Basilique Notre-Dame de Fourvière, Lyon, France

La basilique Notre-Dame de Fourvière est une basilique mineure à Lyon. Il a été construit avec des fonds privés entre 1872 et 1884 dans une position dominante surplombant la ville. Le site qu’il occupe était autrefois le forum romain de Trajan, d’où son nom. La basilique est l’un des monuments les plus visibles de la ville et l’un des symboles de la ville de Lyon. Il donne à Lyon son statut de «ville mariale». Environ deux millions de touristes sont accueillis dans la basilique chaque année. L’ensemble de la basilique comprend non seulement le bâtiment, la chapelle Saint-Thomas et la statue, mais aussi l’esplanade panoramique, le jardin du Rosaire et l’archevêché de Lyon.

Sur ce site est institué au milieu du Moyen Âge un culte à Saint Thomas de Cantorbéry puis, rapidement, à la Vierge. Ce double culte se matérialise par la construction d’un lieu de dévotion, la chapelle Saint-Thomas. À la suite d’un vœu fait en 1642 pour conjurer une épidémie de peste de Lyon, un pèlerinage annuel est formé. Au XIXe siècle, à l’initiative du cardinal de Bonald, une statue en or de Marie est érigée sur le clocher surélevé et renforcé de la chapelle et la proposition de construire une basilique est acceptée, à la fois pour accueillir de plus en plus de visiteurs et en remerciement pour la protection de Lyon pendant la guerre franco-allemande de 1870. La basilique obtient à la fin du XXe siècle la reconnaissance formelle de son statut de monument de Lyon.

L’histoire
Au milieu du XIXe siècle, pèlerins de plus en plus de Fourvière, le projet d’agrandissement du sanctuaire prend forme. Pour acheter le terrain nécessaire, M Bonald crée en 1850 la Commission Fourvière. Son premier objectif n’est pas la construction d’un nouveau bâtiment, mais au contraire le sanctuaire de la colline dans son état d’alors. Les objectifs qui lui sont confiés (lettre de l’archevêque au clergé, 10 janvier 1853) sont de libérer la chapelle de «son milieu médiocre», «d’empêcher par des moyens pratiques d’en élever de nouveaux. constructions sur la montagne de Fourvière, pour arrêter celles qui sont en cours d’exécution et modifier celles qui sont achevées ».

Au 12ème siècle, Lugdunum devient Lyon et se rend compte que le culte à la Vierge Marie prend une grande importance dans la dévotion chrétienne. En 1168, Olivier de Chavannes, doyen du chapitre de la cathédrale, supervise la construction de la première chapelle dédiée à la Vierge Marie, construite sur la colline de Fourvière. Une seconde chapelle est dédiée à Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry, martyr anglais resté en France pendant son exil.

En 1562, les chapelles sont détruites car la ville est prise par les armées protestantes du baron des Adrets. A part deux capitales, il ne reste plus rien du sanctuaire médiéval. L’ensemble de l’édifice a été reconstruit à la fin du XVIe siècle. A cette époque, Lyon était entré dans son deuxième âge d’or, inaugurant la prospérité économique. Les chapelles sont de la plus haute importance dans la vie religieuse lyonnaise et bientôt des travaux d’agrandissement sont nécessaires.

En 1623: Fourvière est si populaire que plus de 25 messes sont célébrées chaque jour. Lorsqu’une grave épidémie de scorbut touche les enfants de la ville, rien ne peut arrêter la maladie. Les administrateurs de l’hôpital ont décidé de marcher en procession vers Fourvière. La maladie a diminué, disparu et n’est plus jamais revenue à Lyon.

En 1643, lorsque la peste noire, également connue sous le nom de grande peste, fait rage en Europe, Lyon est menacée par cette malédiction. Les notables ont décidé de placer la ville sous la protection de Marie. Ainsi, le 8 septembre 1643, jour de la nativité de la Vierge Marie, le prévôt des marchands (équivalent de notre maire) et ses quatre échevins (adjoints au maire) suivis d’une foule d’habitants de Lyon marchent en procession vers la colline de Fourvière.

Dans la chapelle de la Vierge, ils ont fait le vœu de monter tous les 8 septembre pour écouter la messe et offrir à l’archevêque sept livres de cire et des bougies et une couronne d’or si leurs souhaits étaient exaucés. La ville a été épargnée et la tradition se perpétue encore aujourd’hui, affichant l’affection des Lyonnais envers la Vierge Marie qui protège leur ville.

