Massif du Chablais, Alpes, frontière franco-suisse

Le massif du Chablais est le deuxième plus grand massif des Préalpes du Nord. Il est situé en Haute-Savoie dans le Chablais français et le Faucigny, et en partie dans le Chablais Valaisan en Valais en Suisse.

Le massif du Chablais est un massif périphérique des Alpes. Elle est délimitée du nord au sud par le lac Léman, les vallées de l’Arve et du Giffre ainsi que la vallée d’Illiez. Il est entouré par les Alpes bernoises de l’autre côté de la vallée du Rhône, le massif du Haut-Giffre au sud-est et le massif des Bornes au sud de l’Arve.

Région du Chablais
Le Chablais est une ancienne possession du comté de Savoie avant de devenir une province du duché de Savoie ayant Thonon-les-Bains pour capitale historique. Cette région historique est actuellement divisée en trois territoires, Chablais Savoyard, Chablais Valaisan, Chablais Vaudois et dépend de deux pays: la France (département de la Haute-Savoie) et la Suisse (cantons du Valais et de Vaud). Bordant la rive sud du lac Léman, la région est dominée par les Alpes.

La géographie
Les historiens ont distingué plusieurs sous-groupes: l’Ancien Chablais, le Nouveau Chablais et le Chablais Vaudois. L ‘«Ancien Chablais» ou «Chablais primitif» du Moyen Âge correspond à la «tête du lac» – le Léman – le long de la rive gauche du Rhône, c’est-à-dire l’actuel Bas-Valais. Une autre définition donne la région entre la rivière de Trient (Valais) à Eau Froide (Vaud) et la Morge de Saint-Gingolph (Valais). Le « Nouveau Chablais » ou « Chablais savoyard » ou « Chablais actuel », encore aujourd’hui le « Chablais français », se situe entre Dranse et Morge. Les historiens ont appelé « Chablais Vaudois » les possessions savoyardes enclavées dans le Pays de Vaud.

Le Chablais suisse (Chablais vaudois et Chablais valaisan) est situé à l’extrémité vaudoise et valaisanne du lac Léman, en aval de la haute vallée du Rhône, sur les routes principales reliant l’Italie à travers la Suisse au nord de la France, à la Belgique, aux Pays-Bas et à la vallée du Rhin. C’est une région entourée de nombreux sommets alpins, dont les Dents du Midi, culminant à 3 257 m. Par ailleurs, trois communes de l’actuel canton de Genevaw étaient considérées comme faisant partie du Chablais, avant 1815: ce sont Hermance, Anières et Corsier.

Le Chablais français (Chablais savoyard) s’étend au nord-est du département de la Haute-Savoie, entre le lac Léman et la vallée du Giffre. Il comprend trois zones géographiques:
au nord, le bas Chablais bordant la rive sud du lac Léman, une plaine de l’avant-pays savoyard;
la Côte-en-Chablais et le Pays de Gavot, un plateau situé entre le lac Léman et la vallée de la Dranse;
au sud, le haut Chablais montagneux avec l’ensemble Morzine – Avoriaz, la vallée d’Aulps et la vallée d’Abondance comme principal centre touristique.

Les communes les plus peuplées du Chablais sont: Thonon-les-Bains (34 973 habitants), Monthey (17 660 habitants), Aigle (10 000 habitants), Évian-les-Bains (8 822 habitants), Collombey-Muraz (7 500 habitants), Ollon ( 7000 habitants), Bex (7000 habitants), Publier (6753 habitants), Sciez (5592 habitants), Villeneuve (5700 habitants), Douvaine (5509 habitants), Bons-en-Chablais (5337 habitants), Saint-Maurice (4500 habitants) ), Morzine (2893 habitants).

Géologie
Comme les autres massifs périphériques des Alpes, le massif du Chablais est entièrement constitué de roches sédimentaires. Cependant, il s’agit d’une unité géologique allochtone contrairement aux massifs de Bornes et du Giffre composés d’unités (par-) autochtones. Il chevauche le bassin nord-alpin de l’avant-pays au nord et le domaine helvétique au sud. Le massif du Chablais est le résultat de l’imbrication de plusieurs couches de poussées appartenant principalement au domaine structural Pennine. Ces couches correspondent aux couvertures sédimentaires déposées dans les différents domaines paléogéographiques de la Téthys alpine et qui se sont détachées lors de la subduction de ces mêmes domaines puis emboîtées dans le prisme d’accrétion sédimentaire.

