’emparer de l’arsenal du château, rencontrèrent une résistance acharnée. Avec moins de 200 hommes, le général a refusé de se rendre, insensible aux pressions et aux tentatives de corruption, bravant le siège du fort pendant plus de cinq mois. Il se rendit finalement sur les ordres de Louis XVIII, mais quitta la forteresse brandissant le drapeau tricolore.

Description du château
Il ne reste que des traces du château antérieur et les vestiges substantiels datent du 14ème siècle. Le château forme un rectangle de plus d’un kilomètre de long (330 x 175m). Il a six tours et trois portes, chacun à l’origine de 13 mètres de haut, et est entouré d’un fossé de pierre profonde. Le donjon, haut de 52 mètres, et son enceinte occupent le côté ouest de la forteresse et sont séparés du reste du château par les douves. Le donjon est l’un des premiers exemples connus d’utilisation des barres d’armature. Les tours de la grande enceinte se dressent maintenant à la hauteur des murs, ayant été démolies dans les années 1800, sauf la Tour du Village sur le côté nord de l’enceinte. L’extrémité sud se compose de deux ailes se faisant face, le Pavillon du Roi et le Pavillon de la Reine, construit par Louis Le Vau.

Le château a été l’un des premiers bâtiments de l’histoire à utiliser l’acier pour renforcer les murs.

Aujourd’hui
Le château de Vincennes relève à la fois du ministère de la Culture (le site est classé monument historique en 1993 et ​​1999, et le service départemental d’architecture et de patrimoine s’y trouve) et du ministère de la Défense (le château abrite la défense historique) Service, SHD).

Depuis 1988, un vaste programme de rénovation a été entrepris. Menacé de ruine, le donjon est fermé en 1995, et après de vastes travaux de consolidation générale de sa structure, le donjon avec ses appartements royaux rouvre au public en 2007. En 2008 – 2009, la Chapelle Royale a également subi une importante restauration, rendue nécessaire par la tempête de 1999.

Les élus locaux tentent depuis plusieurs années d’accélérer le renouvellement du site, notamment en réorganisant la gouvernance actuelle du château et en développant le mécénat. Ainsi est née, à l’initiative de la ville de Vincennes, l’Association pour le rayonnement du château de Vincennes, actuellement présidée par Françoise Sampermans.

Le plan Escale serait un plan d’évacuation de l’Elysée, en cas d’inondation centenaire à Paris. Et la présidence aurait préparé dans cette éventualité une retraite sur le château de Vincennes, jugé sûr et facilement convertible.