Le vœu des échevins: un vitrail représentant le vœu des échevins, fait par Lucien Bégule en 1882, est visible dans la chapelle de la Vierge.

Le choléra touche les alentours de Lyon et menace la ville: l’archevêque recommande des prières publiques. Une fois de plus, Lyon a été épargné par une malédiction et les Lyonnais ont remercié la Vierge Marie en demandant au peintre Victor Orsel de réaliser un immense tableau. Aujourd’hui, il peut être vu à l’arrière de la basilique. C’est une allégorie de la défaite de cette épidémie. Il a été commencé en 1833 par le peintre lyonnais Victor Orsel et terminé par son élève après sa mort. Il mesure 6,75 mètres de haut et 5 mètres de large.

Au milieu du XIXe siècle, les Lyonnais inaugurent la Statue dorée de la Vierge Marie. Ces célébrations ont été à l’origine d’un festival qui rassemble désormais plus de deux millions de personnes chaque année.

En 1848, l’ancien clocher de la chapelle perd sa tourelle, appelée «l’aiguille». L’architecte Duboys a conçu la reconstruction du clocher. Cependant, son design n’a pas été très apprécié. La décision a été prise de mettre une statue de la Vierge au sommet du nouveau clocher. Joseph-Hugues Fabisch remporte le concours et réalise la statue de la Vierge en bronze doré. Il mesure 5,60 mètres de haut (18 pieds). Cette immense statue aurait dû être érigée le 8 septembre 1852 mais une montée de la Saône provoqua l’inondation de l’atelier de fonderie, de sorte que l’inauguration fut reportée. Finalement, la statue dorée de la Vierge a été inaugurée le 8 décembre.

D’énormes célébrations étaient prévues, mais les feux d’artifice ont été annulés en raison du mauvais temps. Lorsque les intempéries se sont levées, les Lyonnais ont spontanément éclairé la ville en plaçant des lumières sur les appuis de leurs fenêtres. Deux ans plus tard, ce festival improvisé a pris sa propre vie lorsque la doctrine de l’Immaculée Conception a été proclamée. Aujourd’hui, une grande procession a lieu tous les 8 décembre, de Saint Jean à Fourvière. Au crépuscule, les catholiques éclairent leurs fenêtres avec des bougies. Depuis plusieurs années, la ville de Lyon organise la «Fête des Lumières» qui rassemble deux millions de personnes à Lyon pour quatre jours de festivités.

La Vierge dorée pèse plus de 3 tonnes. Les mains de la Vierge ont été surproportionnées pour pouvoir être vues du bas de la colline.

En 1870, les Prussiens envahissent la France. Ainsi, une centaine de dames ont rencontré l’archevêque, son Eminence Ginoulhiac et ont fait vœu, en Notre-Dame de Fourvière, en priant pour libérer le pays et protéger Lyon. L’archevêque a promis la construction d’un nouveau sanctuaire si la ville était épargnée. Le vœu est accompli, les Prussiens sont arrêtés à Nuits-Saint-Georges et le traité de Francfort est signé le 1er mars 1871. La première pierre de l’église votive Notre-Dame de Fourvière est posée en 1872. Encore aujourd’hui, une grande procession qui va de Saint Jean à Fourvière a lieu tous les 8 décembre et, à la tombée de la nuit, les catholiques illuminent leurs fenêtres avec des chandeliers. Depuis plusieurs années, la ville de Lyon organise à cette époque la «Fête des Lumières», qui rassemble 2 millions de personnes à Lyon pendant quatre jours.

Architecture
La basilique Notre-Dame de Fourvière a été construite entre 1872 et 1884 pour remercier la Vierge Marie d’avoir épargné la ville de l’invasion pendant la guerre franco-prussienne. Il est devenu l’un des symboles majeurs de Lyon, en partie grâce à sa situation dominante sur une colline dominant la ville. C’est un témoignage de la grande influence que le christianisme a eue sur la ville au cours des siècles.

Depuis le jour de la pose de la première pierre en 1870 et de la consécration de la basilique en 1897, Notre-Dame de Fourvière est devenue un sanctuaire majeur dédié à Marie à Lyon.

