Champel, Genève, Suisse

Champel est un quartier résidentiel de la ville de Genève, en Suisse. Ses nombreux espaces verts, ses immeubles cossus aux appartements luxueux et sa proximité avec le centre-ville lui confèrent une situation privilégiée et en font l’un des quartiers «chics» de la ville de Genève. La tour de Champel, dominant les falaises de l’Arve, le plateau de Champel, ainsi que le parc Bertrand sont les lieux les plus connus du quartier.

Champel est largement considéré comme un quartier chic et haut de gamme en raison de ses nombreux parcs et espaces naturels, de ses appartements très luxueux et de sa proximité avec le centre-ville. Les résidences se composent principalement d’appartements de moyenne à grande échelle. Champel abrite le campus universitaire, un complexe de type auberge pour les étudiants de l’Université de Genève. Le quartier résidentiel de Champel est verdoyant et calme. Cependant, il est en pleine mutation, avec l’énorme chantier de construction ferroviaire CEVA.

Champel est à proximité immédiate de Florissant, qui comme Champel est un quartier exclusif, bordé par le quartier des Eaux-Vives au nord, la commune de Veyrier à l’est, la commune de Carouge au sud et le centre-ville à l’ouest , occupant une superficie d’environ 1,9 km2.

Le quartier Champel est principalement composé de grands immeubles avec des appartements et villas souvent cossus. Ancien quartier maudit, où étaient exécutés les condamnés à mort, il abritait les villas de familles aisées de la fin du XVIIIe siècle. Malgré la construction de nombreux HLM depuis les années 1960, Champel conserve une réputation de quartier bourgeois et chic.

Ce quartier plutôt calme, avec relativement peu de commerces et de bistrots, est en pleine mutation, du fait de l’énorme chantier qui l’occupe: celui de la construction de la ligne ferroviaire CEVA (Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse). Elle sera desservie par l’arrêt «Champel-Hôpital», l’une des cinq nouvelles stations CEVA, qui sera située sous le plateau de Champel. Celui-ci permettra un accès direct au plateau, ainsi qu’aux Hôpitaux Universitaires de Genève (site Cluse-Roseraie), via un tunnel souterrain.

L’histoire
Jusqu’au XVIIIe siècle seulement, le quartier de Champel est devenu un quartier privilégié qui conserve aujourd’hui une réputation bourgeoise. L’origine du nom «Champel» remonte au XVe siècle. Il vient probablement du bas latin « campellum » qui signifie petit champ.

Du Moyen Âge au début du XVIIIe siècle, la région reste sauvage. Seules quelques fermes forment un hameau au Bout-du-Monde. La terre est utilisée pour la vigne et pour le pâturage du bétail. Surtout, le quartier a une mauvaise réputation. C’est là que les condamnés sont exécutés. Des anecdotes et une stèle commémorative témoignent de ce passé maudit.

Dès la fin du 18ème siècle, des familles aisées s’installent à Champel dans de jolies villas entourées de verdure. Champel devient un quartier chic. Le quartier actuel de Champel est toujours considéré comme bourgeois, même si les HLM et les avenues rectilignes ont remplacé certaines villas depuis les années 1960.

Sites touristiques
Découvrez une sélection de curiosités disséminées dans le quartier de Champel. Ils témoignent souvent de l’histoire du quartier et de Genève. Le plateau de Champel est le centre du quartier. Le Parc Bertrand est un parc populaire de 11,1 hectares (27,4 acres), comprenant une ancienne école primaire (qui est maintenant une garderie), un parc pour chiens clôturé, une aire de jeux pour les petits enfants ainsi qu’une pataugeoire . La «Tour de Champel» néo-gothique au bord des falaises surplombant l’Arve est une vue panoramique. La tour de Champel a été construite pour le compte de David Moriaud, promoteur genevois des bains thérapeutiques de Champel-sur-Arve. David Moriaud a souhaité offrir à ses clients une perspective romantique et historique, depuis son établissement situé au bord de l’Arve. La tour a été abandonnée au début des années 1970.

