Château de Chambord, France

Le château de Chambord à Chambord, Loir-et-Cher, France, est l’un des châteaux les plus reconnaissables au monde en raison de son architecture Renaissance française très distinctif qui allie les formes médiévales françaises traditionnelles avec des structures classiques de la Renaissance. Le bâtiment, qui n’a jamais été achevé, a été construit par le roi François Ier de France.

Chambord est le plus grand château de la vallée de la Loire; Il a été construit pour servir de pavillon de chasse à Francis I, qui a maintenu ses résidences royales au Château de Blois et Amboise. Le dessin original du château de Chambord est attribué, quoique avec un certain doute, à Domenico da Cortona; Leonardo da Vinci a peut-être aussi été impliqué.

Chambord fut considérablement modifié durant les vingt-huit années de sa construction (1519-1547), au cours desquelles il fut supervisé sur place par Pierre Nepveu. Alors que le château est sur le point d’être achevé, François dévoile son énorme symbole de richesse et de puissance en accueillant son ancien rival, l’empereur Charles Quint, à Chambord.

En 1792, à la suite de la Révolution française, une partie du mobilier fut vendue et le bois fut enlevé. Pendant un certain temps, le bâtiment a été abandonné, bien qu’au 19ème siècle quelques tentatives aient été faites à la restauration. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les œuvres d’art des collections du Louvre et du château de Compiègne sont transférées au château de Chambord. Le château est maintenant ouvert au public, recevant 700 000 visiteurs en 2007. Les inondations de juin 2016 ont endommagé les terres mais pas le château lui-même.

Histoire

Moyen Âge
Le château de Chambord accueille de la fin du Moyen Âge au x e siècle. C’est alors un château fort pour les comtes de Blois. Thibault VI et sa veuve signeront des chartes à la fin du xiii e et au début du xiii e siècle.

Comme toutes les possessions des Comtes de Blois, le château de Chambord passe de la maison de Châtillon à celle des ducs d’Orléans en 1397, avant d’être rattaché à la couronne de France quand Louis d’Orléans devint Louis XII de France en 1498 , le petit château étant déjà à cette époque une maison de plaisance et de chasse.

Ère moderne

xvi e siècle, le travail a commencé. Le vœu de François Ier
En 1516, François I er, roi de France depuis 1515, fraîchement sorti de sa victoire à Marignano, décida de construire un palais en gloire au bord de la forêt giboyeuse de Chambord. Le désir du roi est de construire une nouvelle ville à Romorantin, et Chambord un grand bâtiment dans le style néoplatonicien. Le projet se nourrit de l’humanisme d’Alberti, qui a défini les principes de l’architecture de la Renaissance, dans son traité De re aedificatoria, inspiré par l’architecte romain Vitruve. Il est basé sur la géométrie, les relations mathématiques et la régularité.

Le 6 septembre 1519 est la naissance de Chambord lorsque François I er confie à François de Pontbriand, son chambellan, la commande de toutes les dépenses nécessaires à la construction du château 14. Dès lors, le site d’une immense création architecturale ouvre sur le site de Chambord, qui ne doit initialement servir de résidence permanente, mais un nouveau château de chasse annexé au château de Blois et que le roi ne vivra que 42 jours en 32 ans de règne: le projet d’origine ne présente qu’un château- donjon placé au milieu d’un des grands côtés d’une enceinte rectangulaire, le donjon étant un corps confiné sur tous les étages de quatre tours rondes et à chaque étage confiné par quatre pièces formant une croix. Cette nouvelle « merveille du monde » est destinée à capturer son constructeur, François Ier, le « prince architecte ». Les archives sur la genèse du plan de Chambord ne sont pas conservées, mais il est probable que Leonardo da Vinci, installé à Amboise à la fin de l’année 1516, y fut associé, ainsi que l’architecte Domenico Bernabei da Cortona.