Ainsi la position structurelle (de bas en haut) de ces couches respecte a priori leur introduction dans le prisme d’accrétion sédimentaire et donc leur position relative dans le Téthys alpin: les couches situées en haut du bâtiment pré-alpin sont les premières couvertures sédimentaires . subductées et donc initialement situées vers la marge sud tandis que les unités les plus basses étaient les dernières incorporées et étaient situées plus au nord. En dessous de cet empilement de couches, on trouve enfin des unités ultra-helvétiques affleurantes notamment le long de la bordure interne. Le massif du Chablais constitue la première ceinture de chevauchement formée entre le Crétacé tardif et l’Eocène.

Les nappes Préalpes intègrent une grande diversité de lithologie et de paléoenvironnement comprenant des dépôts de plateformes carbonatées (nappe médiane des Préalpes), des dépôts rocheux inclinés liés au rifting de l’océan piémontais (nappe de Brèche) et des dépôts marins détritiques et relativement profonds de type flysch (Voirons-Wägital complexes et couches supérieures des Préalpes). Les séries sédimentaires sont datées entre le Trias et l’Éocène pour les couches des Préalpes moyennes et de la Brèche, l’Éocène pour le complexe Voirons-Wägital et entre le Crétacé supérieur et le Paléocène pour les couches supérieures des Préalpes. Ils sont régulièrement séparés par des unités chaotiques appelées mélanges et autrefois wildflyschs. Enfin, le long de la frontière intérieure,

Histoire
Le Chablais trouve son origine des deux côtés du Rhône, au «sommet» du lac Léman. Sa capitale était Saint-Maurice d’Agaune et regroupait 30 communes. Au xi e siècle, il devint possession de la Maison de Savoie. Amédée III intégrera la région de Thonon à Douvaine dans ce quartier dit «Vieux Chablais». En revanche, ce dernier prendra le nom de « Nouveau Chablais ». Les princes de la Maison de Savoie séjournent sur les lieux revendiquant leur présence, notamment au château de Chillon, dans le pays vaudois, et au château de Ripaille, près de Thonon. L’abbaye de Saint-Maurice Agaune, a été fondée en 515 par le futur roi bourguignon Saint Sigismond sur l’emplacement d’un sanctuaire plus ancien abritant les restes de Maurice, martyr du IIIe siècle, construit par Théodore ou Théodule,

Le comte Amédée III de Savoie, au nom d’un droit de gouvernement sur le Chablais obtenu par les Humbertiens depuis l’empereur Conrad le Salique, a utilisé le prétexte d’une mauvaise administration du lieutenant impérial pour s’emparer des provinces du Chablais, puis de l’Aoste Vallée, et de s’octroyer le titre de « Duc de Chablais ». En 1128, il agrandit son domaine en ajoutant à son gouvernement – ce qu’on appelait le « Vieux Chablais » – la région s’étendant de l’Arve à la Dranse d’Abondance, formant ainsi le « Nouveau Chablais ». dont Saint-Maurice d’Agaune est devenue la capitale. Le xii e siècle voit également le développement du monachisme dans le Chablais: plusieurs monastères sont installés près du lac ou dans des vallées reculées. C’est le cas de l’abbaye d’Abondance, de l’abbaye d’Aulps, de la chartreuse de Vallon,

En 1475, les Valaisans, suite à la victoire de La Planta, acquièrent une partie du Vieux Chablais. Cependant, Monthey et le bas Valais restent sous l’autorité de la Maison de Savoie. La même année, les Bernois occupent le Chablais sur la rive droite du Rhône et, avec les mandements d’Aigle, Bex, Ollon et Ormonts, forment le gouvernement d’Aigle.