Sous la direction du comité de Fourvière, la colline de Fourvière est transformée en un immense chantier pendant près d’un siècle. Pierre Bossan est nommé architecte, assisté de Louis Sainte-Marie Perrin. La mort de Pierre Bossan en 1888 n’arrêtera pas les travaux et le fils d’Antoine Sainte-Marie Perrin poursuivra l’œuvre des deux hommes en 1917 après la mort de son père. Entre-temps, l’église est consacrée par son Eminence Coullié le 16 juin 1896. L’année suivante, le Pape Léon XIII l’érige en basilique.

Après 25 ans de travaux, les festivités de consécration de la basilique s’étaleront sur 3 jours en 1896, du lundi 15 juin au jeudi 18 juin.

Le sacre de la Vierge par Millefaut a lieu le jour de la clôture du Congrès international marial organisé à Lyon le 8 septembre 1900. La couronne faite par l’orfèvre Armand-Caillat n’est pas posée directement sur la tête de la Vierge. Il est tenu par deux anges ailés qui semblent descendre du ciel.

Il est en or, il pèse plus de 4 kg (plus de 8,8 lb) et est enrichi de 1791 pierres précieuses et perles données par les familles lyonnaises en signe de dévotion à la Vierge Marie, protectrice de la ville. Aujourd’hui, seul le fac-similé réalisé à l’arrivée des Allemands en 1940 est visible. La véritable couronne, volée en mai 2017, est toujours fouillée.

Extérieur

La façade
La basilique a été conçue par l’architecte lyonnais Pierre Bossan. Sa façade de la basilique est riche en symbolisme et en ornementation intégrant des éléments d’architecture à la fois romane et byzantine. La basilique a fait l’objet de nombreuses critiques lors de sa construction, certains la qualifiant de «l’éléphant à l’envers». Voyez si vous pouvez comprendre pourquoi!

Les tours
Les quatre tours de la basilique représentent les quatre valeurs cardinales – force, justice, prudence et tempérance. Leur particularité réside dans leur forme octogonale et leur décoration avec des gravures florales stylisées.

La particularité la plus visible de la basilique de Fourvière est qu’elle comporte quatre tours d’angle, deux sur la façade et deux à droite du début du chœur. Ces tours, hautes de quarante-huit mètres (quatre de plus que celles du primatial), sont légèrement évasées à leur sommet. Cette recherche architecturale de Pierre Bossan a été largement commentée par ses contemporains. Les admirateurs de cette architecture ont recherché son origine (voir paragraphe ci-dessous); quant à ses méprisants, ils se moquent de «l’éléphant renversé». En revanche, leur forme octogonale les rend moins résistants aux vibrations générées par la sonnerie des cloches; enfin, les sacristies construites au pied de ces tours sont notoirement insuffisantes face aux énormes besoins d’un tel centre de pèlerinage.

Les tours sont nommées selon les quatre vertus cardinales: sur la façade ouest, la tour nord-ouest représente la Force, la tour sud-ouest de la justice; sur le côté est qui regarde Lyon, la tour nord représente Prudence, et la tour sud, Temperance.

L’inspiration architecturale que Bossan aurait pu suivre pour la conception de ces tours fait encore débat aujourd’hui. Paul Abadie, concepteur de la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, déclare à leur sujet que «ces tours arabes ne sont pas là à leur place». La critique architecturale a traditionnellement vu dans les tours de Fourvière une inspiration sicilienne, tirée de l’architecture arabo-normande, que Bossan a découvert lors de son séjour à Palerme et dans le reste de l’île entre 1848 et 1850. En particulier, Bossan aurait été inspiré par le cathédrale de Palerme, celle de Cefalù, et, plus encore, de la chapelle palatine du palais normand. Cette affirmation, lancée en 1870, trouve un écho, par exemple, dans les écrits d’André Hallays, qui écrivait en 1900 à propos de Fourvière: «C’est l’architecture de Palerme».

Néanmoins, à la fin du XIXe siècle, cette relation est remise en question; Lucien Bégule, par exemple, qui a visité la Sicile à deux reprises, ne voit qu’une vague ressemblance entre le porche du bâtiment lyonnais et le portail latéral de la cathédrale de Palerme. Pour Philippe Dufieux, spécialiste de l’architecture de Bossan, le caractère «sicilien» de la basilique de Fourvière est discutable, ou du moins pas unique. Mais il s’étonne qu’aucun critique n’ait fait le lien, beaucoup plus pertinent à son avis, entre l’œuvre de Bossan et l’église Annunziata dei Catalani de Messine, notamment en ce qui concerne l’abside.