Le travail commence par la destruction de plusieurs bâtiments, dont l’ancien château des Comtes de Blois et l’église du village H 1, et la réalisation des fondations du donjon carré flanquées de quatre tours; bâtiment unique initialement prévu. Interrompue entre 1525 et 1526, période des désastres que sont la défaite de Pavie et l’incarcération du roi à Madrid, la construction recommence à partir de 1526. Le roi modifie son projet par l’ajout de deux ailes latérales au donjon primitif, un dont doit accueillir sa maison. 1800 ouvriers ont travaillé à la construction du château dont le plan a été simplifié: l’escalier central de 4 vol à 2, et les rues centrales initialement ouvertes, fermées (comme le rapporteront l’architecte Félibien et l’historien Bernier lors de leur enquête en 1680 à Blaisois, et confirmé par les analyses archéologiques en cours). Plusieurs maçons réussissent ou travaillent simultanément, par exemple Jacques Sourdeau, Pierre Nepveu et Denis Sourdeau.

Le donjon est achevé lorsque l’empereur du Saint-Empire romain, Charles Quint, rival du roi de France, est accueilli à Chambord par François Ier, dans la nuit du 18 au 19 décembre 1539, en quittant l’Espagne pour Gand, son ville natale, qu’il veut punir pour avoir refusé sa contribution aux frais de guerre. Le cortège est reçu par des ballets et parsemé de fleurs dans un somptueux décor de tapisseries.

L’aile royale à l’extrémité nord de l’enceinte du château a été achevée en 1544. Une galerie extérieure sur arcades et un escalier en colimaçon ont été ajoutés vers 1545, tandis que l’aile symétrique continuait à fonctionner (aile de la chapelle), et une clôture basse cour au sud, à la manière d’une forteresse médiévale, comme au château de Vincennes.

François I er meurt en 1547. Le roi passe finalement très peu de temps (72 nuits au total en 32 ans de règne) à Chambord. Il avait l’habitude de disparaître dans la forêt pour chasser avec un petit groupe d’amis proches – composé de nombreuses femmes – que les contemporains appellent le «petit groupe» de King.

Le travail de l’aile de la chapelle se poursuit sous le règne de Henri II, mais ils sont interrompus par sa mort en 1559. Le traité de Chambord est signé en 1552 au château entre le roi et les princes allemands opposés à Charles Quint.

La période suivante ne profite pas au château. Les vacances royales se font rares depuis une centaine d’années, alors que le bâtiment continue de susciter l’admiration de ses visiteurs. Des travaux de consolidation furent effectués en 1566 sous le règne de Charles IX, mais Chambord se révéla trop éloigné des lieux habituels de résidence de la Cour et sembla disparaître peu à peu. Henri III, puis Henri IV, ne vivent pas là et n’effectuent aucun travail.

xvii e siècle, l’achèvement du projet de François Ier
Louis XIII ne va que deux fois à Chambord. La première fois en 1614, à l’âge de treize ans. Puis en 1616, quand il revient de Bordeaux avec la nouvelle reine Anne d’Autriche.

A partir de 1639, le château est occupé par le frère exilé du roi à Blaisois. Gaston d’Orléans avait reçu le privilège du comté de Blois en 1626. Ce dernier entreprend des travaux de restauration entre 1639 et 1642, y compris le développement d’un appartement, les aménagements dans le parc et l’assainissement des marais autour. Mais la chapelle reste toujours sans toit à ce moment-là.

Ce n’est qu’à l’avènement de Louis XIV que se termine le projet de François I er. Le Roi Soleil comprend le symbole qui représente Chambord, manifestation du pouvoir royal, dans la pierre et dans le temps. Il confia les travaux à l’architecte Jules Hardouin-Mansart qui, entre 1680 et 1686, acheva l’aile ouest, le toit de la chapelle (la plus grande salle du château), et le muret, couvert d’un toit cassé. pour les logements du personnel.

Louis XIV fit neuf séjours au château, le premier en 1650 et le dernier en 1685 24. Le Roi se rend parfois à Chambord accompagné de la troupe de Molière qui joue devant lui deux comédies-ballets accompagnés de musique de Jean-Baptiste Lully et chorégraphie de Pierre Beauchamps: M. de Pourceaugnac est joué le 6 octobre 1669 et Le Bourgeois Gentilhomme le 14 octobre 167026 à l’occasion de la venue en France d’une ambassade turque.

Louis XIV a aménagé, au premier étage du donjon, le long de la façade nord-ouest donnant sur le parc, un appartement, comprenant une antichambre, un salon des nobles et une salle de parade. A cet effet, deux logements du plan initial sont joints par l’ajout du vestibule nord-ouest, qui est fermé du côté du grand escalier. Il réside à Chambord en présence de Madame de Maintenon en 1685, mais les séjours en cour sont rares depuis son installation à Versailles.