La Tour de Champel: salon de thé pour les grands curistes
Surplombant les falaises de Champel, cette tour de style néo-gothique a été transformée en salon de thé pour les curistes des Thermes de l’Arve, fondée à proximité en 1874 et démolie en 1991. Centrée sur les vertus thérapeutiques des eaux de l’Arve, ce lieu de villégiature était relié à la gare par un tramway. Parmi ses clients, on peut citer l’auteur Guy de Maupassant, le pianiste et compositeur Camille Saint-Saëns, le philosophe et historien français Hippolyte Taine ou le lauréat du prix Nobel de littérature Romain Rolland. La pension de la Roseraie, destinée aux hôtes plus modestes et située au 25 rue de la Roseraie, héberge à plusieurs reprises l’écrivain Joseph Conrad.

Centre sportif du Bout-du-monde: de la guerre aux festivités
Centre multisports où se pratiquent l’athlétisme, le football, le tennis, l’escrime et bien d’autres disciplines, le centre sportif du Bout du Monde a été créé après la Première Guerre mondiale sous le nom de « Stade de Champel ». Si le lieu est aujourd’hui le théâtre de nombreuses rencontres sportives, concerts et festivals, son histoire est plus sombre: pendant la Seconde Guerre mondiale, il est devenu un lieu de transit pour des milliers de réfugiés, dont de nombreux enfants juifs de France. C’est à Val-Fleuri, le plus important camp d’accueil établi par les autorités suisses, que les réfugiés entrés par la frontière genevoise sont soumis à une quarantaine médicale et politique. Ils sont ensuite déplacés vers d’autres lieux de résidence temporaire, envoyés dans des camps de travail civils ou refoulés.

L’éléphant du Parc Bertrand: une œuvre d’art pour les enfants
Emblématique du quartier, le Parc Bertrand est un vaste lieu de balades et de loisirs idéal pour les familles. Il offre notamment de très belles essences d’arbres et un jardin blanc, composé uniquement de fleurs de cette couleur. Les enfants pourront profiter de sa pataugeoire, des nombreux jeux proposés, dont le toboggan « Le grand Jumbo » (Jumbo III, 1978), une sculpture géante en fer galvanisé réalisée par l’artiste Pierre Siebold.

Une stèle pour se repentir des tortures
A Champel, le bourreau officiait autrefois en haut de l’actuelle rue Beau-Séjour. La personnalité la plus célèbre condamnée est Michel Servet, brûlé vif le 27 octobre 1553 pour avoir refusé le concept de la Trinité chrétienne. Sa longue agonie a longtemps hanté la conscience des protestants genevois qui, en 1903, élevaient une stèle de repentir sur le lieu de torture. Le gibet de Champel a cessé d’être utilisé au XVIIIe siècle, mais ses fourches ont continué à effrayer les habitants. On dit même qu’ils auraient retardé l’urbanisation du quartier.

Parc Bertrand
Le parc Bertrand est l’un des plus grands parcs publics de la ville de Genève. En effet, le parc de 110 823 m² a été créé au xvii e siècle. M Alfred, veuve du photographe genevois Alfred Bertrand, lègue une partie du parc à la Ville de Genève en 1933. En 1940, le domaine et la propriété qui s’y trouve sont entièrement légués à la Ville de Genève. La maison d’Alfred Bertrand devient alors l’école Bertrand, une école primaire publique. Le parc prit donc le nom de son ancien propriétaire, devenant Parc Bertrand. En 2005, l’école Bertrand est transformée en pépinière. Les enseignants ont été répartis dans les autres écoles primaires de Champel, comme celles des Contamines, Peschier et Crêts-de-Champel.

Après avoir été légué à la Ville de Genève, le parc subit des travaux pour qu’il devienne un lieu de loisirs, de sport et de détente. Il y a une pataugeoire d’environ 30 centimètres de profondeur pour les enfants. Une aire de jeux pour enfants, avec plusieurs toboggans, y a été aménagée. Un jardin à la japonaise, avec un étang accueillant les poissons, et un espace libre pour les chiens ont été créés.