Quoi qu’il en soit, selon Dufieux, la première inspiration architecturale serait beaucoup plus orientaliste que sicilienne. Il prend pour preuve l’utilisation systématique de l’arc en troisième point. De son point de vue, il faut plutôt comparer, d’un point de vue architectural, les tours de Fourvière aux minarets musulmans. en particulier, il cite comme source potentielle d’inspiration la mosquée Ketchaoua d’Alger, qui à cette époque avait été consacrée comme édifice de culte catholique, sous le nom de «cathédrale Saint-Philippe».

Dans deux des croix au sommet des tours de la basilique, il y a des émetteurs FM exploités par TDF et Towercast.

La statue de Saint Michel
L’abside est couronnée d’une statue de Saint Michel sculptée par Paul-Émile Millefaut (1848-1907). Ce dernier estime l’estimation entre douze et quatorze mille francs, mais travaille sur le modèle en plâtre sans aucune avance. Il semble que les différents modèles, réalisés à plusieurs échelles différentes, soient tous passés à La Ciotat, ce qui montre que Bossan a été fortement impliqué dans l’apparition de la statue qui couronnerait son œuvre. La statue finale est réalisée par les ateliers Gayet-Gauthier, qui ont également coulé la Statue de la Liberté.

Dans l’iconographie imaginée par Bossan, Michel a dominé les autres archanges par son rôle dans la lutte entre le bien et le mal. De plus, la figure de l’archange avait acquis au XIXe siècle une signification politique, notamment dans les milieux légitimistes, au point qu’Henri d’Artois aurait aimé souscrire à la construction de cette statue. Cette statue a une réplique exacte située dans le clocher de l’église Saint-Michel de Saint-Michel-Mont-Mercure; initialement fabriqué pour l’Exposition Universelle de 1889, il fut racheté en 1897 au prix de 4.400 francs (contre 34.000 pour celui de Fourvière) et installé au sommet de la.

La représentation de l’archange comme « figure mariale » n’est pas une invention de Pierre Bossan mais une reprise des visions mystiques de Maria de Agreda, religieuse espagnole du XVII siècle. Elle a reçu des visions qui ont forgé en elle une «mariologie maximale» qui n’a pas été bien accueillie dans le canon théologique catholique, mais que Bossan approuve. Dans ces visions, Marie est par exemple assimilée à la « Sagesse » divine décrite au chapitre 8 du Livre des Proverbes ainsi qu’au chapitre 24 de Sirach. Bossan affirme qu’il n’a été inspiré par personne pour sa théologie iconographique, mais la présence des œuvres complètes de María de Ágreda suggère le contraire. En revanche, il est fort possible que les écrits de la religieuse espagnole ne soient pas les seules sources d’inspiration de l’architecte, qui semble s’appuyer, entre autres,

En 2013, les réparations effectuées sur la statue ont révélé à une date inconnue, qu’elle avait été la cible d’un tir, qui lui a transpercé le bras gauche.

La galerie des anges cariatides
Ici, dans cette galerie supérieure, les colonnes prennent la forme de cariatides, ou d’anges sculptés. Épées à la main, ces divinités renforcent l’aspect défensif de la basilique, comme une véritable forteresse.

Le lion
Cette statue de lion ailé garde l’entrée de la crypte, dédiée à saint Joseph. En plus d’être une figure allégorique de la ville de Lyon, le lion est un emblème commun de la tribu juive de Juda, dont Saint Joseph est un descendant.

La façade ouest
La façade occidentale est encadrée par les deux tours de Force (au nord, symbolisées par la représentation de la lutte de Jacob avec l’ange) et de Justice (au sud, et sur lesquelles elle est représentée par le jugement de Salomon). L’ornementation de la frise et de la base des tours contraste fortement avec la nudité des autres murs. Ceci n’est que partiellement recherché; les tours auraient dû, selon les aquarelles peintes par Frédéric Giniez, être ornées de bracelets horizontaux ciselés à distances régulières.

La haute église est précédée d’un porche d’une dizaine de mètres de profondeur, surmonté de la frise sous laquelle est aménagé un étroit couloir. Les supports du fronton sont sculptés en anges cariatides par Millefaut entre 1892 et 1894. Pour éviter la déformation des figures du fronton à cause de la perspective, il a été relevé, ce qui a entraîné une augmentation de poids; le poids très élevé de la partie supérieure a conduit à la réalisation d’essais d’écrasement, qui se sont avérés bénéfiques. Un changement de matériau a été recommandé en conséquence et il a été recommandé à Millefaut de n’effectuer qu’un enlèvement minimum de matière. La frise elle-même représente le vœu des échevins de 1643, et les notables de Lyon agenouillés devant la Madone et l’Enfant qui occupe le centre de la composition, surmontée de trois anges.