Le règne de Louis XIV voit aussi la création d’un parterre devant la façade nord et le canal Cosson.

XVIIIe siècle, invités de marque et gouverneurs
Le 10 décembre 1700, le roi d’Espagne Philippe V fait une visite au château avec les ducs de Berry et de Bourgogne.

Le roi Louis XV, a le château pour loger son beau-père Stanislas Leszczyński, roi de Pologne en exil, entre 1725 et 1733. En 1729 et 1730, au moins, le compositeur Louis Homet, alors en place à Orléans, est son service comme une musique de la musique. Le 17 août 1733, le roi de Pologne et sa femme quittent l’inconfortable château de Chambord pour gagner les duchés de Lorraine et de Bar, ils ont reçu la vie.

Le château reste inhabité pendant 12 ans, puis le 25 août 1745Louis XV en fait don au maréchal Saxe, devenu gouverneur à vie, avec 40 000 livres de revenus. Il a construit des casernes pour son régiment. Il y réside à partir de 1748 et meurt là le 30 novembre 1750.

La nécessité d’apporter confort et chaleur au bâtiment pousse ces différents occupants à meubler en permanence le château et à aménager les appartements en boiseries, faux plafonds, petites armoires et poêles.

Après la mort de Maurice de Saxe en 1750, le château était habité seulement par ses gouverneurs. Août Heinrich von Friesen (1727-1755), neveu du maréchal Saxe, meurt au château le 29 mars 1755, puis succède au marquis de Saumery jusqu’en 1779, puis au marquis de Polignac, conduit par la Révolution en 1790.

Au moment de la Révolution française, les habitants des villages voisins se sont engagés dans un pillage du champ. Les grands animaux sont décimés, les arbres coupés ou ravagés par le pâturage du bétail. La dévastation est telle qu’un détachement de la cavalerie du Royal Regiment-Ties est envoyé pour arrêter le pillage en mai 1790 et un détachement du 32 e régiment d’infanterie en 1791, pour rétablir un semblant d’ordre. Entre octobre et novembre 1792, le gouvernement révolutionnaire vend le mobilier qui n’a pas été volé, les ventes aux enchères étant accompagnées de pillages nocturnes. Les fenêtres et les portes sont arrachées ainsi que les joints qui ornent le grenier du donjon. Un inventaire dressé le prairial an IV (17 juin 1796) confirme le désastre, mais le monument échappe à la destruction.

Ère contemporaine
XIXe siècle, une résidence privée
Le 13 messidor an X (2 juillet 1802), le premier consul Napoléon Bonaparte décerne le château à la quinzième cohorte de la Légion d’honneur, mais ce n’est que deux ans plus tard que le général Augereau visite le château dévasté par les pillards et un état de délabrement avancé. Il a fermé les portes du parc et réparé l’enceinte et a sauvé la zone, malgré les protestations de la population.

Sous le Premier Empire, Napoléon Ier décida d’abord de créer un château pédagogique pour les filles des détenteurs de la Légion d’Honneur en 1805, mais cette décision reste sans réponse. Le château est retiré de la Légion d’Honneur et réuni à la couronne, avant d’être rebaptisé « Principauté de Wagram » et remis le 15 août 1809 au Maréchal Louis-Alexandre Berthier, Prince de Neuchâtel et Wagram, en reconnaissance de ses services, avec une pension de 500 000 francs. Berthier n’est venu une fois à Chambord qu’en 1810 pour une partie de chasse. À sa mort en 1815, le château fut mis sous séquestre avant d’être mis en vente en 1820 par sa veuve Elisabeth de Bavière, incapable de faire face à ses dépenses.