Le parc, ainsi que la propriété qui s’y trouve, ont été légués à la Ville de Genève par Alice Noerbel, la veuve d’Alfred Bertrand, représentant d’une grande famille genevoise en 1933 (pour une partie) puis en 1940 (pour le reste).

Il y a une pataugeoire d’environ 30 centimètres de profondeur pour les enfants dans le parc, un parc réservé aux chiens, un terrain de football, une zone de luge, un mur de tennis, un étang, une petite cascade, un ruisseau, un jardin japonais, des toilettes ou un espace de musculation inauguré en 2015

En bordure du parc se trouve l’école Bertrand (l’ancien bâtiment de la famille Bertrand). Cette école primaire publique a été transformée en 2004 en jardin de la petite enfance, les élèves et professeurs ayant été répartis entre les écoles environnantes des Contamines, Peschier et Crêts-de-Champel.

Anecdotes du quartier Champel
En 1553, le médecin et philosophe espagnol Michel Servet est brûlé à Champel. Il est accusé d’hérésie, c’est-à-dire de soutenir une doctrine contraire à la religion officielle. En 1903, un monument est érigé rue Beau-Séjour à sa mémoire et pour condamner ce qui était considéré comme l’erreur de Calvin. Cette stèle du repentir est l’une des curiosités du quartier.

Alfred Bertrand, connu pour être un voyageur, décide de léguer son domaine familial à la Ville pour en faire un parc public. En 1933, sa femme ouvre une partie du domaine aux Genevois. Le reste est abandonné à sa mort en 1941. Le parc Bertrand devient alors un îlot de verdure accessible à tous.

Du pieu à la clinique
Au cours de son histoire, Champel n’a pas toujours été un quartier résidentiel agréable à vivre tel qu’il est aujourd’hui. Jusqu’au début du XVIIIe siècle, c’était un plateau sinistre et peu peuplé où des criminels et des opposants politiques étaient exécutés. Les «sorcières» y sont également brûlées. Les Genevois viennent si nombreux pour assister au spectacle que le lieu des exécutions doit être agrandi. La rue Michel-Servet porte le nom d’un médecin et philosophe espagnol brûlé pour hérésie en 1553 et dont la stèle est l’une des curiosités du quartier.

Les exécutions ont eu lieu à un endroit appelé « le champ du bourreau », en haut de l’actuelle avenue de Beau-Séjour. Aujourd’hui, la clinique Colline soigne les malades à l’endroit où se trouvait autrefois la potence.

Tabac dans les bois de Conches
Autrefois, le quartier actuel de Champel était fréquenté par des passeurs. Ils ont transporté du bon tabac de France de Coppet à Champel, puis l’ont caché dans les bois de Conches. Le tabac a ensuite traversé l’Arve sur le dos d’une jument pour arriver en Savoie. A Paris, on disait que les Genevois se sont enrichis grâce à ce trafic.

De Champel-les-Bains à l’hôpital
Vers la fin du 18ème siècle, nous avons découvert les bienfaits de l’eau de l’Arve. La propriété Beau-Séjour a été transformée en spa vers 1874. L’hôtel Beau-Séjour y a été construit, un luxueux établissement d’hydrothérapie de 200 chambres. Des personnalités y séjournent, dont l’écrivain Guy de Ma upassant et le compositeur Camille Saint-Saëns. Les clients bénéficient de l’eau de l’Arve sous toutes ses formes: bains, douches, vapeurs et fumigations. La Tour de Champel, reconvertie en salon de thé pour les curistes, est l’une des curiosités du quartier.

Pendant la Première Guerre mondiale, les frontières ont été fermées. L’établissement doit alors fermer. En 1942, l’Etat de Genève installe une annexe de l’hôpital cantonal sur ce domaine.

Le nom «Malombré»
Une histoire amusante est racontée sur le nom « Malombré ». En 1853, M. David Lenoir, banquier, fait construire une villa sur l’actuel chemin de Malombré. Il fit ensuite abattre trois platanes, ce qui attrista sa femme. Elle avait l’expression «mal ombrée» peinte sur le portail. Son mari a ensuite fait graver ces mots sur une plaque qui donnerait le nom au secteur de Malombré.