Intérieur

Église inférieure
La principale caractéristique de la basilique est d’inclure deux églises superposées, celle du bas étant à tort appelée «crypte» (ce qu’elle n’est pas, étant éclairée par des verrières). Les deux églises sont accessibles par la place, l’une descendant, l’autre montant; ils sont également reliés par un escalier monumental à double volée, ouvrant sur le côté sud des nefs, et occupant entièrement les secondes travées supérieures et inférieures. Le niveau intermédiaire, correspondant au palier de l’escalier, est au même niveau que la place et l’ancienne chapelle.

Dans l’esprit de Bossan, l’ensemble du bâtiment de Fourvière est symbolique. Ainsi, l’église inférieure, dont beaucoup de ses amis ne voyaient pas l’utilité, devait être pour l’architecte le bâtiment dédié à Joseph, le père adoptif de Jésus-Christ. Il voit dans cette dichotomie des bâtiments un chemin nécessaire pour le pèlerin, qui passe d’une obscurité relative et d’une église assez basse à la lumière et aux grands espaces de la haute église. Dans ce voyage catéchétique, Joseph représente à la fois la face cachée de la Sainte Famille, le soutien physique de sa femme et de l’enfant Jésus, mais aussi la tradition et l’Ancien Testament.

Dans le parcours du visiteur, la Porte des Lions est l’entrée naturelle souhaitée par Pierre Bossan. Les lions qui auraient dû soutenir les colonnes, inspirés de ceux de la cathédrale Notre-Dame d’Embrun, n’ont pas été produits, mais leur dessin se retrouve dans les notes des deux architectes. D’autres projets inachevés étaient prévus pour le vestibule: porche circulaire abritant une statue de la Vierge, double porte de Nazareth (pour les hommes) et Bethléem (pour les femmes) ouvrant sur l’église inférieure, la porte de Pharaon reprenant l’histoire de Joseph de la Genèse.

L’iconographie de toute l’église inférieure exprime cette idée de la participation discrète de Joseph à la vie de Marie et de Jésus. Ainsi, une grande statue de Joseph portant l’Enfant est sculptée, malgré l’opposition de Joannès Blanchon. Les autels prévus (non réalisés) devaient retracer l’histoire de la Sainte Famille: mariage, culte des bergers, purification de la Vierge, fuite en Égypte, vie de famille à Nazareth, premières paroles de Jésus au Temple. Les inscriptions sur les voûtes du dôme montrent les qualificatifs donnés par l’Église à Joseph: Filius David, vir justus, custos Domini, columen Mundi, Virginis sponsus, pasteur Salutis, certa spes vitae.

Ces inscriptions donnent sur les huit béatitudes, représentées par huit anges gravés en rond, suggérant que Joseph exerçait les vertus correspondantes. Sous l’autel de l’abside, est sculptée par Millefaut une mort de Joseph, dans laquelle le mari de Marie est représenté sous les traits du jeune Pierre Bossan, et où pleure son fils adoptif Jésus, représentation très rare. Ironiquement, c’est dans cette même église basse et devant cette statue que se déroule le service funèbre de l’architecte de Fourvière, sur autorisation spéciale de l’archevêque.

Dans son ensemble, la crypte est un monument inachevé. Malgré une composition savante, le jeu des couleurs entre la lumière peu fournie par les vitraux, les mosaïques dominées par le bleu et l’or, l’épigraphie latine révélant un bon savoir biblique, une statuaire riche sur laquelle trente-quatre artistes ont travaillé simultanément , le vestibule et l’abside sont inachevés, en particulier cette dernière, dont la coque a été parfaitement réalisée, mais presque aussitôt laissée presque à l’état brut, les bâtisseurs étant pressés de passer à l’église principale.

La crypte de Saint Joseph
La basilique est en fait composée de deux églises – l’église principale au sommet et la crypte souterraine. La crypte est dédiée à Saint Joseph, le mari de la Vierge Marie, car l’architecte Bossan croyait que les pèlerins devaient atteindre Marie par Joseph, passant de l’obscurité de la crypte à la lumière de l’église principale.