En 1821, le domaine de Chambord est acquis par un abonnement national, à offrir au petit-neveu de Louis XVIII, le jeune Henri d’Artois, duc de Bordeaux, né l’année précédente, sept mois après l’assassinat de son père , le duc de Berry 30. A la chute de Charles X, son petit-fils le prince Henri (devenu en 1844 le chef de la branche aînée des Bourbons) reçoit pour exil le titre de courtoisie du comte de Chambord (alors que son grand-père et son oncle prend ceux du comte de Ponthieu et du comte de Marnes). Les régimes successifs de la monarchie de Juillet, puis du Second Empire le séparent du pouvoir et de la France. Mais de loin le prince est attentif à l’entretien de son château et de son parc. Il fait administrer le domaine par un gestionnaire et finance des campagnes de travail très importantes; restauration de bâtiments et aménagement du parc de chasse. Le château est officiellement ouvert au public. Pendant la guerre de 1870, il sert d’hôpital de campagne et, en 1871, le comte de Chambord réside très brièvement. C’est du château qu’il publie un manifeste aux Français, appelant à la restauration de la monarchie et du drapeau blanc. À sa mort en 1883 le château a hérité aux princes Bourbon de Parme ses neveux: Robert I er (1848-1907), détrôné duc de Parme et Plaisance, et son frère Henry de Bourbon-Parme (1851-1905), comte de Bardi. À la mort de Robert de Parme en 1907, il est passé dans ses descendants à son troisième fils Elie de Bourbon (1880-1959), qui devint Duc de Parme et Piacenza en 1950.

XX e siècle, le domaine national de Chambord
Séquestré pendant la Première Guerre mondiale, le domaine de Chambord est acheté onze millions de francs-or le 13 avril 1930 par l’État français au prince Elie de Bourbon (frère du «duc de Parme» Henri de Bourbon). C’est à cette époque que le toit du grenier qui couvrait l’enceinte inférieure du château, datant du règne de Louis XIV, est enlevé. L’Etat français justifie ce choix par un souci de présenter tous les bâtiments dans leur état le plus proche de la Renaissance. La gestion et l’exploitation sont partagées entre l’administration du domaine, les eaux et forêts et les monuments historiques. Cette décision est approuvée après la Seconde Guerre mondiale le 19 juillet 1947.

Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, le château devient le centre de tri des trésors des musées nationaux de Paris et du Nord de la France, qui doivent être évacués et protégés des bombardements allemands. Les conservateurs et les gardes montent alors la garde pour défendre certaines œuvres du musée du Louvre conservées dans le château. Certains comme la Joconde ne durent que quelques mois, mais d’autres restent à Chambord pour la durée de la guerre 31. Ainsi, à partir du 28 août 1939, la Joconde part pour Chambord, avec 50 autres tableaux exceptionnels. Il y a bientôt des convois, et 3 690 peintures quittant le Louvre pour Chambord, puis des refuges situés plus au sud, comme le château de Saint-Blancard (Gers) où étaient entreposés les travaux du département des Antiquités égyptiennes.

Après avoir échappé de justesse aux bombardements, à l’écrasement d’un bombardier américain B-24 en 1944, et à un incendie, le 7 juillet 1945 qui réduit en cendres les toits du canton du sud, c’est avec le rapatriement progressif des œuvres du Louvre vers Paris, en 1947, commence une rénovation majeure de presque trente ans, commencée en 1950 sous la direction de l’architecte Michel. Ranjard puis par Pierre Lebouteux, de 1974. Une balustrade en pierre est créée au grenier de l’enceinte inférieure du château, à partir de 1950.

Le grenier est reconstruit entre 1950 et 1952, la tour de la chapelle restaurée entre 1957 et 1960, et la maison de François Ier en 1960 et les bureaux en 1962. Dans le parc, le canal est élargi à nouveau en 1972 et fausse fourrure ouverte.

En 1981, le domaine est répertorié comme un site du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Les travaux reprennent en 1998, sous la direction de Patrick Ponsot, pour la réfection des terrasses, des balustrades du donjon et de l’aile avant des bureaux.

Des spectacles appelés Sound and lights ont lieu au domaine depuis le 30 mai 1952.

XXe siècle
Début juin 2016, une importante crue de Cosson inonde les plates-bandes nordiques et la cour royale du château. Le château est fermé à la visite pendant une semaine.

Architecture
Conçu sur le modèle médiéval des châteaux avec son enceinte et ses grandes tours d’angle, il s’inspire clairement du style gothique (ornementation des parties hautes qui s’élancent dans le ciel avec des cheminées et des tourelles d’escalier), mais il possède avant tout une silhouette très spécifique ce qui en fait l’un des chefs-d’œuvre architecturaux de la Renaissance: 156 mètres de façade, 56 mètres de hauteur, donjon de 44 mètres, 426 pièces, 77 escaliers, 282 cheminées et 800 chapiteaux sculptés.