Fin de la domination savoyarde
En 1536, à la suite de l’agression savoyarde sur Genève, Berne déclare de nouveau la guerre au duc de Savoie; les troupes dirigées par Hans Franz Nägeli traversent le pays vaudois sans rencontrer beaucoup de résistance. Nägeli occupe tout le nouveau Chablais jusqu’à Thonon via Genève où il est accueilli en libérateur. Les Valaisans ne se réjouissent pas de la nouvelle de l’invasion bernoise. Après la prise du pays vaudois, ils s’inquiètent et craignent que Berne occupe Monthey et la région du Léman en Savoie. Après en avoir informé le duc de Savoie, les Valaisans descendent occuper le territoire de Saint-Maurice à Evian pour le défendre et assurer le maintien de la foi, avec la promesse de le restituer ultérieurement au duc, contre remboursement de leurs frais.

Les communes de Saint-Gingolph (1 er février), Evian (9), les communes de la vallée d’Abondance, Vacheresse et Bonnevaux (20) et celles de Saint-Jean-d’Aulps et Biot (le 22) ont très vite rejoint le nouveau Autorités valaisannes. Maxilly devient Bernois, le seigneur ayant prêté serment à Berne. En 1553, Emmanuel-Phillibert de Savoie veut reprendre les États perdus par son père. Il revendique l’héritage de ses ancêtres dans la région du Léman. En 1559, le duc Emmanuel-Philibert de Savoie, rétabli dans une partie de ses domaines par les traités Cateau-Cambrésis, lorgne désormais le pays vaudois en affirmant l’ordre de restitution émis à Berne par la Diète de l’Empire de 1542. Mais son les anciens sujets du canton de Vaud ne souhaitent plus redevenir savoyards ou catholiques.

Avec les traités de Lausanne (1564), puis de Thonon (1569), la Savoie perd définitivement sa domination sur le Chablais pour ne conserver que la partie dite savoyarde, avec Thonon pour capitale. Au cours des mois de février et mars 1569, le Valais et le duc Emmanuel-Philibert se réunissent à Thonon pour réaffirmer leur alliance de défense mutuelle et restituer ses territoires chablais à la Savoie.

Le traité de Thonon, signé le 4 mars 1569, ratifié à Sion le 23 mars 1569 et à Chambéry le 4 avril, fixe définitivement la frontière des deux États à Morge de Saint-Gingolph. Le Valais restitue au duc de Savoie les gouvernements d’Evian et de Saint-Jean-d’Aulps, mais garde celui de Monthey, établissant ainsi dans le Chablais les frontières telles que nous les connaissons aujourd’hui. La guerre reprend entre Genève et la Savoie en 1589. Les Suisses et les Genevois prennent Thonon et Ripaille. Avec la paix de 1593, la reconquête catholique du Chablais occidental a commencé.

Bailliage du Chablais
Le Chablais était l’un des huit bailliages des Etats de Savoie, il correspondait au territoire comprenant la partie savoyarde actuelle ainsi que la vallée du Rhône, de la pointe du lac Léman à la périphérie de Sion, en passant par Aigle et Martigny, ainsi que les fiefs du pays de Vaud, Chillon, Vevey et Payerne. Il comprenait seize châtellenies: Chillon-Villeneuve; Genève (Île-de-Genève); Versoix (Versoy); La Corbière; Yvoire-La Rovorée; Allinges-Thonon (Thonon devient le centre à partir de 1288); Évian et Féternes; Saint-Maurice-d’Agaune-Monthey (à partir de 1350, Monthey devient une châtellenie indépendante); Saxon; Bifurquer; Entremont; Vevey; Tour de Peil (Peilz); Châtel-Saint-Denis; Conthey et Saillon. L’huissier siégeait au château de Chillon. En 1475, pendant la guerre de Bourgogne,

En 1536, les Bernois et les Valaisans s’emparent du bailliage. La Dranse marque alors la frontière entre le bailliage bernois de Thonon et les gouvernements valaisans d’Evian (sauf Maxilly, le seigneur ayant déjà prêté serment à Berne), Saint-Jean-d’Aulps et Monthey.

Culture
La Savoie est un dialecte arpitan (l’une des trois langues gallo-romanes) encore en usage dans certains villages (dont Bellevaux). Il a influencé le français parlé localement dans son vocabulaire et dans ses tournures grammaticales. En 1998, le médecin et journaliste André Depraz publie Le Dictionnaire du Chablaisien, ouvrage très complet sur les arpitanismes des Chablaisiens, préfacé par Valère Novarina.