La crypte est plus que la base de l’église supérieure – c’est aussi une église à part entière, avec son propre autel. Le chœur est recouvert de mosaïques élaborées avec des statues d’anges célébrant les vertus de saint Joseph.

Les vierges des chapelles
Toute la crypte est bordée de chapelles comme celle-ci, qui sont dédiées à une version de la Vierge Marie provenant de différents lieux de pèlerinage. Il s’agit notamment du Portugal, de la Pologne, de la Hongrie, de l’Inde, des Philippines, du Liban, de la Guadeloupe et de la Chine, entre autres.

Les ex-voto
Les murs sont recouverts de plaques de marbre appelées «ex-voto». Ce sont des offrandes pour remercier un saint d’avoir répondu à une demande spéciale, comme la guérison d’un être cher malade. Les ex-voto sont une caractéristique commune des lieux de pèlerinage.

Église supérieure

La nef centrale
La nef centrale de la basilique est richement décorée de divers ornements et éléments dorés, et plus particulièrement des mosaïques qui couvrent l’église du sol au plafond. L’architecte Bossan s’est inspiré des mosaïques qui bordaient les églises qu’il visitait lors de ses séjours en Sicile.

Les coupoles
Les trois coupoles ci-dessus représentent les liens entre la Vierge Marie et les trois membres de la Sainte Trinité, car elle est la fille du Père, l’épouse du Saint-Esprit et la mère du Christ.

Le sol
Le sol est méticuleusement décoré de mosaïques utilisant différents types de marbre et de pierre dure. Ils forment des motifs géométriques et floraux qui deviennent encore plus extravagants à mesure que l’on se dirige vers le chœur.

Mosaïques
Les mosaïques datent de la fin du 19 et du début du 20 siècle. Ils racontent l’histoire de la Vierge, à droite dans l’histoire de France, à gauche dans l’histoire de l’Église.

Mosaïque de la bataille de Lépante
Cette mosaïque représente la bataille de Lépante en 1571, au cours de laquelle le pape Pie V implora l’intercession de la Vierge Marie pour apporter la victoire aux marins chrétiens contre la flotte turque de Selim II.

Arrivée triomphante de Jeanne d’Arc à Orléans
Cette mosaïque se concentre sur l’arrivée triomphante de Jeanne d’Arc à Orléans, mais les cinq moments clés de sa vie sont également à l’honneur: les voix, la victoire à Patay, le sacre à Reims, la capture et l’incendie sur le bûcher.

Hérésies
L’élément iconographique le plus controversé de la basilique est l’ensemble des mosaïques dites «hérésies», entourant le maître-autel de la grande église. Ils sont au nombre de onze, dont neuf symbolisent des courants historiques «hérétiques» (arianisme, macédonianisme, nestorianisme, monophysisme, iconoclasme, luthéranisme, manichéisme, jansénisme et naturalisme); les deux derniers, l’hydre et le serpent, représentant l’ensemble des hérésies. Le choix qui a été fait, réunissant divers courants qui se sont manifestés dans l’Église entre 325 et 1870, est partiel et volontaire. L’iconographie, en revanche, est exclusivement tirée d’un ouvrage réédité en 1855 par le bénédictin Jean-Baptiste-François Pitra, attribué à Méliton de Sardes, mais plus probablement médiéval.

En 2005, lors de la rencontre interreligieuse organisée à Lyon par la Communauté de Sant’Egidio, un geste commun a été fait par les différentes Eglises chrétiennes présentes à Fourvière. Le cardinal Philippe Barbarin déplore à cette occasion le classement de la basilique, qui empêche le retrait de certaines des mosaïques, mais demande publiquement pardon aux représentants protestants présents pour la représentation de Luther parmi les hérésies; une plaque de marbre portant une déclaration co-écrite exprimant la volonté des Eglises de «surmonter leur douloureuse histoire» est inaugurée en retour.

Le choeur
Toutes les décorations de la basilique sont dédiées à la Vierge Marie, et le symbolisme ne fait qu’augmenter au fur et à mesure que l’on se rapproche du cœur de l’église: la galerie chorale, ou chœur. Cette zone est considérée comme sacrée et les décorations utilisées ici reflètent l’Immaculée Conception, ou la maternité divine de Marie.

Mosaïque: le don de Louis XIII
Ici, le roi Louis XIII de France et son épouse, Anne d’Autriche, offrent une couronne, symbolisant la France, à la Vierge Marie afin qu’elle leur donne un héritier au trône. Cet héritier deviendra le futur roi Louis XIV.