Alors que plusieurs architectes ont travaillé à la construction du château – dont le projet initial a été remanié par l’ajout d’ailes au donjon – il n’y a aucun document d’époque mentionnant le nom des architectes originaux, à l’exception de François I er qui a personnellement été impliqué dans la conception du bâtiment. Cependant, il est susceptible d’être libéré à Chambord partie de l’imagination fertile de Leonardo, qui travaillait alors en tant qu’architecte de la cour de François 1er; il mourut quelques mois avant le début de la construction en 1519 au Clos Lucé d’Amboise. En effet, parmi les dessins laissés par Vinci, on trouve celui des escaliers à double hélice, ainsi que les structures en croix grecques – deux éléments caractéristiques du projet initial du château de Chambord. Il est également probable que l’assistant de Vinci, Dominique de Cortone, a collaboré: en 1517, il a réalisé le modèle en bois qui sera trouvé à Blois par l’architecte de Louis XIV, Félibien.

Le chantier naval de Chambord était l’un des plus importants de la Renaissance. Environ 220 000 tonnes de pierres sont nécessaires 40. Sans la capacité de changer le cours de la Loire, selon le souhait de François 1er, le Cosson a finalement été détourné par un canal qui alimente les douves.

La vie dans le château était dure, surtout depuis qu’elle était construite sur des marécages. De nombreux travailleurs sont morts de la fièvre pendant la construction. Les charpentiers ont pressé des piles de chêne jusqu’à 12 mètres de profondeur, pour établir les fondations du château sur des échasses solides au-dessus de l’eau. Des fouilles préventives menées en février 2007 44 ont néanmoins révélé que la tour sud-ouest est supportée par des roches calcaires. Ces fouilles ont également mis au jour une structure circulaire faite de gravats, vestiges d’une tour du château médiéval qui s’y trouvait avant la construction du château actuel.

Des chariots sont arrivés du port de Saint-Dyé pour décharger tous les matériaux et en particulier la pierre de tuf utilisée pour la construction; c’est une pierre blanche, douce et friable. Les tailleurs de pierre, comme les autres ouvriers, n’avaient pas de salaire fixe et étaient payés «par la tâche»: ils étaient fidèles. Sur chacune des pierres qu’ils ont sculptées, ils ont gravé leur marque. Cette signature a permis au trésorier d’évaluer leur travail et de le payer; on le trouve sur certaines pierres qui n’ont pas été graffitées après l’ouverture du château au public.

Le plan central du château repose sur une place centrale parfaitement grecque, comme celle de plusieurs églises italiennes de l’époque, y compris la nouvelle basilique de Saint Pierre Rome construite en même temps. Cela dit, ce plan était auparavant rarement utilisé pour les bâtiments laïques. Ce corps central, à l’origine conçu comme un château unique (voir légende de la carte annotée), sera appelé plus tard le « donjon » car bien qu’il n’ait jamais joué de rôle dans la défense, François Ierson remodèle le plan du château de Chambord par l’ajout de deux ailes, ainsi qu’une enceinte, modelée sur les châteaux du Moyen Age. La particularité est l’orientation rigoureuse des diagonales de son donjon le long des axes nord-sud et est-ouest; ses tours marquant exactement les quatre points cardinaux. Cette tour carrée à quatre angles de tours circulaires (le dernier château royal a adopté cette disposition) orientée vers les quatre points cardinaux, est organisée à partir d’un croisement entre quatre cantons munis chacun d’un appartement à chaque étage.

Les anomalies dans la symétrie du plan actuel du donjon ont fait l’objet de nombreuses questions. Ils ont longtemps été attribués à une «initiative malheureuse des constructeurs», la maladresse du chantier ayant contrarié une symétrie du plan original se déployant de part et d’autre des vestibules transversaux dans une symétrie axiale. Cette hypothèse a longtemps été l’interprétation la plus courante.

Confirmant une proposition avancée par Michel Ranjard en 1973 49, les résultats de recherches archéologiques menées au début du XXIe siècle par Caillou et Hofbauer 50 ont établi que les anomalies du plan de donjon sont les vestiges d’un projet initial délibérément asymétrique. sur la façade, et organisé en une symétrie centrale autour du grand escalier (disposition en « swastika », aussi appelée « ailes de moulins »). Il est probable que ce bâtiment hélicoïdal devait à l’origine avoir un escalier central à quatre volées, non réalisé mais décrit plus tard par John Evelyn 51 et Andrea Palladio.