La gastronomie
La zone délimitée du fromage d’Abondance correspond à peu près à la région du Chablais français. La Pormonaise est une charcuterie traditionnelle du Chablais. La chèvre est typique du Chablais. Il y a, encore aujourd’hui, dans certaines maisons, un concasseur, une presse et surtout un savoir-faire; dans le passé, il y avait une grande presse sur certaines places de village. Les gens apportaient leurs «pitains» (pommes écrasées) pour faire leur cidre (appelé la maude, le forcé).

Les transports
Le tracé de Machilly à Thonon reprend celui de l’autoroute tardive laissant des acquisitions foncières (environ 80%) faites par le conseil général au début des années 1980 qui reliait les 2 × 2 voies de Machilly-Loisin à celle de Sciez-Thonon en passant par la au nord de Douvaine qui a ainsi permis d’évacuer le trafic de banlieue (Thonon-Genève) et d’ouvrir le reste du Chablais (accès touristique d’Yvoire, Nernier et Excenevex et trafic économique vers Thonon et le haut Chablais). Début 2012, la totalité des financements n’a été trouvée que pour le tronçon «Carrefour des Chasseurs» à Machilly pour son installation en 2 × 2 voies et moins de 70% pour Machilly à Thonon.

La voie ferrée est également en cours de reconsidération afin de mieux relier le Chablais savoyard au Valais, Annemasse et Genève. Des voix s’élèvent pour réhabiliter la ligne ferroviaire existante, dite «Tonkin», fermée en 1998 en France entre Saint-Gingolph et Évian-les-Bains et toujours en service en Suisse.

Tourisme
Depuis 2001, le Centre Mondial du Cyclisme de l’Union Cycliste Internationale est implanté à Aigle.

Plusieurs villes balnéaires sont disséminées le long de la rive sud du lac Léman, dont: Yvoire, Excenevex, Sciez, Thonon-les-Bains, Évian-les-Bains, Meillerie, Saint-Gingolph, Port-Valais, etc.

Il abrite également plusieurs parcs de loisirs tels que «Aquaparc», «Swiss Vapeur Parc» et le parc accrobranche de la forêt du Léman.

Stations de sports d’hiver
Le Chablais abrite, entre autres, les Portes du Soleil, qui peuvent être considérées comme l’un des plus grands domaines skiables internationaux au monde avec 650 km de pistes et 280 remontées mécaniques, mais sans être totalement connectées.

Abondance, le domaine skiable des Portes du Soleil (France)
Avoriaz, domaine skiable des Portes du Soleil (France)
Bellevaux -Hirmaz (France)
Bellevaux – La Chèvrerie, domaine skiable Espace Roc d’Enfer (France)
Bernex -Dent d’Oche (France)
Champéry, le domaine skiable des Portes du Soleil (Suisse)
Châtel (France), le domaine skiable des Portes du Soleil (France)
Col du Feu-Lullin (France)
Drouzin-Le-Mont-Le Biot-Col du Corbier (France), domaine skiable des Portes du Soleil (France)
Gryon, domaine skiable de Villars-Gryon (Suisse)
La Chapelle-d’Abondance, le domaine skiable des Portes du Soleil (France)
Les Diablerets (Suisse)
Les Gets, le domaine skiable des Portes du Soleil (France)
Les Habères (France)
Les Mosses (Suisse)
Leysin (Suisse)
Montriond, le domaine skiable des Portes du Soleil (France)
Morzine, domaine skiable des Portes du Soleil (France)
Saint-Jean-d’Aulps: La Grande-Terche, domaines skiables de l’Espace Roc d’Enfer et des Portes du Soleil (France)
Thollon-les-Mémises (France)
Morgins, domaine skiable des Portes du Soleil (Suisse)
Val D’Illiez (Suisse), Champoussin, Les Crosets, domaine skiable des Portes du Soleil
Villars-sur-Ollon, domaine skiable de Villars-Gryon (Suisse)
Torgon, domaine skiable des Portes du Soleil (Suisse)