La Sainte Vierge
La statue est le point focal de l’autel. Marie veille sur la congrégation, tenant l’enfant Jésus dont les doigts sont levés en signe de bénédiction. Sculptée en marbre de Carrare, la statue est recouverte d’un voile en signe de pureté.

La voûte du choeur
Les nervures et la coquille de la voûte du chœur sont richement décorées de bijoux, de roses et de feuillages, et elles sont entourées d’angelots. La clé de voûte mesure six mètres de large et la colombe du Saint-Esprit se trouve au centre même.

Grand orgue
L’orgue principal de la basilique a été restauré en 1996 par le fabricant d’orgue Jean Renaud à Nantes. Il restaure l’instrument en profondeur sous la direction de son chef d’atelier et harmoniste Michel Jurine. La palette sonore est modifiée par l’ajout de 11 nouveaux jeux:

Positif: Jeu complet progressif de III-IV, Principal 4 ‘, Doublet 2’, Nazard, Tierce
au Grand Orgue: approvisionnement progressif en IV-V
à l’histoire: Carillon II-III
Pédale: Main 8 ‘, Flute 4’, Trumpet 8 ‘, Clairon 4’

L’harmonisation des 47 jeux est réalisée par Michel Jurine sur la base de pressions plus fortes et avec un caractère ascendant très marqué.

Travaux de restauration
À partir de 1913, Louis Sainte-Marie Perrin constate que la maçonnerie de l’édifice est à l’œuvre; ce diagnostic est confirmé en 1919, lorsque l’architecte en activité fait venir un ingénieur sur place. Mais ces premiers résultats ne sont pas suivis de travaux. La basilique a attendu près d’un siècle avant que les chutes de tesselles des mosaïques des voûtes ainsi que l’état général du fronton justifient le lancement des travaux d’urgence en novembre 2006.

La tour-lanterne supportant la statue de Marie, également identifiée en 1923 comme fragile, est aussitôt consolidée, sous la direction de Sainte-Marie Perrin et de l’ingénieur Mauvernay, par des nervures en béton armé. Mais l’état de la tour est néanmoins mauvais en 2006: les nervures de béton sont fissurées, celles de métal oxydé, la surface inférieure du dôme s’effrite et l’escalier est fendu. Ces dégradations sont à imputer au vieillissement des structures, qui s’est accéléré notamment sous l’effet de la tempête Martin.

Sur les conseils de l’ingénieur Bernard Babinot, la statue en bronze, qui avait été dorée en 1991, a été placée sur le parvis du 27 mai au 20 novembre 2008, le temps de renforcer les structures, de remplacer les pierres dégradées du clocher ( balcons, cordons, corniches, appuis de baie), pour protéger les éléments en saillie sous couvertures de plomb, enfin pour nettoyer les façades, pour renouveler les menuiseries et serruriers et pour avoir un nouvel éclairage. En attendant, la statue déposée, protégée sous un abri en verre, fait également l’objet d’une restauration: remplacement des verrous, renfort de la base, remplacement du garde-corps.

Les premières restaurations à grande échelle sur la basilique elle-même concernent le clocher nord-est, connu sous le nom de tour Prudence, ou l’Observatoire. Cette tour, qui abrite une table d’orientation destinée au public, est structurée par une charpente métallique assurant le transfert des charges des dalles vers les murs porteurs. Ces poutres s’oxydent lentement jusqu’à la fin du 20ème siècle, lorsqu’un joint de refermeture les confine soudainement, accélérant leur détérioration.

En revanche, l’utilisation des flèches du bâtiment comme antennes depuis 1990 avait créé un défaut d’étanchéité qui avait conduit à l’oxydation de l’escalier, également métallique. En 2006, l’accès à la tour a été interdit; le site n’a été lancé qu’en 2009, suffisamment de temps pour analyser les causes des altérations et planifier les travaux nécessaires. Un échafaudage suspendu est attaché à la tour; le cadre d’origine est complètement retiré, remplacé et une ventilation naturelle est créée pour éviter l’accumulation d’humidité. Les décors dégradés sont restaurés et les équipements touristiques mieux mis en valeur.