Rappelant le travail de Léonard de Vinci sur les turbines hydrauliques ou l’hélicoptère, cet avion rotatif particulièrement dynamique et inégalé connu à cette époque aurait été le premier projet, lors de l’ouverture du chantier naval de Chambord en 1519. La vieille maçonnerie au sous-sol du Les études de tour et de géophysique menées par Caillou et Hofbauer en 2003 indiquent que ce premier projet a été abandonné lorsque les fosses d’aisances du donjon ont été presque achevées. Cette symétrie innovante aurait été abandonnée dans le cadre de l’ajout d’ailes et de l’enceinte.

A l’intérieur du donjon sont cinq niveaux habitables. Il y a quatre appartements carrés et quatre appartements dans les tours rondes par niveau. Entre les appartements, quatre couloirs des «quatre parties du monde» (coupés par les deux axes nord-sud et est-ouest) conduisent à l’escalier à double révolution au centre. Le roi François I er, dans un deuxième temps, prolonge le château d’un quadrilatère et abandonne le canton [nord] installe ses appartements (plus grands) dans l’aile nord. Une chapelle est construite dans l’aile ouest, dont l’entrée s’ouvre à l’est. Il a été complété par John Humble sous le règne de François I er. Cette position de la chapelle est rare pour l’époque: car si le roi avait voulu se tenir dans la direction de Jérusalem, pour montrer qu’il est le détenteur du pouvoir spirituel dans son royaume, il se serait installé dans la partie orientale. C’est là qu’il hébergea Charles V en décembre 1539.

Pour les raisons énoncées ci-dessus, il est probable que l’escalier à double révolution [ou double vis] placé au centre du bâtiment, soit Léonard de Vinci ou du moins inspiré par ses croquis. Comme son nom l’indique, il comporte deux volées d’escaliers suivant un motif en double hélice, à la manière des deux troncs entrelacés qui représentent l’arbre de vie au Moyen Age. Deux personnes qui prennent chacune un escalier peuvent voir à travers les ouvertures, mais ne peuvent pas se rencontrer. À chaque étage, l’escalier se déploie en quatre vestibules formant une croix. Au sommet, il donne accès à la grande terrasse – également inspirée par Leonardo – qui fait le tour du donjon et offre une vue sur les cheminées monumentales. Cet escalier est surmonté d’une tour à l’ancienne reconnaissable de l’extérieur, évoquant le beffroi d’une chapelle.

Le deuxième étage est également remarquable pour ses quatre chambres, qui conservent encore une trace de l’or et de la peinture dont elles étaient recouvertes. Ces salles ont chacune 80 caissons sculptés qui alternent les symboles royaux: salamandre parfois entourée de flammes de pousses en forme de lys, et monogramme « F » couronné, accompagné d’une corde nouée représentant 8 formée par le noeud dans « lacs d’amour », emblème de sa mère, Louise de Savoie. Certains des monogrammes terrasses hauteur des marches sont tracées en arrière afin que Dieu du ciel voie la puissance du roi. Chambord Salamanders illustrent la devise de Francis 1 er, nutrisco et extincteur (je mange bien le feu et éteins le mauvais feu).

Arrivé sur la terrasse, le visiteur peut remarquer que l’escalier est surmonté d’une tour-lanterne, il s’élève à 32 mètres et surmonte toutes les cheminées de Chambord. Son sommet est coiffé d’une fleur de lys (symbole de la monarchie française). Les terrasses sont encadrées par des tourelles et des puits de lumière ornés de tuf et de marqueterie d’ardoise. Tours, tours, pinacles, cheminées et lucarnes sont ornés de médaillons, de losanges, de carrés, de triangles et de demi-cercles en ardoise évoquant des incrustations de marbre noir de la Chartreuse de Pavie où François I er était prisonnier.

La pierre de construction principale utilisée dans le château de Chambord est le tuffeau blanc, un calcaire tendre connu comme un bâtiment et une pierre de sculpture, mais avec une haute porosité. Il est sujet à de nombreux changements, y compris les plaques d’épluchage dues à la formation de gypse, principalement en raison de la combustion du pétrole et du charbon à la fin du xix e siècle. Des projets de restauration liés au tuf du château sont régulièrement lancés. Les pierres de remplacement utilisées proviennent de carrières près de Valençay qui produisent un tuf dont les caractéristiques (grain fin, couleur) sont jugées les plus proches de la pierre d’origine.

La maison du roi
Installé pour la première fois dans le donjon, François 1 er transfère sa maison dans l’aile est, accessible par une galerie et un escalier en colimaçon. L’aile se compose de deux chambres à coucher, deux armoires, un petit oratoire et une salle de conseil de 270 m 2.

L’appartement du défilé
Afin de respecter les règles d’étiquette en vigueur durant son règne, Louis XIV réunit en 1680 les deux appartements situés le long de la façade nord en condamnant le vestibule nord. L’appartement devient plus tard un appartement de parade. Il est visité aujourd’hui car il a été décoré pour le Maréchal de Saxe.

L’appartement de la reine
Occupée successivement par Marie-Thérèse d’Autriche et Madame de Maintenon, l’appartement de la reine est situé dans la tour adjacente à l’appartement du roi. Il servit plus tard de salle à manger au xix e siècle pour la duchesse de Berry.

Salle de transport
Dans l’une des salles du château, il y a des calèches qui n’ont jamais été utilisées et qui ont été fabriquées pour le « Comte de Chambord » en 1871 par les carrossiers Binder. La sellerie est l’oeuvre d’Hermès.

Musée du Comte de Chambord
Un des quartiers du château a été aménagé pour exposer divers objets ayant appartenu au « Comte de Chambord ». Il comprend sa collection de jouets militaires, sa vaisselle et son argenterie, un lit de cérémonies, des gravures et des portraits.

Parc et forêt
Le parc Chambord est un élément du projet royal de François I er. Il est entrepris dans les cinq ans après le début des travaux du château pour constituer une enceinte boisée à la fois pour la chasse et la conservation du gibier, comme la plupart des grands châteaux du xv e et xvi e siècles. Il est totalement original, par ces dimensions insolites, c’est le plus grand parc entouré de murs existant en France, et par la position centrale du château au milieu du domaine.

Dans sa taille de 1523, le parc projeté a déjà plus de 3 000 acres (1 500 ha) et son tracé englobe de nombreuses propriétés privées. La construction du mur de 32 kilomètres de long, avec six portes, a commencé en 1542. Un office de capitainerie a été créé par le roi en 1547, pour garder le parc, jusqu’à ce qu’il ait été dissous par Louis XVI en 1777.

Le domaine national de Chambord couvre aujourd’hui 5 440 ha, dont 1 000 ha sont ouverts au public, ce qui en fait le plus grand parc forestier fermé d’Europe.

Culture
Au deuxième étage du château se trouve le musée de la chasse et de la nature depuis 1971.
Le château de Chambord a été une source d’inspiration pour de nombreux artistes du xvi e siècle.

Des expositions
Une exposition expliquant comment et pourquoi la France a organisé l’évacuation des œuvres des musées nationaux en utilisant le château de Chambord comme station de régulation a eu lieu le 9 octobre 2009, le 10 mai 2010.
Jean-Gilles Badaire, peintre, illustrateur, 2011.
Le peintre et sculpteur espagnol Manolo Valdés a exposé ses sculptures représentant les coiffures à l’entrée du château d’avril à septembre 2010.
Une exposition de 50 peintures du peintre Paul Rebeyrolle a eu lieu du 10 juin au 23 septembre 2012.
Alexandre Hollan, l’expérience de voir, du 7 avril au 1 er septembre 2013, le domaine de Chambord a exposé une centaine d’œuvres de l’artiste hongrois qui a consacré plus de 40 ans à la figure de l’arbre, notamment.
La Lys et la République: Henri, Comte de Chambord (1820-1883) – 15 juin 2013 au 22 septembre 2013. Exposition d’objets personnels et de documents d’archives du « Comte de Chambord » et de sa famille.

Événements
En 2007, 17 300 Scouts de France se sont rassemblés dans le parc du château pendant trois jours afin de célébrer le 100ème anniversaire de la création du Scoutisme Lord Robert Baden-Powell.