La préoccupation suivante concerne l’imperméabilisation des ardoises formant la toiture, qui en 1913 provoqua « un retrait du côté sud des fers de toiture » (Sainte-Marie Perrin). Lorsque le premier dommage est observé, une surveillance est effectuée, mais sans souci particulier. Les angles sont en place pour renforcer les chevrons, mais la disjonction s’est aggravée en 1919 et 1931, provoquant des fissures. En 2007, l’observation faite montrait un sérieux manque d’étanchéité, conduisant à la présence d’eau même sur les voûtes, les fissurant. La cause des dégâts est double: d’une part, les ardoises, de couleur noire, accumulent une énorme quantité de chaleur, surchauffant le grenier du bâtiment pendant la journée et augmentant ainsi l’expansion de la charpente. D’autre part, les ardoises sont trop petites et le revêtement est insuffisant pour constituer une couverture étanche. Les gisements de Trélazé n’étant plus opérationnels, ils font appel à ceux d’Ortigueira, en Galice, qui fournissent des ardoises mesurant 1,15 × 1,15 mètre.

L’état général de la statue de l’archange Saint Michel a ensuite été examiné en 2010; mais l’aspect extérieur ne révèle aucune dégradation particulière: en revanche, une endoscopie de la statue montre une corrosion galvanique du mât central en acier au point de contact entre le cuivre et le fer. Un isolant à base de phosphate est pulvérisé, puis une peinture époxy appliquée sur les pièces métalliques pour éviter tout contact.

Enfin, les différentes infiltrations ont endommagé ou sali les décorations des voûtes de la basilique; un diagnostic général a été réalisé en 2008. Il montre que l’expansion de la charpente métallique a fait travailler les voûtes, là où des fissures apparaissent; les mosaïques sont également touchées, subissant des décollements, des détériorations des mortiers, etc. La présence d’eau n’a fait qu’empirer les choses, salissant et noircissant les décors.

Pour effectuer la restauration des décors, un plancher surélevé est installé à une hauteur de seize mètres dans l’église supérieure; cette structure pèse environ cent cinquante tonnes. L’équipe de mosaïstes de Michel Patrizio y travaille tout au long de 2012. Le travail commence par une auscultation cartographique de toute la surface. Les travaux intérieurs sont ensuite réalisés en deux étapes. Dans un premier temps, une consolidation d’urgence a été réalisée, y compris le colmatage des fissures par injection de coulis de chaux. L’injection est réalisée avec une seringue sous la mosaïque ou le mortier. Deuxièmement, une refonte complète des décorations est entreprise. Celles-ci étaient initialement suspendues par des clous en fer rouillés. Les zones excessivement endommagées sont complètement décollées et placées sur une toile. Le revers de la mosaïque peut alors être traité, puis le décor restauré est remis en place.

A cette occasion, la mise en valeur de l’intérieur du bâtiment par l’éclairage est entièrement revue. Il n’avait jamais fait l’objet d’un dessin, Pierre Bossan étant mort avant l’application industrielle de l’électricité. Une longue étude a donc été menée en 2013, aboutissant à l’installation de seulement six lustres (deux par baie), ce qui a permis de rassembler plusieurs sources (vingt-neuf sources de type LED dans chaque équipement) en un nombre minimum de points, pour limiter la longueur de câble déployé, pour éviter tout perçage supplémentaire dans les voûtes, et enfin pour optimiser la maintenance. Ces lustres en laiton pèsent 490 kilogrammes et demandent deux cent cinquante heures de travail chacun; leur système de levage est motorisé. Leur aspect a fait l’objet d’une étude particulière, pour les faire ressembler aux anciens lustres.

L’ensemble des travaux de 2006 à 2013 est estimé à 7,6 millions d’euros, 59% financés par les collectivités (État, ville de Lyon, conseil départemental du Rhône et DRAC Rhône-Alpes), le reste étant par les dons des fidèles. Sur ce montant, 5,2 millions d’euros sont alloués à la basilique, le reste à ses abords (chapelle Saint-Thomas, statue, alentours).

protection
La basilique appartient au périmètre du vieux Lyon inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1998.

Outre ce statut qui ne lui est pas propre, la basilique a été classée monument historique le 25 mars 2014. Ce classement concerne l’ensemble du bâtiment de la basilique dans son ensemble, mais aussi la chapelle Saint-Thomas et les bâtiments intermédiaires ; les façades et les toits de l’ancienne tour de l’observatoire astronomique, de la maison abritant le musée ainsi que toute sa cour et ancienne chapelle; la place et l’esplanade, avec leur clôture et tous leurs éléments de maçonnerie, les façades et les toits de la Maison des Chapelains (hors restaurant); enfin tout le jardin du Rosaire.